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À surveiller: SNC-Lavalin, Banque Royale et Saputo

Jean Gagnon|Mis à jour le 15 avril 2024

Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.

Que faire avec les titres de SNC-Lavalin, Banque Royale et Saputo? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

SNC-Lavalin (SNC, 34,76 $): baisse du dividende

La firme d’ingénierie montréalaise a perdu 1,6 milliard à son quatrième trimestre et la direction a décidé de couper le dividende de 65 %. Celui-ci passe de 1,15 $ à 0,40 $. Les investisseurs ont réagi négativement à la nouvelle annoncée vendredi, et l’action de SNC a chuté de près de 3 %. En moins d’un mois, le cours de l’action a perdu 28 %. En juin, le titre cotait à plus de 60 $, alors qu’il ne vaut plus que 34,76 $.

Les pertes du dernier trimestre sont attribuables en grande partie aux difficultés rencontrées dans le secteur Pétrole et gaz, ainsi que dans un projet dans le secteur minier au Chili.

Mais l’exaspération des investisseurs envers SNC tient beaucoup, semble-t-il, à l’incapacité jusqu’à maintenant de la firme à obtenir un accord de réparation qui lui éviterait un procès pour corruption dans les dossiers très médiatisés de la Libye et du CUSUM. À noter toutefois que si un procès devait s’engager, il s’étendrait sur plusieurs années durant lesquelles SNC sera libre de soumissionner sur tous les contrats du gouvernement canadien.

Par ailleurs, le plus important actionnaire de SNC, la Caisse de dépôt et placement du Québec, a réitéré par la bouche de son président Michael Sabia son appui entier envers l’entreprise, et même son désir d’augmenter sa participation dans le capital de l’entreprise compte tenu de son cours déprécié.

Sans vouloir spéculer sur la décision concernant l’accord de réparation, l’analyste Mark Neville, de Banque Scotia, croit que ce facteur est maintenant en grande partie incorporé dans le cours actuel de l’action. Il croit que le titre va « surperformer » son secteur et il fixe son cours cible pour les 12 prochains mois à 49 $, soit une appréciation de 41 % sur le cours actuel.

Banque Royale (RY, 101,74 $): accueil mitigé, mais bons résultats

Les investisseurs ont reçu de façon mitigée les résultats du premier trimestre de la Banque Royale.

La première des six grandes banques à divulguer ses résultats a présenté un bénéfice net pour le trimestre terminé le 31 janvier en hausse de 5 % comparativement au même trimestre de l’année précédente.

Rappelons que le titre est tombé jusqu’à 90 $ au dernier jour de la correction boursière le 24 décembre. Deux jours avant l’annonce des résultats, il cotait à 103 $.

Pour Gabriel Dechaine, analyste chez Financière Banque Nationale, les résultats démontrent une fois de plus la résilience de la Banque Royale compte tenu des conditions d’affaires difficiles durant 2 des 3 mois du trimestre.

Les résultats sont conformes aux estimations des analystes, et ce malgré une perte sur prêt importante à une société d’utilité publique aux États-Unis.

L’analyste maintient sa recommandation « surperformance » et son cours cible de 110 $.

Saputo (SAP, 43,06$): importante acquisition en Grande-Bretagne

À la suite de l’annonce de l’acquisition de l’entreprise britannique Dairy Crest vendredi dernier, l’analyste Keith Howlet, de Desjardins, conserve sa recommandation d’achat et hausse son cours cible de 44 $ à 47 $.

Poursuivant son plan de croissance par acquisition afin de devenir un leader mondial de l’industrie des produits laitiers, la firme québécoise Saputo a annoncé son intention d’acquérir Dairy Crest, un important joueur dans l’industrie au Royaume-Uni, pour la somme de 1,7 milliard de dollars canadiens, soit environ 18,6 fois les bénéfices des 12 derniers mois. La transaction sera financée par un groupe de banques canadiennes et elle fera passer le ratio de la dette nette versus les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) de 2 à environ 3,3 fois.

Dairy Crest est un leader parmi les manufacturiers de fromage Cheddar au Royaume-Uni avec plus de 20 % de toutes les ventes locales, et sa marge bénéficiaire BAIIA a excédé 19 % au cours des dernières années.

La faiblesse des prix pour les produits laitiers, qui était la cause des résultats moins reluisants selon les dirigeants de Saputo, montre enfin un peu plus de vigueur, constate l’analyste de Desjardins.