Le fabricant de bois traité, de traverses de chemin de fer et de poteaux de services publics Stella-Jones a fait état de résultats financiers supérieurs aux prévisions des analystes au second trimestre de son exercice 2024. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Stella-Jones, Suncor et Shopify? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Stella-Jones (SJ, 86,13$): de bons résultats qui laissent les investisseurs sur leur appétit
Le fabricant de bois traité, de traverses de chemin de fer et de poteaux de services publics Stella-Jones a fait état de résultats financiers supérieurs aux prévisions des analystes au second trimestre de son exercice 2024.
Cela n’a pas semblé réjouir les actionnaires de l’entreprise, puisque le titre de la société a terminé la séance de mercredi sur un repli de 5,02$, ou de 5,5%, à 86,13$ à la Bourse de Toronto.
Pour le trimestre, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) s’est chiffré à 200 millions de dollars (M$), alors que Jim Byrne, d’Acumen Capital Partners, anticipait un montant de 195,7M$, légèrement sous le consensus des analystes de 196,9M$.
La marge bénéficiaire de 19,1% du trimestre a aussi été supérieure aux attentes de 18,7%.
Les revenus de 1,049 milliard de dollars (G$), en hausse de 8% sur un an, ont dépassé des attentes de Jim Byrne (1,046G$), tout en étant inférieurs au consensus des analystes de 1,054G$.
«En excluant les effets de variations des devises et l’apport des acquisitions, les revenus auraient progressé de 61M$, ou de 6% sur un an», note l’analyste d’Acumen.
Les ventes de poteaux de bois ont totalisé 470M$ durant le trimestre, comparativement à 388M$ à la période correspondante en 2023. Pour ce qui est des traverses de chemin de fer, elles ont atteint 265M$, par rapport à 238M$ l’an dernier. Ces deux secteurs représentent respectivement 45% et 25% des revenus du trimestre.
Une ombre au tableau, les ventes de bois d’œuvre à usage résidentiel ont reculé de 28M$ sur un an pour atteindre 243M$. La direction de Stella-Jones soutient que la situation est attribuable à une baisse de la demande dans le secteur.
«La direction a réaffirmé ses objectifs 2023-2025 d’atteindre des revenus annuels de 3,6G$ et une marge bénéficiaire de 16%. À notre avis, les objectifs de la société sont très conservateurs. La demande à long terme pour les produits de Stella-Jones est robuste étant donné la demande constante pour l’expansion des réseaux filaires à large bande et des réseaux électriques, de même que des réparations sur les réseaux existants», raconte l’analyste.
Ce dernier réitère sa recommandation «d’achat» sur le titre de Stella-Jones et fait passer son cours cible sur un an de 97$ à 105$.
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Suncor (SU, 53,20$): relever la barre
Le titre de Suncor a été bien récompensé pour une performance financière au second trimestre qualifiée de «stellaire» par Chris MacCulloch, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.
«Le titre de l’entreprise a réalisé une performance de 4% supérieure à celle de ses pairs durant la séance du 7 août. Malgré le fait que la direction de l’entreprise ait choisi de garder sa prévision de production annuelle intacte, les résultats supérieurs aux prévisions au second trimestre font en sorte que les marchés financiers ont relevé leurs attentes pour le reste de l’exercice», explique l’analyste.
Il précise qu’il a relevé ses prévisions pour tous les produits pétroliers inclus dans le portefeuille de Suncor, qui possède notamment une raffinerie à Montréal-Est. «Nous avons aussi relevé nos prévisions pour l’exercice 2025 afin de mieux les aligner avec les objectifs de la direction à moyen terme», dit-il.
L’analyste ajoute qu’il s’attend entre autres à une plus grande utilisation de la capacité de raffinage de l’entreprise et de ses installations de valorisation de produits pétroliers.
«Nous sous-estimons la rapidité avec laquelle Suncor mène son plan de révision de ses activités», affirme-t-il. Au moment de publier ses résultats du second trimestre, la direction de l’entreprise de Calgary affirmait que ses travaux de maintenance planifiés pour 2024 étaient quasi complétés, de sorte qu’elle prévoyait réaliser un excellent deuxième semestre.
Chris MacCulloch soutient que les travaux de révision permettront à Suncor de générer d’importants gains d’efficacité opérationnels. «Depuis la mise à jour du plan d’affaires de l’entreprise en mai, nous avons relevé notre cours cible sur un an sur le titre de l’entreprise de 9$. Toutefois, nous anticipons un éventuel plafonnement de l’amélioration de la performance de la société à mesure que celles-ci seront pleinement évaluées dans le titre, ce qui limitera les possibilités de gains supplémentaires», tempère-t-il.
Selon lui, tout deviendra alors tributaire de l’exécution du producteur de produits pétroliers.
L’analyste réitère sa recommandation de «conserver» le titre de Suncor, mais relève son cours cible sur un an, qui passe de 59$ à 63$. Malgré la hausse du cours cible, il dit vouloir attendre un meilleur point d’entrée avant de commencer à rebâtir sa position dans le titre.
SUIVANT – Shopify (SHOP, 87,87$, 63,89$US): bonne exécution malgré des faiblesses de dépenses de consommation
Shopify (SHOP, 87,87$, 63,89$US): bonne exécution malgré des faiblesses de dépenses de consommation
Le titre du fournisseur de plateformes de commerce électronique Shopify a bondi d’environ 18% mercredi au lendemain de la publication de résultats trimestriels supérieurs aux prévisions des analystes.
«Les revenus de Shopify ont totalisé 2,045 milliards de dollars américains (G$) durant le trimestre, alors que le consensus des analystes était de 2,01G$. Le bénéfice par action de 0,26$ a aussi battu les attentes de 0,20$ du consensus», raconte Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux.
Ce dernier souligne que la société a battu les attentes avec une plus grande marge qu’au premier trimestre de 2024. Les revenus du second trimestre ont été 1,7% supérieurs aux prévisions, comparativement à 0,8% au trimestre précédent. Le bénéfice par action du premier trimestre avait été de 0,03$ supérieur aux attentes, par rapport à 0,06$ pour le second.
«La meilleure performance au second trimestre est attribuable aux abonnements à ses solutions de commerce électronique, qui ont grimpé de 27% sur un an à 563M$, alors que le consensus tablait sur un chiffre de 533M$», dit-il.
Paul Treiber souligne que les efforts marketing de la société ont généré des résultats, permettant à Shopify de gagner 350 000 marchands à sa clientèle.
Le volume des marchandises brutes qui a transité par la plateforme de Shopify a atteint 67,2G$, alors que les analystes attendaient 65,7G$ en moyenne, grâce à des gains de parts de marché à l’international.
Ce qui a aussi plu à l’analyste de RBC, c’est que Shopify a émis des prévisions au troisième trimestre qui sont aussi supérieures aux attentes des analystes. «Notamment, l’entreprise s’attend à ce que ses revenus atteignent 2,11G$ (consensus à 2,07G$), ce qui implique une marge bénéficiaire oscillant entre 15,6% et 16,1% (consensus à 13,6%). Une performance qui sera obtenue grâce à des économies d’échelle et à un bon contrôle des coûts», explique-t-il.
À la suite de la publication des résultats, Paul Treiber relève ses prévisions de revenus et de bénéfice par action pour l’exercice. Ces dernières passent respectivement de 8,51G$ à 8,68G$ et de 0,90$ à 1,09$. L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Shopify et son cours cible sur un an de 85$US. Il soutient que le titre se négocie à une évaluation attrayante de 8,5 fois le ratio valeur d’entreprise par action des 12 prochains mois, sous sa moyenne prépandémique de 13 fois.
