L’accélération du taux de vaccination et le relâchement des mesures sanitaires au Canada ont stimulé les ventes au détail en magasins au Canada durant l’été, et le commerce en ligne en a souffert. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Shopify, Cargojet et Costco? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Shopify (SHOP, 1 828,29 $): la société fait face à une baisse relative des ventes en ligne
Il fallait s’y attendre. L’accélération du taux de vaccination et le relâchement des mesures sanitaires au Canada ont stimulé les ventes au détail en magasins au Canada durant l’été, et le commerce en ligne en a souffert, explique Martin Toner, analyste à ATB Marchés des capitaux, un courtier de plein exercice en Alberta.
La semaine dernière, Statistique Canada divulguait les chiffres de ventes au détail pour le mois de juillet. Et bien qu’à 2,9 milliards les ventes en ligne étaient légèrement supérieures aux chiffres d’avant la pandémie, elles ne représentaient que 4,8% du total des ventes au détail canadiennes, soit la plus faible proportion depuis février 2020, note l’analyste.
Bien qu’il ne s’agit que du chiffre d’un seul mois, l’analyste y voit un certain aspect négatif pour Shopify, à l’image d’Amazon. En effet, le leader mondial du commerce en ligne, après avoir annoncé pour son 2e trimestre des ventes en ligne conformes aux attentes, révisait à la baisse ses prévisions pour son 3e trimestre. Amazon prévoit maintenant que ses ventes augmenteront de 10 à 16% durant ce trimestre, après avoir augmenté à un rythme de plus de 30% durant la pandémie.
Martin Toner s’attendait à une certaine normalisation de la croissance des ventes en ligne une fois la pandémie terminée. Mais il croit que cette croissance reviendra graduellement à des niveaux plus élevés que ceux d’avant la pandémie. Il croit aussi que l’adoption du commerce en ligne en tant que moyen préféré pour faire son magasinage prévaudra à long terme.
L’analyste perçoit un certain nombre de facteurs qui favorisera la croissance de Shopify et en fera un leader du secteur. Entre autres, la croissance de ses marques de vente directe au consommateur (DTC), sa croissance à l’international, ainsi que la hausse de son taux de prise.
L’analyste maintient sa recommandation de «surperformance» et son cours cible de 2 500 $ qu’il avait fixé à la suite des résultats du 2e trimestre annoncée le 28 juillet.
Cargojet (CJT, 201,00 $): plusieurs leviers de croissance justifient son évaluation
Cargojet (CJT, 201,00 $): plusieurs leviers de croissance justifient son évaluation
Chez les investisseurs, la discussion concernant la compagnie aérienne spécialisée dans les vols réguliers cargo et basée à Mississauga, tourne autour de la question de son évaluation boursière que plusieurs croient trop élevée.
Fadi Chamoun, analyste chez BMO Marchés de capitaux, croit au contraire que cette évaluation est bien justifiée en fonction de plusieurs facteurs, dont son modèle de transporteur de fret aérien sur un kilomètre intermédiaire, de ses marges d’opérations supérieures à celles de ses concurrents, et de nombreux leviers de croissance autant sur le plan domestique qu’international.
L’analyste de la BMO accorde à Cargojet la cote «surperformance», et son cours cible est de 225 $.
Cargojet opère des cargaisons consolidés de plusieurs produits sur chacun de ses vols, ce qui fait qu’elle se compare non pas aux simples loueurs d’avions, mais plutôt aux transporteurs intégrés de colis tels UPS et FedEx. Et ce, sans avoir à subir une forte concurrence des coûts à la hausse et l’impact négatif sur les marges des opérations de livraisons locales, explique l’analyste.
La marge bénéficiaire avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 40% de Cargojet est significativement plus élevée que celle des loueurs d’avions et plus que le double de celle des transporteurs intégrés de colis. Cargojet génère également les meilleurs flux de trésorerie libre lorsque comparés à UPS et FedEx, estime l’analyse.
Cargojet met de plus en plus l’emphase sur l’expansion à l’international où l’entreprise réalise déjà des marges de BAIIA au-dessus de 70%. Et son investissement dans 21Air lui permet maintenant de faire plusieurs arrêts aux États-Unis, note l’analyste.
Il s’attend également à ce que la rentabilité de la compagnie surpasse éventuellement celle d’avant la pandémie.
Costco (COST, NSDQ, 467,75 $US): le titre grimpe de 3,3% à la suite de l’annonce de ses résultats trimestriels
Costco (COST, NSDQ, 467,75 $US): le titre grimpe de 3,3% à la suite de l’annonce de ses résultats trimestriels
Cette société de commerce au détail bien connue opérant une chaîne de distribution fonctionnant sur le principe de libre-service avec adhésion a réalisé d’excellents profits pour clore son année financière 2021, si bien que le titre gagnait 3,3% vendredi.
Mais ce qui est d’autant plus intéressant, selon Kelly Bania, analyste chez BMO Marchés de capitaux, c’est que le taux de renouvellement de ses membres s’est accéléré pour atteindre son plus haut niveau depuis 15 ans.
De plus, l’augmentation de ses membres exécutifs conjuguée à un environnement inflationniste qui pousse de plus en plus les consommateurs vers Costco promet pour l’avenir, croit l’analyste. Costco demeure son premier choix d’investissement parmi les détaillants.
Costco a réalisé des bénéfices par action de 3,76 $US au dernier trimestre, une hausse de 20% comparativement à l’année précédente. Le consensus des analystes prévoyait 3,58 $US.
L’augmentation des membres payants a été de 9,7%. Les taux de renouvellement ont été de 91,3% aux États-Unis et au Canada, et de 88,7% à l’international, ce qui constitue le plus haut niveau depuis au moins 2005.
Kelly Bania réitère sa cote «surperformance», et son cours cible est de 515$US. Son modèle d’affaires, la qualité de son exécution, la loyauté de ses membres font en sorte que Costco mérite une prime d’évaluation, un fait rare chez les détaillants de produits de consommation de base.