Shopify divulguera ses résultats du 3e trimestre le 28 octobre. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Stantec, Shopify et Precision Drilling ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Stantec (STN, 68,28 $): une acquisition qui plait aux investisseurs
L’acquisition jeudi dernier par Stantec des actifs nord-américains et d’Asie-Pacifique de la société d’ingénierie australienne Cardno a certes réjoui les investisseurs car le cours de l’action de la société d’Edmonton s’est apprécié de plus de 10%.
Benoit Poirier, analyste chez Desjardins, se réjouit également de la transaction, car elle illustre bien la stratégie de croissance par acquisitions de l’entreprise qui lui permet d’atteindre le seuil des 1000 employés, tout en démontrant qu’elle ne craint pas d’ajouter à sa dette lorsque la bonne occasion d’accélérer sa croissance se présente.
Mais aussi, cette transaction pourrait servir d’exemple pour d’autres transactions plus importantes, car la situation financière de la firme demeurera très saine avec un niveau d’endettement de 1,5 fois lorsque l’achat des actifs de Cardno sera complété, estime l’analyste de Desjardins.
Les raisons de voir cette acquisition d’un bon oeil sont nombreuses, selon l’analyste. D’abord, elle permet à Stantec de doubler sa présence en Australie, tout en solidifiant son exposition sur le marché américain alors qu’un projet de développement d’infrastructure gigantesque se prépare. Mais aussi, l’intégration devrait permettre une amélioration immédiate des marges d’opérations de Stantec. Enfin, l’acquisition de Cardno offrira de nombreuses occasions intéressantes d’occasions de ventes croisées.
Cette acquisition d’envergure est d’autant plus intéressante qu’elle reflète la discipline dont fait preuve l’entreprise en achetant seulement les actifs stratégiques à son développement (Australie et Asie-Pacifique), estime l’analyste.
Benoit Poirier réitère sa recommandation d’achat. En intégrant à son modèle les effets de la transaction, il hausse son cours cible de 66 $ à 75 $. Il signale que la direction de l’entreprise prévoit que l’intégration de Cardno permettra une hausse des bénéfices par action de 9% en 2022 et de 11% 2023.
Shopify (SHOP, NYSE, 1,425,85 $US): un ralentissement temporaire selon l’analyste de la RBC
Shopify (SHOP, NYSE, 1,425,85 $US): un ralentissement temporaire selon l’analyste de la RBC
Le cours de l’action de Shopify est en baisse depuis son sommet de juillet, et il est même inférieur à son sommet précédent atteint en février. Tout cela parce que l’on craint un décélération du commerce en ligne à la suite de la réouverture des commerces depuis que les mesures sanitaires sont levées dans bien des endroits.
Pourtant, Shopify divulguera ses résultats du 3e trimestre le 28 octobre, et Paul Treiber, analyste RBC Dominion Securities, prévoit, tout comme le consensus des analystes que les revenus augmenteront de 47 % comparativement à l’année précédente pour atteindre 1,13 milliards $US.
Toutefois, si les résultats devaient correspondre à ces prévisions, ils pourraient bien ne pas satisfaire les investisseurs compte tenu que la firme a l’habitude de surpasser les attentes à chaque trimestre. Les revenus ont excédé les attentes du consensus des analystes de 11 % en moyenne au cours des 4 derniers trimestres.
L’analyste de Dominion Securities, ne croit pas que le cours de l’action amorcera une reprise significative d’ici la fin de l’année, car cela nécessiterait un changement d’humeur de la part des investisseurs, et celui-ci se produira plutôt en 2022, selon lui. Il maintient néanmoins sa recommandation de «surperformance» et son cours cible de 1 800 $US pour les 12 pochants mois.
Les investisseurs doivent s’attendre à une diminution significative des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) au 3e trimestre comparativement au trimestre précédent, compte tenu que la firme procédait alors à d’importantes nouvelles dépenses d’investissement. Le BAIIA atteindra néanmoins 186 millions $US au 3e trimestre, soit 29 % de plus qu’au trimestre correspondant de l’année précédente, mais nettement en baisse sur le 2e trimestre, alors que les bénéfices avaient alors atteint 247 millions $US.
Precision Drilling (PD, 57,50 $): réaction négative des investisseurs, mais une occasion d’achat selon l’analyste de la BMO
Precision Drilling (PD, 57,50 $): réaction négative des investisseurs, mais une occasion d’achat selon l’analyste de la BMO
La divulgation des résultats du 3e trimestre du plus grand entrepreneur en forage au Canada n’a certainement pas plu aux investisseurs, car le titre s’est aussitôt délesté d’environ 7 % de sa valeur durant la séance de négociations qui a suivi. Pourtant ces résultats étaient plutôt conformes aux attentes des analystes.
Mais pour John Gibson, analyste chez BMO Marchés des capitaux, cette réaction négative constitue une excellente occasion d’achat. La base d’exploitation de Precision Drilling offre tout le levier nécessaire pour une amélioration du niveau d’activité alors que la dynamique du marché semble devenir l’une des plus positives depuis plusieurs années, selon lui.
Conséquemment, l’analyste réitère sa recommandation de «surperformance», ainsi que son cours cible de 80 $.
La firme a réalisé au 3e trimestre des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 59 millions $, soit ce que le consensus des analystes avait prévu. Les résultats du trimestre ont été quelque affectés par certains coûts de réactivations aux États-Unis. Mais l’analyste voit plutôt ces réactivations comme un signe que les opérations tendent dans la bonne direction.
Fait intéressant, la direction dit prévoir que ses marges d’opérations seront d’environ 1 500-2 000 $ plus élevées au prochain trimestre, tant au Canada qu’aux États-Unis. Pour bien comprendre ce que cela signifie, notons que la direction estime que 1 000 $ par jour de plus sur ses marges d’opérations entrainent une hausse du BAIIA de 40 millions $ sur une base annuelle.
Le cours cible de l’analyste reflète un multiple d’environ 6,5 fois la Valeur de l’entreprise(EV)/BAIIA, soit le niveau que le titre avait atteint lors des marchés haussiers de 2013 et 2018. Il croit de plus que les investisseurs deviendront éventuellement plus confiants que le niveau d’activité du secteur se maintiendra pendant plusieurs années.