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À surveiller: SNC-Lavalin, Starbucks et Imperial Oil

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: SNC-Lavalin, Starbucks et Imperial Oil

Les investisseurs ont été très déçus des résultats du 3e trimestre de la firme de génie-conseil québécoise SNC-Lavalin. (Photo: LesAffaires.com)

Que faire avec les titres de SNC-Lavalin, Starbucks et Imperial Oil? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

SNC-Lavalin (SNC, 33,29 $): des résultats décevants

Nul doute que les investisseurs ont été très déçus des résultats du 3e trimestre de la firme de génie-conseil québécoise, car le cours de l’action perdait plus de 6% à la conclusion de la séance de négociations de vendredi. Plutôt dans la journée, le recul atteignait jusqu’à 9%.

Benoit Poirier, analyste chez Desjardins, a été d’autant plus déçu que les résultats dans leur ensemble aient raté les cibles compte tenu que le secteur de base de SNC, les services d’ingénierie, a encore une fois très bien fait.

Et il comprend la réaction des investisseurs, car ce n’est pas vraiment ce qu’ils attendaient à la suite de la journée des investisseurs tenue il y a de ça à peine 4 semaines qui s’était plutôt bien déroulée.

Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de l’ensemble des opérations pour le trimestre ont été de 116 millions de dollars, nettement inférieurs au consensus des analystes qui prévoyait 156M$.

Cette faiblesse des bénéfices est due en partie à des pertes plus importantes que prévu sur des contrats clé en mains que l’entreprise doit encore assumer, ainsi qu’à des coûts corporatifs plus importants, signale l’analyste. Ces items ont totalisé 52 millions durant le trimestre comparativement à 25 millions pour le même trimestre de l’année précédente.

Du côté positif, le segment des services d’ingénierie SNCL a réalisé des bénéfices avant intérêts et impôts (BAII) de 145 millions, soit une marge bénéficiaire de 9,8%, ce qui s’avère supérieur à la prévision de l’analyste qui tablait sur 9,3%.

Les flux de trésorerie provenant des opérations ont été négatifs de 65 millions, mais cela est beaucoup mois que les prévisions de -152 millions, note l’analyste. La direction a réitéré sa prévision d’atteindre l’équilibre d’ici la fin de l’année.

L’analyste ne modifie pas sa recommandation d’achat, et son cours cible est de 44$

 

 

Starbucks (SBUX-NASDAQ, 106,07 $US): elle mise sur la rétention de son personnel

Starbucks (SBUX-NASDAQ, 106,07 $US): elle mise sur la rétention de son personnel

À un moment où bien des entreprises se demandent s’ils auront suffisamment de personnel pour poursuivre efficacement leurs opérations, Starbucks semble prendre les moyens pour s’assurer qu’elle n’en manquera pas.

Mais cela comportera des coûts. La chaine de cafés américaine prévoit que ses bénéfices par action pour l’ensemble de l’année 2022 seront de 3,40 $US alors que le consensus des analystes prévoyait beaucoup mieux, soit 3,73 $US.

Cet écart provient de la décision de la société de procéder à un investissement significatif dans les salaires des employés, ce qui va exercer une certaine pression à la baisse sur les marges bénéficiaires, explique Andrew Strelzik, analyste chez BMO Marchés des capitaux.

Ces investissements dans le salaire de ses employés devraient placer Starbucks en bonne position pour satisfaire ses besoins en personnel, ce qui diminuera pour elle le risque sur ses bénéfices futures, croit l’analyste.

Ce ne sont pas toutes les entreprises qui peuvent se permettre cette approche. Mais en faisant ce pari stratégique, il croit que Starbucks se place en avant de tous ses concurrents dans la bataille que vont se livrer les sociétés pour s’accaparer le personnel nécessaire alors que se pointe une reprise du trafic dans ses cafés. La firme semble aussi avoir structuré ces investissements afin d’améliorer la rétention de ses employés sur le plancher.

Cela en dit long sur la stratégie de la Starbucks, estime l’analyste. Elle démontre la nature typiquement conservatrice de la société qui mise sur ses bénéfices à long terme.

Le titre s’est délesté de plus de 6% vendredi lorsque la direction faisait connaître ses prévisions de bénéfices pour la prochaine année. Cette réaction est normale, croit l’analyste, car les investisseurs doivent prendre le temps de digérer la baisse des prévisions de bénéfices.

Pour sa part, il croit que les éléments fondamentaux qui soutiennent l’approche de Starbucks sont sains, et il croit que la faiblesse du titre créera une bonne occasion d’achat. Il baisse quelque peu son cours cible de 140 $US à 135 $US, mais il réitère sa cote de «surperformance».

 

 

Imperial Oil (IMO, 41,90 $): quand et combien de capital la firme retournera-t-elle à ses actionnaires

Imperial Oil (IMO, 41,90 $): quand et combien de capital la firme retournera-t-elle à ses actionnaires

Après une hausse de 35% en un mois et demi, il ne faut pas se surprendre que le cours de l’action de la pétrolière canadienne recule rapidement à la moindre déception. C’est ce qui s’est produit vendredi lorsque la direction, en divulguant ses résultats du 3e trimestre, informait que ses opérations avaient généré des flux de trésorerie de 2,14$ par action, ce qui s’avérait quelque peu inférieur à la prévision de 2,24$ du consensus des analystes. Le titre a perdu plus de 7% durant la séance de vendredi.

Par ailleurs, les résultats de l’ensemble des opérations ont été très bons, estime Justin Bouchard, analyste chez Desjardins. La production en amont a été de 435 000 barils équivalent pétrole par jour (boe/d), sensiblement en ligne avec les attentes des analystes, alors que l’utilisation des capacités de raffinage atteignait 94%.

Les dépenses en capital ont été de 277 millions $ bien inférieures à la prévision de 346 millions $ des analystes, indiquant ainsi que la société a réussi à réaliser ses plans à des coûts plus bas que prévus.

Mais la question que se posent les investisseurs, c’est comment ils pourront participer directement à ce moment de prospérité, explique l’analyste de Desjardins.

Pour l’instant, la direction en est toujours à évaluer les options qui se présentent à elle, et les investisseurs doivent attendre encore un peu avant d’être fixés, constate l’analyste.

La direction a quand même mentionné qu’une offre de rachat d’actions substantielle par Imperial Oil semblait être l’option préférée des investisseurs. Mais elle n’a pas voulu donner aucune indication quant au moment où sa décision sera rendue publique.

Compte tenu que la hausse des prix des matières premières semblent vouloir se poursuivre au 4e trimestre, Justin Bouchard croit que la décision sera rendue plus tôt que plus tard. Il a une recommandation d’achat pour le titre, et son cours cible est de 44,00 $