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À surveiller: Stella-Jones, Constellation et Amazon

Dominique Beauchamp|28 juillet 2020

À surveiller: Stella-Jones, Constellation et Amazon

photo : 123rf.com

Que faire avec les titres de Stella-Jones, Constellation et Amazon? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée. 

 

Stella-Jones (SJ, 37,79$): la rénovation, une planche de salut

Six jours avant le dévoilement des résultats du deuxième trimestre, Hamir Patel, de CIBC Marchés des capitaux, relève ses attentes. 

Non seulement le producteur de traverses de chemin de fer et de poteaux est-il le titre le plus «prudent» des sociétés qu’il suit (parce que les deux tiers des revenus proviennent de la demande de remplacement de clients stables), mais le récent sursaut du cours du bois de construction améliore aussi les perspectives.

Les robustes dépenses de rénovation augmenteront les revenus de la filiale de bois résidentiel. Ce créneau lui procure 22% de ses ventes.

La croissance prévue de ces ventes passe de zéro à 23% alors que l’analyse mise sur une hausse des prix au détail de 3%.

UFP Industries, l’un des principaux fournisseurs de bois traité à Home Depot USA, a vu les ventes de bois destiné aux contracteurs bondir de 27% et celles de bois de réno-décoration grimper de 72%, respectivement, lors du deuxième trimestre, dit-il.

Les ventes au détail ont gagné en vigueur, passant de 3% au deuxième trimestre à 27% en juin.

UFP est un bon point de repère puisqu’en 2019, les deux entreprises ont affiché des taux de croissance similaires dans le bois résidentiel, précise l’analysteé

Stella-Jones fera moins bien qu’UFP, nuance toutefois Hamir Patel, parce qu’elle réalise la moitié des ventes de bois résidentiel en Ontario où les acheteurs étaient tenus de ramasser le bois acheté à l’extérieur des points de vente.

Pour 2021, il table sur une progression de 17% des ventes de bois résidentiel au lieu de ses prévisions antérieures de 4%.

La saison forte de la rénovation se dissipera cet automne, mais les faibles taux hypothécaires ainsi que l’appréciation de la valeur et l’âge des maisons devraient soutenir le volume de ventes à long terme.

L’analyste signale que le bénéfice d’exploitation (de 100M$) qu’il prévoit au deuxième trimestre surpasse le consensus par 9%.

L’analyste augmente ses prévisions de bénéfices de 3% pour 2021 à 2,67 à 2,76$ par action. Il hausse aussi l’évaluation qu’il accorde au titre de 10,2 à 10,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2021.

Résultat: son cours cible passe aussi de 42 à 45$. Hamir Patel réitère aussi sa recommandation d’achat.

Le titre a gagné 3,7% depuis la publication de cette note.

 

 

Constellation Software (CSU, 1561,94$): la pandémie n’arrête pas la machine à acquisitions

Constellation Software (CSU, 1561,94$): la pandémie n’arrête pas la machine à acquisitions

Paul Steep de Banque Scotia profite du dévoilement des résultats du deuxième trimestre le 6 août prochain pour faire le point sur les perspectives du fournisseur de logiciels spécialisés.

L’analyste prévoit une hausse de 41,1% à 221 millions de dollars américains des flux de trésorerie libres au deuxième trimestre.

Cette mesure est l’étalon que préfère la société pour évaluer sa performance puisque plus de 70% des revenus proviennent de l’entretien de logiciels déjà installés, rappelle Paul Steep. Pour 2020, ces flux devraient atteindre la marque record de 779M$ US.

Ces fonds appuient la ré-accélération de la cadence d’acquisitions et le versement plus régulier de dividendes spéciaux (à tous les ans ou à tous les deux ans), dit-il.

En revanche au deuxièeme trimestre, les revenus de licences devraient décliner de 11% à cause de l’effet de la pandémie sur la demande des logiciels dans les domaines de l’hôtellerie, du voyage et du commerce de détail. Ce recul risque de se prolonger au troisième trimestre, prévient aussi l’analyste.

Néanmoins, la pandémie ne ralentit la «machine à acquisitions». Paul Steep estime que Constellation a conclu 17 transactions d’une valeur totale de 105 millions de dollars au seul deuxième trimestre et six autres depuis.

Cette cadence témoigne de la robustesse du mode de fonctionnement de l’acquéeur en série qui s’est s’adapté aux restrictions de voyage et au confinement, fait valoir Paul Steep.

Le niveau d’activité plus élevé suggère que la décentralisation de la société ces dernières années pour accélérer la cadence porte fruits ajoute l’analyste. Constellation chapeaute au moins 500 entreprises dont les logiciels nichés servent plus de 200 industries.

En mai, la société torontoise a créé un nouveau groupe européen après l’achat de la néerlandaise Topicus dont les logiciels  se destinent aux secteurs de la finance, de l’éducation et de la santé.

La société prévoit essaimer Topicus à la Bourse européenne afin de donner aux fondateurs et aux employés une entité locale à laquelle s’identifier tout en procurant à Constellation de nouvelles sources de capital pour conclure des achats de plus grande taille.

L’analyste augmente son cours cible de 1500 à 1600$ et réitère sa recommandation d’achat bien que le titre frôle déjà cet objectif.

 

 

Amazon (AMZN, 3052,52$US): des attentes à satisfaire à court terme

Amazon (AMZN, 3052,52$US): des attentes à satisfaire à court terme

La pandémie propulse deux des principales sources de revenus du titan, le commerce en ligne et les services infonuagiques. Reste à savoir jusqu’à quel point Amazon en profite.

Mark Mahaney de RBC Marchés des capitaux coupe la poire en deux pour les résultats trimestriels attendus le 30 juillet.

Ses prévisions de 80,7 milliards de dollars américains pour les revenus sont inférieures au consensus (81,1 G$US), mais restent dans le haut de la fourchette des orientations fournies (75 à 81 G$US).

L’analyste mise sur un bénéfice d’exploitation de 1,48 G$US, supérieur aux attentes (1,1 G$US) puisque Amazon a atteint le haut de ses objectifs lors de 16 des 21 derniers trimestres. La fourchette d’Amazon oscille entre une perte de 1,5 G$ US et un bénéfice de 1,5 G$ US.

Plus important à ses yeux pour le titre à court terme est l’aperçu que fournira le colosse pour les deux prochains trimestres étant donné l’importance de l’événement Prime Day.

Si cette promotion se tient au quatrième au lieu du troisième trimestre, les revenus et le bénéfice du troisième trimestre pourraient glisser sous le consensus respectif de 86,1G$US et de 4,45$ US.

Mark Mahaney prévoit des revenus de 85,5 G$US et un bénéfice de 2,23$ US, au troisième trimestre.

L’analyste portera aussi une attention toute particulière à la teneur des dépenses exceptionnelles de 4 G$US liées à la COVID-19 que la société dit subir.

L’analyste se demande notamment si le niveau des livraisons en un jour est revenu à la normale ou si Amazon devra y consacrer d’autres investissements.

Mark Mahaney s’attend à une marge d’exploitation de 1,8% au deuxième trimestre, 300 points de pourcentage de moins qu’un an plus tôt.

Le bénéfice de 1,90$US qu’il prévoit se compare à celui de1,38$US pour l’ensemble des analystes.

L’autre interrogation concerne les services infonuagiques depuis qu’Azure de Microsoft (MSFT, 203,11$ US) ait fait état d’une décélération de 61 à 50% de la croissance de ces revenus (en devises constantes), au quatrième trimestre.

Il est possible que les services d’Amazon décélàrent de 33 à 30%, par rapport au premier trimestre, indique Mark Mahaney.

L’analyste surveille aussi si les recettes publicitaires auront été aussi résilientes qu’au premier trimestre. Il s’attend à une croissance de 40%, soit le rythme le plus élevé de toutes les plateformes de publicité en ligne.

Enfin, il espère voir Amazon corroborer le sondage de RBC qui signale un bond de 59 à 67% du taux d’abonnement au service Prime.

Mark Mahaney ne touche pas à son cours cible de 3300$US, qui offre un gain potentiel de 10%. Il réitère aussi sa recommandation d’achat.

Après une ascension de 63% depuis le début de 2020, l’actin d,Amazon a presque atteint la cible moyenne de 3102,76$ US de 50 analystes colligée par Reuters.