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À surveiller: Saputo, Québecor et BCE

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Saputo, Québecor et BCE

L’analyste Chris Li, de Desjardins, croit que les investisseurs risquent de devoir patienter de 6 à 8 mois avant que Saputo puisse réaliser les progrès qu’on lui prévoit à long terme. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Saputo, Québecor et BCE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Saputo (SAP, 31,60 $): il faudra patienter un autre 6 à 8 mois

Les investisseurs semblent bien conscients que les résultats plus faibles du 2e trimestre de l’année financière 2022 du producteur laitier québécois sont en grande partie causés par des facteurs hors de son contrôle. Si bien que le cours de l’action a bondi de plus de 6% durant la séance de vendredi malgré ces résultats.

L’analyste Chris Li, de Desjardins, croit néanmoins que les investisseurs risquent de devoir patienter de 6 à 8 mois avant que Saputo puisse réaliser les progrès qu’on lui prévoit à long terme.

Les défis qu’affronte l’industrie laitière actuellement vont peser sur les résultats de l’entreprise, mais l’analyste de Desjardins demeure positif quant à ses succès à plus long terme compte tenu de l’accent qu’elle place sur sa croissance organique, d’une normalisation éventuelle de l’industrie des produits laitiers et de l’augmentation de la valeur que lui procurent les fusions et acquisitions qu’elle a réalisées.

La faiblesse des résultats de Saputo provient principalement des segments américains et internationaux de ses opérations. Le manque de personnel qualifié, des dérapages au niveau de certaines chaînes d’approvisionnement et les pressions inflationnistes continuent de peser lourd sur la rentabilité de l’entreprise, explique l’analyste.

L’impact sur les résultats fut d’ailleurs plus sévère que ce que l’analyste avait anticipé.

La direction s’attend maintenant à ce que les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour le 3e trimestre soient inférieurs à ce qu’ils ont été l’année dernière.

Le point d’inflexion se produira probablement au 4e trimestre, soit uniquement l’hiver prochain, alors que l’on assistera à une accélération de la croissance des bénéfices, prévoit l’analyste. Le momentum se maintiendra durant la prochaine année, ce qui permettra une croissance du BAIIA de 20% et des bénéfices par action de 31%, estime l’analyste.

Toutefois, il met en garde contre le risque d’une dévaluation du titre si les bénéfices demeuraient stagnants au cours de la prochaine année. Le titre pourrait passer de son évaluation de 12,5 fois les bénéfices par action observée en moyenne au cours des 5 dernières années à 11 fois, ce qui causerait une chute du titre jusqu’au niveau de 25,00$.

 

Québecor (QBR.B, 30,54 $): un titre bon marché comparativement à ses pairs

Québecor (QBR.B, 30,54 $): un titre bon marché comparativement à ses pairs

Depuis le mois de mars, le cours de l’action de l’entreprise de télécommunications québécoise a perdu environ 14%, ce qui confère au titre une évaluation peu dispendieuse comparativement à ses concurrents.

Cela incite Vince Valentini, analyste chez Valeurs mobilières TD à réitérer sa recommandation d’achat, tout en diminuant son cours cible de 37,00 $ à 36,00 $ étant donné qu’il révise à la baisse ses estimations de bénéfices pour le prochain trimestre.

Les résultats du 3e trimestre de Québecor ont été légèrement inférieurs aux prévisions du consensus des analystes. Des bénéfices un peu plus faibles que prévu pour Videotron ont été en partie compensés par un résultat un peu plus fort des segments Média, Sports et Spectacles.

Le nombre des nouveaux abonnés dans les secteurs du sans-fil, de l’Internet, de la câblodistribution et de la téléphonie, a été partout légèrement inférieur aux prévisions de l’analyste de la TD.

Compte tenu de ces résultats, il abaisse ses estimations de revenu moyen par utilisateur et de bénéfices après intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour le 4e trimestre. Étant donné que ce trimestre inclut les périodes de promotion reliées au Black Friday et à la saison des Fêtes, il estime maintenant que le revenu moyen par utilisateur sera de 38,68 $, sensiblement le même résultat qu’au 4e trimestre 2020.

L’analyste dit comprendre que la direction ne veut pas négocier sur la scène publique ses plans et scénarios d’expansion sur une base nationale dans le secteur du sans-fil. Mais il admet que, dans ce contexte, il soit difficile d’imaginer que les investisseurs développeront un sentiment plus positif envers le titre au cours des prochains mois.

De plus, l’analyste trouve difficile d’identifier des éléments catalyseurs à court terme alors que la croissance des revenus et des bénéfices dans son fief du Québec semble pour l’instant décélérer.

Il justifie toutefois le maintien de sa recommandation d’achat par sa conviction que trop de mauvaises nouvelles sont maintenant escomptées dans le cours de l’action.

 

BCE (BCE, 63,27 $): il est trop tôt pour recommander une surpondération du titre

BCE (BCE, 63,27 $): il est trop tôt pour recommander une surpondération du titre

Tout en concédant que le titre de BCE constitue une position de base dans tout portefeuille, Jerome Dubreuil, analyse chez Desjardins, juge qu’il est trop tôt pour recommander aux investisseurs de le surpondérer compte tenu de perspectives un peu plus faibles à moyen terme en ce qui a trait à sa capacité de générer des flux de trésorerie libres et l’absence d’éléments catalyseurs à court terme.

BCE vient de divulguer des résultats trimestriels où les revenus étaient quelque peu inférieurs aux attentes alors que la rentabilité était sensiblement celle que prévoyait le consensus des analystes.

Les revenus inférieurs aux prévisions s’expliquent principalement par des ventes d’équipements plus faibles causées par des problèmes de chaînes d’approvisionnement. Des délais de livraison ont incité plus de clients à garder le même équipement plus longtemps, explique l’analyste.

Ce phénomène pourrait entraîner des marges bénéficiaires pour le sans-fil plus élevés au cours des quelques prochains trimestres, note l’analyste.

Alors que le déploiement de la fibre s’accélère, les résultats se font sentir quant aux nombres de nouveaux abonnés. Ils ont excédé les attentes au dernier trimestre pour les services Internet, la télévision et les lignes téléphoniques résidentielles.

Jerome Dubreuil recommande aux investisseurs de conserver le titre, et son cours cible est de 66,00 $.