Rogers, par l’entremise de sa propriété sportive des Blue Jays de Toronto, devrait recevoir une partie du montant de la transaction pour l'acquisition de BAMTech. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres Saputo, Rogers et Banque Nationale? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Saputo (SAP, 32,26$): un rapport de vendeur à découvert sans fondement
Le rapport d’un vendeur à découvert suggérant la vente de titres de Saputo a été jugé sans fondement par la BMO, mais le mal était déjà fait, l’action perdant 6% de sa valeur le jour du dévoilement du document.
La firme en question affirmait notamment, dans son rapport, qu’une filiale britannique de l’entreprise québécoise s’était servie d’un taux d’inflation beaucoup plus bas que la réalité pour ses calculs actuariels et, qu’en conséquence, il y aurait ainsi une obligation de 724 M$ non financée.
La BMO croit plutôt les dirigeants de Saputo, et estime que les calculs actuariels sont justes et que l’obligation est pleinement financée.
La firme est très connue du marché, et a l’habitude de produire ce genre de rapport sur des entreprises de détail. Elle l’a entre autres fait pour Dollarama (en octobre 2018, et le titre avait perdu 2,8% le jour même) ainsi que pour Canadian Tire (en décembre 2019, perte de 2,8% du titre).
Somme toute, soutient l’analyste Peter Sklar, la plus grande partie des allégations manque suffisamment de précisions et de contexte qu’elles demeurent difficiles à prouver ou à rejeter. Par exemple, le rapport avance que Saputo fait fausse route au chapitre de sa stratégie, et qu’elle devrait mettre plus d’efforts sur son secteur de marques privées. L’analyste souligne toutefois que n’importe quel investisseur pourrait débattre de la pertinence de cette suggestion, mais que, de sa propre perspective, il a toujours favorisé des entreprises avec des marques fortes parce qu’elles génèrent habituellement un meilleur retour et de meilleures marges.
La BMO estime que Saputo est encore attrayante, en plus d’avoir démontré qu’elle était en avance au chapitre de transférer les coûts vers les consommateurs. Elle maintient ainsi sa prévision de surperformance face à son secteur d’activité ainsi que son cours cible de 41$ pour le titre.
Rogers (RCI.B, 61,38$): BAMTech sous contrôle complet de Disney
Rogers (RCI.B, 61,39$): BAMTech sous contrôle complet de Disney
Disney a annoncé avoir acheté les 15% restants de BAMTech qui appartenaient toujours aux Ligues majeures de baseball (MLB), devenant ainsi l’unique propriétaire du service de vidéo sur demande.
Disney a payé 900 M$ US en novembre pour la tranche finale d’actions, indique la Banque Nationale.
Selon ce qu’avance l’analyste Adam Shine, Rogers, par l’entremise de sa propriété sportive des Blue Jays de Toronto, devrait recevoir une partie de cette somme, comme cela a été le cas lors des deux transactions précédentes.
Le dernier paiement de Disney à la MLB avait été de 1,58 G$ US en août 2017. Dans ses résultats du premier trimestre de 2018, Rogers avait indiqué avoir reçu une somme de 64 M$ US relative à la transaction, soit environ 3,3% du total (ou 1/30, car il y a 30 équipes de baseball majeur).
En se basant sur ces chiffres, Rogers devrait ainsi recevoir environ 40 M$ US (soit 0,08$ par action) probablement au cours du premier semestre de 2023 plutôt qu’au quatrième trimestre 2022.
Disney avait investi 1 G$ US lorsque MLB Advanced Media était devenue BAMTech en 2015 (33% des actions). En plus de réinvestir en 2017, ce qui lui avait procuré 42% des titres de plus, elle avait payé 350 M$ US à la Ligue nationale de hockey (LNH) en 2021 pour porter sa participation à 85%.
La transaction survient à l’aube de l’apparition d’un forfait avec publicités pour les abonnés.
La Banque Nationale maintient sa prévision de surperformance du titre de Rogers face à son secteur d’activité, tout comme son cours cible de 75$.
Banque Nationale (NA, 98,42$): les bourses tirent certains chiffres vers le bas
Banque Nationale (NA, 98,42$): les bourses tirent certains chiffres vers le bas
Les bourses ont tiré certains éléments des résultats du quatrième trimestre de la Banque Nationale vers le bas, notamment le bénéfice par action ainsi que les revenus avant taxes et provisions pour mauvaises créances.
La CIBC note que ces postes ont été affectés par des revenus de transactions boursières plus bas. Sinon, indique l’analyste Paul Holden souligne que le reste des résultats sont solides.
Le bénéfice par action aura été de 2,08$ pour le quatrième trimestre, soit sous la prévision de la CIBC (2,22$) et celle du marché (2,24$). Les revenus prétaxes et provisions pour mauvaises créances se sont chiffrés à 1,083 M$, une baisse de 8% par rapport au dernier trimestre, mais une hausse de 8% sur une base annuelle. C’est 4% de moins que ce que la CIBC prévoyait, et 5% de moins que le consensus du marché.
Le segment « autres », qui inclut notamment la trésorerie, a présenté une perte nette de 148 M$, soit 53 M$ de plus que ce qu’avait prévu la CIBC et 60 M$ de plus que le consensus du marché.
À l’inverse, les revenus nets d’intérêt ont grimpé de 6% à 1,256 M$, soit 1% de plus que les prévisions de l’institution financière. La marge nette d’intérêts a été de 1,79%, soit une hausse de trois points de base. Les prêts bruts ont augmenté de 3,2%, et les dépôts de 3,3%.
La CIBC maintient sa prévision de surperformance du titre face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 100$.