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À surveiller: Savaria, Transat et Roots

Jean Gagnon|Publié le 13 septembre 2021

À surveiller: Savaria, Transat et Roots

L’analyste de la CIBC, Kevin Chiang, demeure très prudent devant l’idée d’investir dans les actions de Transat. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Savaria, Transat et Roots ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Savaria (SIS, 22,21 $): un fort potentiel chez Handicare, selon l’analyste de Desjardins

En mars dernier, le fournisseur d’équipement de mobilité québécois Savaria faisait l’acquisition de la société européenne Handicare Group AB, et les bénéfices qu’elle en retirera seront énormes, selon Frederik Tremblay, analyste chez Desjardins.

Son enquête effectuée auprès de détaillants de produits de mobilité domestique aux États-Unis et au Canada l’amène à croire que la décision de Savaria d’établir une capacité de production en Amérique du Nord en très peu de temps va changer complètement la donne en ce qui concerne l’augmentation des parts de marché de Handicare.

Le manque d’enthousiasme chez les manufacturiers que son enquête révèle lui laisse croire qu’une large portion du marché évalué à environ 300 millions de dollars US n’attend qu’à être conquis. Et maintenant qu’elle se retrouve entre les mains de Savaria, Handicare est en très bonne position pour accélérer sa pénétration en Amérique du Nord.

Son enquête auprès des détaillants lui révèle que ceux-ci apprécient entre autres la qualité, la fiabilité et les particularités des produits de Handicare. Conséquemment, l’analyste se réjouit de la décision de Savaria de commencer en Ontario d’ici la fin de l’année la production des ascenseurs courbés sur un seul rail de Handicare. En plus de permettre des économies et de satisfaire la préférence des détaillants pour la proximité, cette initiative va permettre de réduire les délais de livraison à une semaine pour les produits de Handicare comparativement à 4 à 6 semaines pour ses concurrents, estime l’analyste.

Il croit que Handicare est en bonne position pour réaliser une croissance au-dessus de la moyenne en Amérique du Nord grâce à la qualité de ses produits, à sa capacité de production locale, à la réduction des délais, en plus de pouvoir utiliser la réputation bien établie de Savaria. Et la croissance des ventes se traduira en une augmentation significative des bénéfices, selon l’analyste.

Il réitère sa recommandation d’achat, et son cours cible est de 25,50 $.

 

 

Transat (TRZ, 4,74 $): trop de facteurs inquiétants, selon l’analyste de la CIBC

Transat (TRZ, 4,74 $): trop de facteurs inquiétants, selon l’analyste de la CIBC

Bien que les dirigeants du transporteur aérien québécois aient émis des commentaires positifs quant à la prochaine saison hivernale, l’analyste de la CIBC, Kevin Chiang, demeure très prudent devant l’idée d’investir dans les actions de la société.

Ses préoccupations proviennent principalement du faible niveau de liquidité de la compagnie actuellement, de son exposition relativement élevée aux voyages internationaux, ainsi qu’à la forte concurrence dans le secteur aérien canadien. Conséquemment, il maintient sa recommandation de «sous-performance», et son cours cible demeure à 3,00$, nettement inférieur au cours actuel de l’action.

L’analyste note néanmoins quelques tendances intéressantes du côté des réservations. Après avoir effectué 10 vols par semaine durant la saison estivale, Transat prévoit maintenant augmenter la cadence à 50 vols/semaine en septembre et à 70 en octobre. La demande pour ses vols domestiques, ainsi que celle de quelques destinations internationales, s’est améliorée en août et septembre.

Pour la prochaine saison hivernale, Transat reprend plus de 90% de ses destinations, mais elle prévoit tout de même que sa capacité sera en baisse d’environ 35% de ce qu’elle était durant l’hiver 2019/20. L’analyste note toutefois que la saison hivernale en est une durant laquelle Transat perd généralement de l’argent.

À la suite de l’échec de la vente de la société à Air Canada, Transat s’éloigne de idée d’être une entreprise de transport orientée vers les destinations de loisirs, et se recentre plutôt vers celle d’être un simple transporteur aérien, explique l’analyste. À ce compte, les dirigeants ont actuellement des discussions avec d’autres entreprises aériennes afin d’établir des ententes de partenariat bilatérales. Ils prévoient faire des annonces à ce sujet à l’automne.

Alors que cette stratégie est peut-être la seule qui lui reste, l’analyste de la CIBC craint qu’elle ne mette encore plus en lumière la situation désavantageuse sur le plan concurrentiel de Transat comparativement aux transporteurs aériens déjà bien établis.

 

 

Roots Corporation (ROOT, 3,14 $): un problème de chaîne d’approvisionnement

Roots Corporation (ROOT, 3,14 $): un problème de chaîne d’approvisionnement

Bien qu’il voit les résultats du 2e trimestre divulgués vendredi d’un oeil positif, l’analyste de la Banque Nationale, Vishal Shreedhar, constate que le détaillant canadien fait face à de sérieuses perturbations de sa chaîne d’approvisionnement, un problème qui s’étend à l’ensemble de l’industrie.

L’analyste craint que les incertitudes concernant la chaîne d’approvisionnement continuent de peser sur le cours de l’action tant qu’on n’y verra pas plus clair sur cette question. Et les investisseurs semblent être de son avis, car le titre s’est délesté de plus de 3,6% à la suite de la divulgation des résultats.

L’analyste maintient néanmoins pour l’instant sa recommandation de «performance égale au secteur», et réitère son cours cible de 6,00$, soit presque le double du cours actuel.

Les bénéfices par action ajustés ont été de -0,01$ au 2e trimestre, alors que le consensus des analystes se situait à -0,09$. Ce sont les ventes qui ont déçu, totalisant 38,9 millions de dollars, nettement inférieures à la prévision 47,3 millions de l’analyste de la Nationale. La marge brute s’est améliorée de 120 points centésimaux, ce qui s’explique par une diminution des dépenses en publicité et une augmentation par rapport à l’année précédente de la Subvention salariale d’urgence du Canada accordée pour parer aux problèmes causés par la pandémie de COVID-19.

L’approche du détaillant de prioriser les bénéfices plutôt que les ventes est la bonne approche, selon l’analyste. Il croit que la société peut se permettre de le faire, étant donné que la perception des consommateurs concernant la marque ne s’est pas détériorée. Il prévoit qu’avec la levée des restrictions, les ventes vont néanmoins demeurer en-deçà du niveau de 2019, mais que la profitabilité va s’améliorer.