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À surveiller: SNC-Lavalin, Quincaillerie Richelieu et PepsiCo

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: SNC-Lavalin, Quincaillerie Richelieu et PepsiCo

La fin de ses contrats clé en main à prix forfaitaires lui sera salutaire. (Photo: Lesaffaires.com)

Que faire avec les titres de SNC-Lavalin, Quincaillerie Richelieu et PepsiCo? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

SNC-Lavalin (SNC, 32,71$): comme un vent de changement

Après un appel téléphonique avec la haute direction de SNC-Lavalin, Benoît Poirier de Valeurs mobilières Desjardins demeure un fervent amateur du titre du groupe d’ingénierie et de construction.

Cet événement qui s’est tenu au lendemain de la réunion avec les investisseurs lui a permis de décortiquer davantage le plan des trois prochaines années de la société.

Certes, ces prévisions ont peut-être déçu certains investisseurs, qui s’attendaient à un meilleur potentiel de croissance des marges de son bénéfice avant intérêts impôts et amortissement. SNC-Lavalin maintient sa cible dans une fourchette de 8 à 10% pour ses services-conseils de génie.

Cette prévision est plutôt prudente, croit l’analyste qui table plutôt sur des marges de 9,4% en 2021, 9,3% en 2022, 9,5% en 2023 et 9,6% en 2024. La direction est du même avis, et indique que la branche supérieure de la fourchette est à portée de main, si elle enregistre une croissance aux États-Unis, et du côté du secteur du nucléaire notamment.

Benoît Poirier estime néanmoins que le plan de match présenté par le PDG de la société Ian Edwards, son chef de la direction financière Jeff Bell, et son vice-président Relation investisseurs Denis Jasmin a été somme toute bien accueillie.

Si tout se passe comme prévu, l’effet de levier de l’entreprise devrait s’améliorer au fur et à mesure que la place dédiée aux contrats clé en main à prix forfaitaires s’amenuisera de son carnet de commandes d’ici la fin de 2022. Ce pivot devrait permettre à ceux qui détiennent ce titre de voir leur multiple croître lorsqu’ils souhaiteront le vendre, puisque sa valeur est bien plus basse que celle de ses pairs.

D’ici 2024, SNC-Lavalin compte afficher une croissance interne dont le taux de croissance se situera entre 4 et 6% annuellement, et convertir entre 80 et 90% de ses profits en flux de trésorerie.

L’analyste s’attend à ce que les flux de trésorerie de l’entreprise soient de 981 millions de dollars entre 2022 et 2024, ce qui représenterait un taux de conversion de 80% à la fin de cette période, sans prendre en compte les règlements judiciaires.

Ceci devrait faire passer le ratio de son effet de levier de 2,7 x au deuxième trimestre de 2021 à 0,2 x à la fin de 2024. SNC-Lavalin devrait en ressentir les effets dès la fin de 2022, alors que le ratio de son effet de levier devrait être de 1x, ce qui laisse présager davantage d’investissements de capitaux.

Valeurs mobilières Desjardins maintient donc son cours cible à 44 $.

 

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Quincaillerie Richelieu (RCH, 44,24$): l’élan devrait se poursuivre à court terme

Quincaillerie Richelieu a encore une fois profité de la folie de la rénovation des consommateurs en Amérique du Nord au cours de son troisième trimestre. Si cet élan devait se poursuivre encore quelque temps, l’analyste demeure sceptique quant à la capacité du grossiste d’accroître son multiple à long terme, croit Meaghen Annett de Valeurs mobilières TD.

Au cours de l’exercice dont elle a dévoilé les résultats le 7 octobre 2021, son bénéfice par action a atteint 0,69 $, soit bien au-dessus des attentes de l’analyste et du consensus, qui tablaient respectivement sur 0,53 $ et 0,51 $.

Tout comme elle l’avait anticipé, les ventes du grossiste aux grands détaillants ont décliné, alors que celles aux fabricants ont continué de croître.

Étant donné que les projets de rénovations des Nord-Américains s’éternisent, à cause des nombreux bris dans la chaîne d’approvisionnement et de l’inflation, l’élan observé du côté des fabricants devrait se poursuivre au cours du premier trimestre de l’exercice 2022, prévoit Meaghen Annett. Avec un inventaire en hausse de 25% par rapport au même moment l’an dernier, elle croit que Quincaillerie Richelieu est en bonne position pour relever les défis liés à la chaîne d’approvisionnement.

L’analyste a aussi sous-estimé l’effet de levier d’exploitation, tout comme les marges du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement qui a profité des coûts fixes, de l’amélioration de sa marge brute et de son contrôle des coûts. Elle prévoit donc que les marges de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement pour l’ensemble de l’exercice 2021 devraient être meilleures qu’escomptées, mais légèrement décliner à des niveaux d’avant-pandémie au cours des exercices 2022 et 2023.

Ses résultats trimestriels ont permis de constater que son bilan financier est solide, avec près de 58 millions de dollars net de disponibles. Bien qu’aucune nouvelle transaction n’ait été annoncée, sa stratégie d’acquisition demeure saine, croit Meaghen Annett, alors que de nombreuses opportunités subsistent autant au Canada qu’aux États-Unis. D’ailleurs, la priorité de la direction demeure de faire des acquisitions lorsqu’elle a les liquidités pour le faire, rappelle l’analyste.

L’analyste de Valeurs mobilières TD demeure néanmoins prudente quant à la croissance interne de l’entreprise au cours des prochaines années, mais fait tout de même passer son cours cible de 47 à 50 $, puisqu’elle a revu son bénéfice par action anticipé pour l’exercice 2022. Elle réitère sa recommandation de «conserver le titre».

 

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PepsiCo (PEP, 154,96 $): des prévisions pétillantes

Bryan D. Spillane de Bank of America Securities est ressorti satisfait d’un appel avec le vice-président et chef de la direction financière de PepsiCo, Hugh Johnston.

Alors que la société a laissé entendre qu’elle s’attend à ce qu’au cours de son exercice 2022 la croissance de ses ventes soit de près de 5%, son bénéfice par action devrait plutôt tendre vers le 9%. Même s’il n’a pas été question de rachat d’action lors de cette discussion, l’analyste croit que la société planifie reprendre cette activité de remise aux actionnaires, sans se mettre d’échéancier précis.

En matière de fusion et acquisition, PepsiCo devrait ralentir la cadence au cours de 2022, car ses dépenses de capitaux demeureront élevées, à près de 6% des ventes, pour répondre aux besoins en TI notamment au cours des exercices 2023 et 2024. Elles devraient baisser aux alentours de 4,5% à partir de 2025, indique Bryan D. Spillane. Puisque la société réduira ses investissements dans sa division des jus, la pression sur ses flux de trésorerie devrait se relâcher au cours du prochain exercice.

Au cours de l’exercice 2021, l’inflation et des soubresauts dans sa chaîne de production ont réduit les marges bénéficiaires du producteur de Doritos, Frito-Lays North America. L’entreprise ayant revu à la hausse ses prix pour une deuxième fois en 2021, ses marges devraient être plus stables l’an prochain. En attendant, elle devrait flirter avec la stabilité.

Les marges bénéficiaires de PepsiCo Beverages North America, qu’on connait pour ses sodas pétillants, affaissent aussi le poids des coûts de production, mais la hausse de ses prix au détail devrait corriger la donne. En combinant cette augmentation à un meilleur effort marketing, une automatisation de ses ventes et de ses livraisons, et en relayant certaines de ses activités à sa division internationale, ses marges devraient atteindre 15%.

PepsiCo n’est pas la seule à adopter une telle stratégie: l’ensemble du secteur des breuvages et des collations tentent d’amoindrir les répercussions de l’inflation sur sa performance en augmentant ses prix, surtout du côté des boissons.

Afin de réduire la volatilité de ces prix, l’analyste de Bank of America Securities rappelle que l’entreprise a mis en place il y a 10 ans une stratégie qui lui permet d’acheter d’avance près de la moitié de ses matières premières. Ceci permet à la société d’avoir une bonne prévisibilité de ses dépenses et de réduire l’effet de surprise, tout en prévoyant l’amortissement de coûts plus élevés.

Ainsi, malgré différentes hausses des tarifs de sa chaîne de production, l’entreprise a déjà une bonne idée de ce à quoi ressembleront ses frais de la prochaine année et promet d’importantes ventes et des bénéfices, constate Bryan D. Spillane.

Ce dernier rapporte que la position de l’entreprise à l’égard de sa division de l’embouteillage n’a pas changé. Ailleurs dans le monde où ses produits sont moins populaires, elle préfère passer par des embouteilleurs franchisés, comme en Russie ou en Europe de l’Est. L’analyste croit qu’en Amérique du Nord, PepsiCo risque de maintenir sa stratégie, en gardant la mainmise sur ses usines.

C’est pourquoi l’analyste maintient sa recommandation d’achat, et un cours cible de 170 $, soit 25,2 fois ses bénéfices par action anticipée pour l’exercice 2022. Ça rend le titre d’autant plus intéressant que le multiple de ses pairs des breuvages non alcoolisés est plutôt de 22x.

 

En passant

La semaine dernière, nous vous parlions des attentes de Vishal Shreedhar de la Financière Banque Nationale à l’égard de la publication des résultats trimestriels de MTY. Hier, les investisseurs ont accueilli chaleureusement une autre note sur MTY qui a fait croître le titre de plus de 6% pendant l’exercice. Il a clos la séance avec un bond de 3,83% à la Bourse de Toronto, à 69,10 $. Sabahat Khan de RBC Marché des capitaux a en effet laissé entendre que le bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement du franchiseur sera de 45,4 millions de dollars (M$), alors que le consensus mise sur 42, 1 M$. Vishal Shreedhar était encore plus optimiste, tablant sur 46,2 M$. Sabahat Khan estime que les résultats trimestriels de l’entreprise montréalaise feront état d’un progrès soutenu autant aux États-Unis qu’à l’international et une meilleure tendance même au Canada. Cette nouvelle a plu aux investisseurs, car l’entreprise ne semblait pas reprendre autant de gallons ailleurs qu’au pays alors que les effets de la pandémie s’estompent. L’analyste de RBC Marché des capitaux a fait grimper de 10 $ son cours cible à 62 $, tout en maintenant sa recommandation de performance de secteur.