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À surveiller : Slack, CP et Cogeco

Stéphane Rolland|Publié le 17 juillet 2019

Que faire avec les titres de Slack, CP et Cogeco? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Slack, CP et Cogeco? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Slack (Work., 34,75 $US) : un gros marché, mais…

Slack a le potentiel de transformer nos habitudes de consommation au bureau, mais ses chances de succès sont déjà reflétées dans le prix du titre, croit Brad, Zelnick, de Credit Suisse, qui entame le suivi du spécialiste de messagerie en temps réel.

Le fait que la main-d’œuvre soit de plus en plus mobile et que l’adoption de l’infonuagique ne cesse de croître amène l’occasion de changer «considérablement» la manière dont on communique au travail en remplaçant progressivement le courriel comme moyen de communication principal, estime l’analyste.

M. Zelnick estime que le marché de Slack est de 39 G$US, ce qui laisse entendre qu’elle n’a atteint que 2% de son marché potentiel. À long terme, la taille du marché pourrait même progresser à 61 G$US, ajoute-t-il. Il note que les utilisateurs de Slack sont généralement satisfaits et qu’ils passent quotidiennement en moyenne 90 minutes sur l’application.

L’analyste admet que les caractéristiques d’une application de messagerie sont facilement imitables. L’avantage concurrentiel de Slack est son intégration avec les autres applications des entreprises. La société cherche à faciliter la collaboration, sans friction avec des applications concurrentes. Elle est déjà intégrée à plus de 1500 autres applications professionnelles.

La taille du réseau est également un atout puisqu’elle permet à des employés de différentes firmes de travailler entre eux. Pour le moment, les canaux de communications entre entreprises sont testés en version bêta, explique M. Zelnick.

Il note que le remboursement du coût d’acquisition d’un consommateur se fait plus rapidement que pour ses comparables, ce qui laisse entendre une utilisation plus efficace des dépenses promotionnelles. L’analyste estime que le remboursement du coût d’acquisition d’un consommateur se fait après 1,7 année, comparativement à 2 ans pour les comparables.

M. Zelnick prévient toutefois que la concurrence de Microsoft Teams représente un risque à ne pas ignorer. Il juge qu’il s’agit d’un concurrent important en raison de sa stratégie de prix et de l’intégration avec Office 365.

L’analyste préfère rester sur les lignes de côté et émet une recommandation «neutre». Il note que la société s’échange à 25,3 fois le ratio valeur d’entreprise/revenu 2020, comparativement à 20,7 fois pour les comparables.

Sa cible de 40$ US a été déterminée selon une approche d’actualisation des flux de trésorerie et représente un ratio valeur d’entreprise/revenu de 29,3 fois.

Le Canadien Pacifique (CP., 322,25 $) : un consensus trop prudent?

Après de très bons résultats, Walter Spracklin, de RBC Marché des capitaux, croit que les prévisions de la direction et les attentes du marché sont trop prudentes.

Le transporteur a dévoilé un bénéfice par action de 4,30$, supérieur au consensus de 4,16$. Cela représente une croissance «impressionnante» de 36% par rapport à la même période l’an dernier, commente l’analyste. «La société a réussi à composer avec les défis liés à la météo au premier trimestre, ce qui la met en bonne posture pour enregistrer une croissance de son bénéfice supérieur à 10%.»

Les prévisions de l’analyste représentent une croissance du bénéfice par action de 15% en 2019 et 2020. «C’est plus optimiste que la direction et le consensus, mais nous croyons que l’entreprise est prudente dans ses prévisions», commente-t-il.

De son propre aveu, l’analyste est plus optimiste que ses collègues. Par exemple, Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, juge que le titre est évalué à sa juste valeur. Même la société a un bon potentiel de croissance à long terme, les récentes faiblesses de l’économie limitent le potentiel de rendement à long terme.

Pour sa part, M. Spracklin juge que l’industrie ferroviaire canadienne est attrayante avec une concurrence rationnelle, des barrières à l’entrée élevées et une demande soutenable. Ces caractéristiques devraient permettre à l’entreprise d’augmenter ses flux de trésorerie et le rendement des actionnaires.

L’analyste réitère sa recommandation «surperformance» et souligne que la société demeure son transporteur ferroviaire favori. La cible est bonifiée, passant de 342$ à 356$.

Cogeco Communications (CCA., 106,23$) : un trop gros gain

Le titre de Cogeco Communications s’est trop apprécié, juge Robert Bek, de CIBC Marché mondiaux. L’analyste abaisse sa recommandation de «surperformance» à «neutre», même s’il bonifie sa cible de 103$ à 109$.

«Nous sommes toujours optimistes pour les fondamentaux tant au Canada qu’aux États-Unis, commente-t-il. Nous réviserions donc notre recommandation si l’action devait reculer.»

Il note que le titre a enregistré la plus forte progression parmi les télécoms et les câblodistributeurs avec un gain de 63% depuis le début de l’année. La vente de Peer 1 a contribué à lancer le cycle haussier.

Dans la dernière décennie, le titre de Cogeco s’est échangé à un rabais par rapport à Rogers, qui variait à l’intérieur d’une fourchette de 1 à 2,5 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA). Le rabais se situe désormais au bas de cette fourchette. L’analyste pense donc que les possibilités de gains sont limitées.