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À surveiller: Savaria, AutoCanada et Fiera Capital

Dominique Beauchamp|Publié le 13 août 2021

À surveiller: Savaria, AutoCanada et Fiera Capital

Un analyste hausse le cours cible de Savaria, spécialiste québécois en équipements pour personnes à mobilité réduite. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Savaria, AutoCanada et Fiera Capital? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


Savaria (SIS, 20,88$): retour de la croissance interne, mais les coûts augmentent

Nick Agostino de Valeurs mobilières Banque Laurentienne est si satisfait des résultats du deuxième trimestre du fabricant d’équipements pour les personnes à mobilité réduite qu’il hausse sa cible de 22 à 24$.

Les revenus ont grimpé de 110% à 178,6 millions de dollars grâce à l’achat en mars de la suédoise Handicare pour 521 millions de dollars. C’est la croissance interne de 10,9% de ces revenus qui a le plus surpris l’analyste, qui avait prévu un déclin.

Bien qu’il soit encouragé par le rebond de 89% du bénéfice d’exploitation et la marge de 15,3%, Nick Agostino rappelle qu’il faudra que cette croissance interne se poursuive en 2022 pour démontrer qu’elle est durable étant donné que le deuxième trimestre se compare aux résultats pandémiques de 2020.

Malgré la hausse de plusieurs coûts d’approvisionnement, Savaria croit toujours pouvoir dépasser un bénéfice d’exploitation de 100 M$ en 2021.

Le fabricant prévoit tirer des économies de 12 M$ de l’intégration d’Handicare sur deux ans. Le fabricant de sièges d’escalier, d’aides au transfert et des produits d’accessibilité pour les véhicules offre déjà les produits de Savaria à ses clients européens incluant les ascenseurs résidentiels de Garaventa.

En contrepartie, Savaria prévoit fabriquer les sièges d’escalier d’Handicare à son usine torontoise. Les deux entreprises mettent aussi en commun leur recherche et développement et leur équipe de vente afin d’améliorer les lève-personne et de concevoir de nouveaux produits.

Savaria continue de profiter de la forte demande pour les ascenseurs résidentiels dont les commandes ont triplé depuis un an. Les lève-personne connaissent aussi une solide demande.

Seul le segment des ascenseurs commerciaux ne s’est pas rétabli de la pandémie, mais l’analyste espère qu’une reprise de ce créneau prendra la relève de celui des ascenseurs résidentiels une fois que le boom résidentiel s’atténuera.

Malgré un bilan encore endetté, Savaria aura besoin d’acquisitions additionnelles de 150 M$ pour atteindre son objectif d’un milliard de revenus en 2025, estime aussi l’analyste.

Les meilleurs revenus que prévu incitent Nick Agostino à relever ses prévisions par 8,3% à 777 M$ pour 2022.

Par contre, la hausse des prix de l’acier et d’autres composantes frappe le fabricant, qui doit augmenter ses prix. La pénurie de main-d’œuvre et les retards dans la livraison de pièces l’obligent aussi à maintenir des stocks plus élevés que de coutume, ce qui accroît les investissements dans le fonds de roulement.

En conséquence, l’analyste abaisse ses prévisions de bénéfice pour 2022 de 12,5% à 0,84$ par action. Cela représente tout de même une augmentation de 31% par rapport à 2021.

Nick Agostino renouvelle sa recommandation d’achat. Le nouveau cours cible de 24$ repose sur un multiple de 13 fois le bénéfice d’exploitation prévu à la mi-2023.

Savaria est plus chèrement évaluée que ses semblables en Bourse, précise-t-il.

 

AutoCanada (ACQ, 52,17$): un analyste trop prudent se ravise

AutoCanada (ACQ, 52,17$): un analyste trop prudent se ravise

Après avoir résisté longtemps par prudence, Maxim Sytchev de la Financière Banque Nationale rejoint ses collègues et recommande à nouveau l’achat du groupe de concessionnaires automobiles.

Un solide deuxième trimestre – qui a vu les revenus, le bénéfice d’exploitation et le bénéfice par action surpasser ses prévisions par 14%, 32% et 48% respectivement, lui fait changer son fusil d’épaule.

Certaines informations fournies par la société le rassurent au sujet des perspectives automobiles qui bénéficient de la demande pandémique et des prix record pour les véhicules usagés.

Bien que les prix élevés des véhicules usagés reviendront éventuellement à la normale, AutoCanada précise que 75% de l’offre de ces véhicules provient de locations échues et de l’échanges de véhicules ce qui protège les ventes et les marges des aléas du marché.

Seulement 10% de ses véhicules usagés proviennent d’enchères.

En même temps, le groupe a accès à suffisamment de véhicules usagés et neufs pour répondre à la demande, contrairement à d’autres concessionnaires malgré l’effet de pénurie des puces sur la production des fabricants.

La capacité d’acquisition de 500 millions de dollars du groupe, et plusieurs proies déjà dans le collimateur, l’incitent aussi à relever de 7 à 8 fois le bénéfice d’exploitation le multiple d’évaluation du concessionnaire multimarques.

Le 9 août le groupe a mis la main sur le concessionnaire de véhicules usagés de Guelph. Au trimestre précédent, AutoCanada avait acheté un carrossier de véhicules usagés ce qui cadre avec sa nouvelle stratégie de diversification.

Sa recommandation d’achat repose sur une performance similaire à 2021 en 2022 auquel il ajoute des acquisitions additionnelles.

Son cours cible grimpe donc de 45 à 64$. «Même si la hausse générationnelle des prix des autos usagées se modérera éventuellement, ça ne veut pas dire que le titre ne peut pas s’apprécier d’encore 23%», conclut-il.

 

Fiera Capital (FSZ, 11,10$): le dernier remaniement commence à rapporter

Fiera Capital (FSZ, 11,10$): le dernier remaniement commence à rapporter

Jaeme Gloyn de la Financière Banque Nationale perçoit dans les résultats deuxième trimestre des indices que le dernier remaniement interne commence à rapporter.

Les revenus de 167 millions de dollars ont dépassé le consensus de 161 M$, le bénéfice d’exploitation de 52,7 millions de dollars a surpassé les prévisions de 49,2M$ de l’analyste, la croissance interne des revenus s’est accélérée de 11 à 20% sans l’effet des dispositions tandis que le bénéfice par action de 0,36$ a dépassé le consensus de 0,31$.

Surtout, les flux de trésorerie excédentaires de 112 M$ dégagés au cours des 12 derniers mois sont supérieurs aux dividendes versés de 90 M$ et ils ont augmenté de 3%.

Jaeme Gloyn note aussi que les honoraires moyens de gestion des mandats conservés sont supérieurs à ceux des mandats perdus, ce qui est de bon augure pour la croissance future.

Les perspectives de croissance interne s’améliorent grâce à la performance récente des portefeuilles, l’acquisition de Fiera Atlas Global Companies et de nouvelles ententes de distribution avec Mitsui au Japon et Ironbark en Australie et en Nouvelle-Zélande.

La réorganisation de juin 2020 avait vu Fiera Capital éliminer certains chevauchements et se recentrer autour de trois spécialités mondialement, soit les marchés publics, les marchés privés et la gestion de fortunes privées. Les gains d’efficacité visés devaient améliorer le bénéfice d’exploitation annuel de 5 à 10 M$, à partir de 2021, rappelle l’analyste.

En résumé, les marges se sont améliorées de 130 points de base depuis depuis 12 mois parce que la croissance interne de 18,2% des revenus surpasse la hausse des dépenses de 16,7%, sans les dispositions.

L’endettement diminue aussi. La dette est passée de 3 à 2,4 fois le bénéfice d’exploitation.

En ce qui a trait à l’annonce que le gestionnaire vedette Nadim Rizk se lance en affaires, mais continuera de gérer les populaires portefeuilles d’actions mondiales et américaines pour Fiera, l’analyste estime que Fiera a mis en place plusieurs clauses pour protéger les actifs de 60 milliards qu’il gère pour Fiera.

Malgré tout, à long terme, il reste un risque que Nadim Rizk puisse rompre son entente de gestion avec Fiera. Jaeme Gloyn estime que les clauses de protection donnent le temps à la firme de concevoir de nouveaux fonds d’actions mondiales et américaines, comme ceux qu’offrent Fiera Atlas Global Companies.

Les futurs honoraires de gestion que Fiera versera à StonePine Asset Management, au lieu de la rémunération précédente par actions reçue par l’équipe de Nadim Rizk, diminueront toutefois le bénéfice d’exploitation. Il estime que cela ampute environ 0,50$ à la valeur de l’action.

Au final, l’analyste reste neutre envers le titre pour lequel il prévoit un rendement total potentiel de 15,7%, incluant le dividende de 7,6%.