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À surveiller: SNC-Lavalin, Brookfield Asset Management et Precici

Jean Gagnon|23 juillet 2019

À surveiller: SNC-Lavalin, Brookfield Asset Management et Precici

Les bureaux de SNC-Lavalin

Que faire avec les titres de SNC-Lavalin, Brookfield Asset Management et Precicion Drilling ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

SNC-Lavalin (SNC, 23,80 $) : surtout ne pas se précipiter pour acheter, dit l’analyste de Desjardins

La firme de génie-conseil de Montréal dans la tourmente depuis plus d’un an annonçait hier matin un plan de restructuration de ses activités tout en révélant que les résultats du deuxième trimestre qui seront divulgués le 1er août ne satisferont certainement pas les attentes des analystes et des investisseurs.

Bien que l’annonce a eu comme effet de plomber le titre d’environ 7 % et que celui-ci a maintenant perdu 60 % de sa valeur depuis 12 mois, Benoit Poirier, analyste chez Desjardins, indique qu’il n’est pas acheteur pour l’instant, préférant attendre une éventuelle confirmation de l’amélioration des résultats financiers.

Selon l’analyste, les facteurs négatifs surpassent les éléments positifs annoncés hier. Du côté négatif, la firme indique qu’elle subira pour le deuxième trimestre une perte de 150 à 175 millions pour ses activités d’ingénierie et de construction alors que le consensus des analystes misait sur un profit de 128 millions. De plus, la firme n’ose plus s’avancer et annonce qu’elle retire toutes les prévisions qu’elle avait faites antérieurement quant à ses résultats de l’année 2019. Elle parlait même en début d’année d’un profit de 900-950 millions.

La firme annonce également qu’elle cessera de soumissionner sur des contrats à prix fixe, en plus d’indiquer qu’elle restructurera son secteur des ressources et de la construction. Cela pourrait se solder par une vente d’actifs, mais Benoit Poirier conteste la valeur qu’elle pourra en tirer compte tenu de la performance décevante de cette division. SNC devra inscrire une charge de 1,9 milliard à ses états financiers.

Du côté positif, les initiatives stratégiques annoncées ce matin peuvent être perçues comme un premier pas dans la bonne direction, note l’analyste. Certes, on en saura plus lors de la divulgation des résultats trimestriels et la journée des investisseurs que la firme devrait tenir au début de l’automne, conclut l’analyste.

Brookfield Asset Management (BAM, 47,99 $ US): une structure de coûts avantageuse

Le ratio de dépenses annuelles de 55 points de base du gestionnaire d’actifs canadien est digne de mention, selon Sohrab Movahedi, analyste chez BMO Marchés de capitaux.

Surtout dans le contexte d’un gestionnaire de fonds alternatifs dont le portefeuille américain a réalisé un rendement annuel avoisinant 12 % pour les 5 dernières années, surpassant ainsi l’indice S&P 500 de 150 points de base. Quant au portefeuille canadien, le rendement annualisé de 17 % a été supérieur à celui de l’indice S&P/TSX de 1 200 points de base.

Compte tenu de ces résultats, la recommandation de l’analyste de la BMO est « sur-performance », et son cours cible est de 55 $ US.

Le ratio des dépenses moyennes pour les années 2014 à 2018 de 55 points de base de Brookfield se compare à 92 points de base pour ses concurrents américains, indique l’analyste. Il est aussi légèrement inférieur à celui de la moyenne du groupe des fonds de pension canadiens qui se situe à 57 points de base.

Les salaires et compensations versés à ses gestionnaires lui confèrent un avantage comparatif quant aux coûts d’opération, note l’analyste. Ces éléments de dépense représentent environ 56 % des coûts de Brookfield en moyenne pour les 5 dernières années comparativement à environ 62 % pour ses concurrents américains en gestion alternative.

Sohrab Movahedi croit que les connaissances opérationnelles et l’importance de ses investissements en immobilier sont les deux facteurs qui permettent à Brookfield d’atteindre une telle efficacité au niveau des coûts. Et ces facteurs devraient continuer de lui permettre de maintenir cette situation enviable, selon lui.

Precision Drilling (PD, 2,27 $): un analyste réduit ses prévisions

À la suite d’une réduction du nombre prévu d’appareils de forage en service et d’une baisse du prix du pétrole et du gaz naturel, Kurt Hallead, analyste chez RBC Marchés des capitaux, réduit ses prévisions de bénéfices du plus gros entrepreneur en forage canadien.

L’analyste prévoit maintenant que les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de Précision Drilling pour 2019 seront de 379 millions plutôt que de 395 millions. Sa prévision pour 2020 passe de 495 millions à 473 millions. Cela se traduit par des bénéfices par action respectivement pour 2019 et 2020 de – 0,22 $ et de 0,08 $.

L’équipe de recherche en énergie de RBC vient tout juste de revoir ses prévisions quant aux prix du pétrole et du gaz naturel, et elle croit maintenant qu’ils baisseront de 5 à 7 % d’ici la fin de 2020.

De plus, le groupe d’analystes diminue le nombre de forages prévu de 8 % en 2019 et de 5 % en 2020. Cela reflète le lent début des opérations du troisième trimestre dû à des délais causés par la température, une baisse anticipée des prix du pétrole et du gaz naturel et les réductions de production décrétées par le gouvernement de l’Alberta.

La priorité de la firme n’en demeure pas moins la création de valeur pour ses actionnaires, note Kurt Hallead. Pour y arriver, les principaux éléments de sa stratégie sont une réduction de la dette, une augmentation des flux de trésorerie et la commercialisation de sa technologie.

La recommandation de l’analyste de la RBC est « sur-performance » et son cours cible est de 7 $.