Les ventes en ligne des bannières de Canadian Tire Corporation ont totalisé 450 millions de dollars durant le trimestre. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Savaria, Canadian Tire et Québecor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Savaria (SIS, 18,30$) : des ventes annuelles de 1 milliard de dollars en 2025?
Savaria a dévoilé des résultats financiers supérieurs aux prévisions des analystes au premier trimestre et le fabricant de produits d’accessibilité pour personnes à mobilité réduite devrait poursuivre sur sa lancée au second trimestre, estime l’analyste Frédéric Tremblay, de Desjardins.
«Comme l’acquisition de Handicare a été finalisée à la fin du mois de mars, nous croyons que le deuxième trimestre sera un point d’inflexion pour l’entreprise, avec un retour de la croissance organique dans l’industrie de l’accessibilité», note M. Tremblay.
Au premier trimestre, Savaria a fait état de revenus de 112,1 millions de dollars (M$) et d’un bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements (BAIIA) de 17,3M$, ce qui est supérieur aux chiffres de 104,9M$ et de 16M$ attendus par l’analyste.
Après le second trimestre, M. Tremblay anticipe que Savaria continuera sur sa lancée grâce aux synergies réalisées à la suite de l’acquisition de Handicare et à la réouverture progressive des frontières.
«Après le deuxième trimestre, nous anticipons que la demande pour les ascenseurs résidentiels et les sièges d’escaliers demeurera robuste, alors que la réouverture des économies à travers le monde stimulera la demande pour les produits d’accessibilité dans les centres commerciaux, les écoles et les établissements de soins de santé à mesure que de nombreux projets reportés vont finalement obtenir le feu vert», croit-il.
«La direction se dit enchantée par la performance d’Handicare depuis l’acquisition et de l’exécution relative aux synergies», ajoute Frédéric Tremblay.
L’analyste précise que la direction de Savaria prévoit toujours un BAIIA ajusté supérieur à 100M$ en 2021, lui qui a relevé ses attentes à 104M$, elles qui étaient de 102,2M$.
Il note au passage que la direction lorgne le milliard de dollars de revenus annuels d’ici 2025, en misant sur une croissance de près de 10% par année et par quelques acquisitions.
Frédéric Tremblay réitère sa recommandation d’achat sur le titre et relève son cours cible sur un an de 22$ à 24$.
Canadian Tire (CTC.A, 212,84$): solides résultats stimulés par la hausse des ventes en ligne
Canadian Tire (CTC.A, 212,84$): solides résultats stimulés par la hausse des ventes en ligne
Le détaillant Canadian Tire Corporation a livré des résultats financiers de loin supérieurs aux prévisions au premier trimestre avec un bénéfice par action de 2,57$, alors que le consensus des analystes misait sur une performance de 0,62$.
De son côté, l’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale (FBN), anticipait un résultat de 0,73$. À la même période l’an dernier, la société avait plutôt encaissé une perte de 0,13$ par action.
Les revenus consolidés ont atteint 3,32 milliards de dollars, comparativement à 2,85 milliards de dollars l’an dernier. Vishal Shreedhar misait sur une croissance des revenus plus modeste à 2,89 milliards de dollars cette année.
L’analyste souligne que la vente des magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) de la bannière Canadian Tire ont progressé de 19,2% (FBN: 3%), alors que celles des bannières Marks’s et Sport Check ont grimpé respectivement de 22% (FBN: 7%) et de 18,7% (FBN: 2%).
Canadian Tire, qui possède aussi les bannières Atmosphère, Sports Experts, Hockey Experts et Sports Rousseau, a vu le bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements (BAIIA) de sa division de ventes au détail s’établir à 492 millions de dollars, alors que la FBN misait sur un montant de 337 millions de dollars.
«Au deuxième trimestre, l’entreprise continuera sur sa lancée, même si les comparaisons avec l’an dernier seront plus difficiles», prévient Vishal Shreedhar.
À son avis, après un bon premier trimestre, les investisseurs vont voir si cette performance peut durer dans un environnement post-pandémie, alors que la direction de Canadian Tire a affirmé qu’elle avait enregistré un bon mois d’avril.
M. Shreedhar souligne la progression moyenne sur un an de 275% des ventes en ligne à travers toutes ses bannières, elles qui ont été de près de 400% pour la chaîne Canadian Tire. Les ventes en ligne ont totalisé 450 millions de dollars durant le trimestre.
L’analyste voit aussi d’un bon œil le fait que le programme de fidélisation Récompenses Triangle ait enregistré des gains au cours du trimestre, avec l’ajout de plus de 400 000 nouveaux membres, alors que les dépenses moyennes des membres actifs ont augmenté de 15% sur un an.
L’analyste renouvelle sa recommandation de «surperformance» sur le titre et relève son cours cible sur un an à 219 dollars, lui qui était de 201 dollars.
Québecor (QBR.B, 33,38$): plus de clarté sur les deux éléphants dans la pièce
Québecor (QBR.B, 33,38$): plus de clarté sur les deux éléphants dans la pièce
Québecor a fait état de résultats au premier trimestre conformes aux prévisions de l’analyste Drew McReynolds, de la Banque Royale.
«Nous prévoyons que Québecor livrera une croissance de la valeur nette de ses actifs parmi les meilleures de l’industrie grâce à une bonne intégration des réseaux filaires et sans-fil», écrit l’analyste.
M. McReynolds ajoute que les forfaits à plusieurs services de sa filiale Vidéotron sont très efficaces et que la société gagne des parts de marché avec ses services Fizz Mobile et Fizz Internet.
Le premier éléphant dans la pièce
Alors que des voix s’élèvent pour que Rogers ne puisse pas acheter Shaw Communications en totalité, l’analyste soutient que Québecor a fourni plus de clarté sur ses ambitions d’expansion hors Québec.
L’analyste raconte que la direction de Québecor a affirmé qu’elle était satisfaite d’une récente décision du CRTC sur l’industrie de la téléphonie mobile, mettant l’emphase sur l’importance d’avoir au moins quatre opérateurs à travers le pays.
«Québecor croit également qu’un éventuel acheteur des services mobiles de Shaw devrait avoir de l’expérience dans l’industrie pour assurer la viabilité à long terme de ce quatrième joueur et la société s’est dite prête à négocier ‘un prix juste’ pour les actifs mobiles de Shaw», écrit-il.
Le deuxième éléphant dans la pièce
Avec le départ annoncé du président et chef de la direction de Vidéotron, Jean-François Pruneau, le 4 juin, poste qui sera pourvu par Pierre Karl Péladeau, les investisseurs voulaient en savoir plus sur la signification derrière ce changement.
«La haute direction a affirmé que Pierre Karl Péladeau a été impliqué dans les décisions stratégiques chez Vidéotron depuis plusieurs décennies. Le cœur de l’expertise reste en place et la société soutient qu’elle reste déterminée à prendre des décisions disciplinées et prudentes», précise Drew McReynolds.
Même si la possibilité d’une transaction avec Shaw reste hautement incertaine, nous continuons de croire qu’une transaction serait gagnante-gagnante-gagnante pour Québecor, Rogers et les parties prenantes de l’industrie canadienne du sans-fil.
M. McReynolds conserve sa recommandation de «surperformance» et son cours cible sur un an de 41$.