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À surveiller: Saputo, Telus et Lightspeed

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Saputo, Telus et Lightspeed

Les investisseurs ont semblé avoir un peu de difficulté à évaluer les résultats du 3e trimestre 2024 de Saputo. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Saputo, Telus et Lightspeed Commerce? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Saputo (SAP, 27,38$): des résultats suivis d’un comportement erratique du cours de l’action

Les investisseurs ont semblé avoir un peu de difficulté à évaluer les résultats du 3e trimestre 2024 du producteur laitier québécois. Après avoir perdu environ 8% de sa valeur durant les premières heures de négociations durant la séance de vendredi, le titre a finalement réduit le recul à 2% à la clôture des transactions.

Pourtant, les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) étaient sensiblement alignés sur les attentes, et on notait peu de changements dans les perspectives qualitatives de la direction pour l’ensemble de l’exercice 2024, explique Chris Li, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

Ces faits ne changent en rien son opinion quant à l’intérêt que peut susciter le titre. À environ 9 fois le ratio valeur de l’entreprise/BAIIA des 12 prochains mois, ce qui est près du bas des 10 dernières années, l’analyste estime que le cours de l’action reflète largement les conditions de marché difficiles que l’entreprise aura à affronter à court terme, soit des prix du lait volatils, quelques facteurs négatifs sur le marché américain et une demande mondiale pour les exportations de lait faible. L’analyste maintient sa recommandation d’achat, ainsi que son cours cible sur un an de 33,00$.

Il souligne que Saputo en aura bientôt fini avec ses projets majeurs en immobilisation, et qu’elle pourra alors bénéficier d’une amélioration de son efficacité opérationnelle et d’une réduction de ses coûts.

L’entreprise a réalisé à son 3e trimestre un BAIIA de 370 millions de dollars (M$), un peu inférieur au consensus des analystes qui se situait à 381M$. Au Canada, il a été de 150M$, en hausse de 0,7% comparativement à l’année précédente, alors que le consensus tablait sur 153M$.

Aux États-Unis, il a été de 133M$, et malgré qu’il s’agit d’une diminution de 8,9% sur l’année précédente, le résultat excédait la prévision du consensus qui était de 120M$. À l’international, le BAIIA a reculé de 23,4% à 85M$, mais c’est sensiblement ce à quoi s’attendait l’analyste de Desjardins.

 

 

Telus (T, 23,11$): des résultats et des prévisions de la direction conformes aux attentes

Telus (T, 23,11$): des résultats et des prévisions de la direction conformes aux attentes

Le cours de l’action de Telus était sous pression jeudi après l’annonce des résultats de sa concurrente BCE, qui dévoilait d’importantes coupures, mais le titre a regagné près de 3% vendredi alors que la direction divulguait des résultats trimestriels relativement conformes aux attentes et qu’elle faisait part de ses perspectives pour 2024 qui étaient également alignées sur les attentes des analystes.

À son 4e trimestre 2023, Telus a réalisé des revenus de 5,20 milliards de dollars (G$) alors que les attentes se situaient à 5,24G$, souligne Jérome Dubreuil, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) ont été de 1,85G$, légèrement supérieur à la prévision du consensus des analystes qui tablait sur 1,82G$. Les flux de trésorerie libre quant à eux ont grimpé de 83% comparativement à l’année précédente pour atteindre 590 millions de dollars (M$) alors que le consensus prévoyait 310M$.

Ces résultats s’expliquent entre autres par des dépenses en capital moindres et des impôts payés moins élevés, explique l’analyste de Desjardins. Celui-ci recommande l’achat du titre en vue d’un cours cible de 28,00$.

Pour l’année 2024, la direction prévoit une croissance des revenus d’opérations entre 2% et 4%, soit 20,92G$ si l’on se place au milieu de la fourchette. Le BAIIA quant à lui augmentera entre 5,5% et 7,5% comparativement à l’année précédente. Il s’agira d’une croissance principalement organique, et elle se compare à une prévision de 2% à 5% chez BCE, signale l’analyste.

Enfin, en 2024, Telus prévoit des dépenses en capital de 2,6G$ comparativement à des dépenses de 2,7G$ en 2023.

 

 

Lightspeed Commerce (LSPD, 18,94$): le titre perd plus de 28% en deux jours à la suite de la divulgation de ses résultats trimestriels

Lightspeed Commerce (LSPD, 18,94$): le titre perd plus de 28% en deux jours à la suite de la divulgation de ses résultats trimestriels

Le titre du fabricant et distributeur de systèmes de point de vente et de logiciels de commerce électronique de Montréal semblait en voie de retrouver une tendance à la hausse depuis quelques mois, mais la divulgation de ses résultats du 3e trimestre de son année financière 2024 et les commentaires des dirigeants ont eu l’effet d’une douche froide jeudi dernier. Le titre a alors perdu 28% durant les deux séances de négociations subséquentes.

Ce n’est pas tant les résultats et les prévisions à court terme de la direction qui ont troublé les investisseurs, mais plutôt les propos des dirigeants suggérant que les charges d’exploitation pour son année financière 2025 allaient être considérablement plus élevées qu’anticipé, explique Thanos Moschopoulos, analyste chez BMO Marchés des capitaux.

Les revenus du 3e trimestre ont totalisé 239,7 millions de dollars (M$), en hausse de 27% sur l’année précédente. Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ont atteint 3,6M$ alors que le consensus des analystes prévoyait 2,4M$.

L’analyste indique que la direction s’en tient essentiellement à ses prévisions pour l’ensemble de l’année 2024, soit des revenus de 895M$-915M$ et un BAIIA au point neutre. Au prochain trimestre, la direction révélera ses prévisions pour son année financière 2025, mais elle indique d’ores et déjà que la priorité sera la croissance et non la profitabilité.

L’analyste de la BMO se dit néanmoins disposé à être patient avec le titre compte tenu de son évaluation très basse et d’un rapport risque/rendement conséquemment attrayant. Il réitère sa recommandation de «surperformance», mais réduit son cours cible sur un an de 21$US à 19,00$US. Notez bien que dans ce cas il s’agit de dollars américains.