Que faire avec les titres de SNC-Lavalin, Gildan et Air Canada? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de SNC-Lavalin, Gildan et Air Canada? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
SNC-Lavalin (SNC, 31,76$): une embauche clé suscite de nouvelles attentes
Le recrutement d’un spécialiste des fusions et acquisitions au nouveau poste de chef de la transformation fait espérer que le redressement de l’ingénieur passera par des ventes d’actif et que le redéploiement de capital créera ensuite de la valeur.
C’est le scénario qu’entrevoit Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, après la nomination de Louis Véronneau, le banquier d’affaires qui a piloté plusieurs ventes chez Bombardier, dont la CSeries à Airbus et une part de 30% de Bombardier Transport à la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Un mois après avoir plaidé coupable à des accusations de fraude et versé une amende de 280 millions pour des paiements illégaux versés en Libye entre 2001 et 2011, l’ingénieur tente de tourner la page sur ce passé trouble.
Ses trois priorités visent à améliorer les marges de façon durable, la génération de flux de trésorerie libres et la croissance interne, indique l’analyste.
M. Poirier continue de croire que la vente du secteur des ressources permettrait à l’entreprise de débloquer des fonds qui seraient ensuite réinvestis dans les services d’ingénierie. SNC-Lavalin veut aussi réduire son empreinte au Moyen-Orient et dans le segment des ressources.
L’ingénieur promeut également deux cadres à de nouveaux postes ce qui démontre sa volonté «d’accélérer sa transformation en ingénieur-conseil».
Jonathan Wilkinson devient président du secteur des infrastructures où il veillera à la réalisation «efficace» de projets d’une valeur de 3,2 milliards de dollars, entre autres.
Pour sa part, Dale Clark devient vice-président directeur des services d’infrastructures par intérim afin de faire croître les services nord-américains à «haut rendement» tels que la construction et la gestion de projets.
Le renforcement de l’équipe de haute direction ajoute une autre raison d’acheter le titre de SNC-Lavalin pour lequel M. Poirier cible un objectif de 34$.
L’action de l’ingénieur a perdu 35% en 2019.
Gildan (GIL, 39,51$): une relance encore peu convaincante
Gildan (GIL, 39,51$): une relance encore peu convaincante
Depuis l’avertissement inattendu de revenus et de profits moindres en octobre, les analystes sont plus attentifs qu’avant à l’humeur des clients de Gildan, en particulier les grossistes qui vendent aux imprimeurs de t-shirts et de chandails en coton molletonné.
Ce segment procure à Gildan les deux tiers de ses revenus.
Stephen MacLeod, de BMO Marchés des capitaux, est revenu encouragé par l’optimisme manifesté au salon Impressions Expo en Californie et de la visite des sept détaillants locaux.
Au salon annuel, Gildan a encore une fois fait bonne figure avec un emplacement de choix pour promouvoir les marques Gildan, Alstyle, Anvil, Comfort Colors, PRIM + Preux.
Seule sa marque American Apparel avait un kiosque distinct. C’est signe que le fabricant entend stimuler les ventes de cette marque grand public, croit l’analyste.
Gildan avait toutefois moins de nouveaux produits à présenter. M. MacLeod y voit une nouvelle volonté de se concentrer sur les marques à fort volume et de simplifier son offre.
Dans le créneau des vêtements de base pour grands détaillants, l’éventail de produits de Gildan positionne bien le fabricant, mais les kiosques de concurrents étaient tout aussi bien fréquentés, signale l’analyste.
Ses chaussettes Gold Toe sont bien en vue dans les grands magasins. Sa marque de sous-vêtements George occupe plus de place sur les tablettes de Walmart que la collection Gildan qu’elle a remplacée. Aussi, les prix de vente sont 25% supérieurs.
Les prix des sous-vêtements George sont similaires à ceux de sa rivale Fruit of the Loom, mais de 6 à 13% inférieurs à ceux du concurrent HanesBrands (HBI, 14,33$US), précise M. McLeod.
Gildan a promis de retrouver son erre d’aller et de relever les marges, mais M. McLeod demande à être convaincu.
Les bouleversements dans le commerce de détail embrouillent les perspectives du fabricant de chandails, chaussettes et sous-vêtements, ce qui pourrait garder son titre coincé entre deux pôles en Bourse.
L’analyste de BMO reste donc neutre envers le titre qui a déjà atteint son cours cible de 39,42$.
L’action de Gildan a cédé 7,4% en 2019.
Air Canada (AC, 48,68$): le 737 MAX et le coronavirus s’avéreront des distractions
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Enthousiaste, Konark Gupta de Banque Scotia recommande à ses clients de profiter du récent recul de 5,5% du titre pour acheter des actions.
Les ratés du nouveau système de réservation, la suspension du 737 Max et les craintes entourant le coronavirus influeront peu sur les perspectives du transporteur aérien.
En plus, M. Gupta juge que l’évaluation actuelle, de 4,1 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020, est attrayante compte tenu du rendement moyen de 16% que lui procurent ses flux de trésoreries libres depuis trois ans.
À titre comparatif, les transporteurs américains s’échangent à des multiples de 4,7 à 6,1 fois.
L’analyste énumère six catalyseurs susceptibles de pousser le titre à la hausse: les résultats annuels attendus le 18 février, l’effet positif du report des livraisons des appareils 737 Max sur les flux de trésorerie et l’offre de vols, le rachat plus actif des actions, le rehaussement en 2020 de sa cote de crédit, des rachats plus musclés ou même le versement d’un premier dividende une fois la cote de crédit de première qualité obtenue, le recul du cours du carburant, les synergies de l’intégration de Transat et l’obtention de dédommagements de la part de Boeing.
Au quatrième trimestre, M. MacLeod prévoit une hausse de 19% du bénéfice d’exploitation et de 85% du bénéfice par action.
Avec un cours cible haussé de 55 à 60$ en fonction des prévisions des résultats attendus à la mi-2021, le titre revient dans les choix favoris du courtier.
L’action d’Air Canada a décollé de 87% en 2019.