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À surveiller: Saputo, Metro et Stella-Jones

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

Que faire avec les titres de Saputo, Metro et Stella-Jones? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Saputo, Metro et Stella-Jones? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Saputo (SAP, 34,99$): le fromager résiste bien et relève son dividende

Le transformateur laitier a produit un premier trimestre satisfaisant compte tenu de la destruction de la demande dans l’industrie des services alimentaires et de la restauration.

Le bénéfice net a décliné de seulement 7% à 0,39$ par action, malgré le recul de 7,6% des revenus, note Irene Nattel de RBC Marchés des capitaux. Ce bénéfice se compare à ses prévisions de 0,22$ et au consensus de 0,29$.

Les marges ont dépassé les attentes ainsi que le niveau qu’elles avaient l’an dernier, dans tous les segments, indique l’analyste.

«Le bénéfice d’exploitation aux États-Unis a fléchi de seulement 7% en dépit des importantes perturbations dans l’industrie de la restauration», signale aussi Irene Nattel. Les revenus y ont chuté de 19,4%.

Le ton des dirigeants semble plus positif au sujet des perspectives tandis que la fusion des segments laitiers et fromagers aux États-Unis et l’intégration des activités en Australie devraient améliorer l’efficacité et générer des économies d’échelle.

Autre signe de résilience: l’entreprise a relevé son dividende de 2,9% à 0,175$, pour une vingtième année consécutive.

Enfin, les occasions d’acquisitions se multiplient. Saputo étudie six candidates de qualité (dont les revenus varient de 200M$ à 1 G$) et espère réaliser au moins une transaction en 2021.

Irene Nattel estime la capacité d’acquisition à 3,5 milliards de dollars, si Saputo portait la dette à 3,5 fois le bénéfice d’exploitation.

«Avec des flux de trésorerie libres de plus de 600 M$ prévus en 2021, une dette nette équivalant à 2,1 fois le bénéfice d’exploitation à la fin du premier trimestre et un emprunt non utilisé d’un milliard de dollars américains, Saputo est en bonne posture pour rester zen pendant la tempête», évoque l’analyste.

Irene Nattel maintient son cours cible de 45$ et réitère sa recommandation d’achat.

Cette cible équivaut à 21 fois le bénéfice prévu en 2021, un multiple que se justifie par l’amélioration des perspectives et le potentiel d’acquisition..

L’environnement hautement volatil de l’industrie laitière peut offrir des occasions pour un consolidateur aussi bien diversifié, capitalisé et bien géré que Saputo, conclut-elle.

 

Metro (MRU, 58,71$): l’après-pandémie plus révélatrice que le troisième trimestre

Metro (MRU, 58,71$): l’après-pandémie plus révélatrice que le troisième trimestre

L’effet sur les habitudes d’achat de la pandémie rend les résultats du troisième trimestre (attendus le 12 août), peu utiles pour évaluer les perspectives de l’épicier, croit Mark Petrie, de CIBC Marchés des capitaux.

En d’autres mots, il est difficile de tirer des conclusions définitives de cette période «unique».

Il prévoit une hausse de 12% des revenus (à 5,8 milliards de dollars) et un bond de 22% du bénéfice à 1,08$ par action.

Cette performance provient d’une croissance de 15,5% des ventes par épiceries comparables entre mars et juillet, propulsée par un bond de la facture moyenne et de l’inflation alimentaire, pendant le confinement.

Mark Petrie espère tout de même que les résultats révéleront des indices sur le positionnement de l’épicier après la pandémie, notamment la préférence entre les épiceries traditionnelles et les supermarchés à bas prix, ainsi que la montée de l’épicerie en ligne.

«La demande en ligne monte en flèche, mais la concurrence aussi», note l’analyste.

Pour le moment, Mark Petrie estime que Metro reste bien positionnée étant donné l’équilibre entre les épiceries conventionnelles et celles au rabais au Québec et en Ontario et la contribution du Groupe Jean Coutu.

Bien que ses prévisions soient légèrement supérieures au consensus, l’analyste reste neutre envers le titre qu’il voit atteindre 61$, d’ici 12 à 18 mois.

L’action de Metro s’est appréciée de 12,7% depuis un an par rapport à 2% pour l’indice S&P/TSX.

 

Stella-Jones (SJ, 43,18$): la rénovation grimpe, mais l’action aussi

Stella-Jones (SJ, 43,18$): la rénovation grimpe, mais l’action aussi

Le fournisseur de traverses, de poteaux et de bois résidentiel a surpassé sur toute la ligne au deuxième trimestre. La croissance interne des revenus de 13% et un bénéfice d’exploitation de 30% supérieur aux attentes ont particulièrement épaté.

La vigueur de la demande de bois pour les travaux de rénovation résidentielle et le devancement de l’entretien des voies ferrées ont soulevé les résultats, mais il vaut mieux ne pas extrapoler cette tendance, suggère Mona Nazir, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.

D’ailleurs, les dirigeants ont relevé leur aperçu pour le bénéfice d’exploitation de (seulement) 6,5%. «Au mieux, les perspectives fournies sont prudemment optimistes», écrit-elle.

Les orientations de 320 à 345 millions de dollars reflètent deux scénarios possibles: le bas de la fourchette tient compte de l’impact encore imprévisible de la COVID-19 tandis que le haut de la fourchette reflète un retour à la normal

Le haut de ces bornes est atteignable à son avis, car les ventes accrues améliorent le levier de rentabilité, étant donné la vigueur des ventes de bois résidentielles à court terme.

Il est toutefois possible que les achats devancés de bois privent le deuxième semestre de ventes potentielles, notamment en ce qui a trait aux traverses, prévient l’analyste.

Même si la pandémie ralentit la vérification diligente de candidates d’acquisitions, le bilan solide de la société lui offre les moyens de racheter des actions et d’augmenter le dividende, en attendant une acquisition majeure en 2021.

Mona Nazir retire aussi sa recommandation d’achat parce que le titre a explosé de 87% depuis avril (23,24$). L’action se négocie aussi à un cours supérieur à celui qu’elle avait avant la pandémie.

De plus, l’évaluation de Stella-Jones (de 15 fois le bénéfice prévu dans un an) est le double de celle de sa rivale Koppers (KOP, 25,92$US).

L’analyste relève son cours-cible de 40 à 44$, mais propose désormais de conserver le titre qui a presque atteint ce nouvel objectif.