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À surveiller: Stella-Jones, Tilray et Groupe d’alimentation MTY

Denis Lalonde|Publié le 11 octobre 2023

À surveiller: Stella-Jones, Tilray et Groupe d’alimentation MTY

Groupe d'alimentation MTY a généré de bons résultats financiers au troisième triemstre, selon Acumen. (Photo: La Presse Canadienne)

Que faire avec les titres de Stella-Jones, Tilray et Groupe d’alimentation MTY? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Stella-Jones (SJ, 64,66$) : une journée des investisseurs qui laisse entrevoir un bon potentiel de croissance

L’analyste de la Financière Banque Nationale Maxim Sytchev admet avoir été un peu prompt, en début d’année, lorsqu’il a abaissé sa recommandation sur le titre de Stella-Jones, la faisant passer de «surperformance» à «performance égale au secteur».

Le titre du fabricant de poteaux, de traverses de chemin de fer, de produits industriels et de bois d’œuvre à usage résidentiel a effectué un bond de 33% depuis le début de l’année, comparativement à un recul de 1% pour l’indice principal de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX.

«La valeur du titre a bondi de 95% depuis la publication de notre note publiée le 13 juillet 2022 qui estimait que le titre était alors grandement sous-évalué. L’action se négociait alors à un multiple de huit fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) prévu des 12 prochains mois», dit-il.

Malgré ce bond, l’analyste souligne que la valeur du titre se négocie en ce moment à 9,1 fois le BAIIA prévu durant l’exercice 2025. «Ce calcul exclut toute contribution qui pourrait découler du programme américain de dépenses dans les infrastructures, qui devrait prendre son élan en 2024 et en 2025», raconte l’analyste.

Le programme américain, signé en 2021, prévoyait des dépenses évaluées à 1200 milliards de dollars américains entre 2022 et 2026 dans les infrastructures du pays. «Le gouvernement américain, frappé par les catastrophes naturelles, veut renforcer son réseau électrique pour le rendre plus résilient et moins coûteux à entretenir», explique l’analyste, qui croit que Stella Jones obtiendra sa part du gâteau.

«Nous nous attendons à ce que l’entreprise relève de nouveau ses prévisions de bénéfices, ce qui devrait tirer le titre vers le haut», croit-il.

Maxim Sytchev redonne donc au titre de Stella Jones une recommandation de «surperformance» et relève son cours cible sur un an, qui passe de 73$ à 83$. Il donne ainsi au titre une valeur de 11 fois le BAIIA prévu en 2024-2025.

L’analyste s’attend à ce que la société génère un bénéfice par action dilué de 5,50$ en 2025, ce qui constituerait une progression de 16% par rapport à sa prévision de 4,74$ attendue cette année.

 

 

Tilray (TLRY, 2,12$US) : baron de la bière et roi des concombres

Tilray (TLRY, 2,12$US) : baron de la bière et roi des concombres

L’analyste John Zamparo, de Marchés des capitaux CIBC, considère que l’objectif de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de l’entreprise cette année sera une difficile barrière à franchir.

Tilray a annoncé en août dernier l’acquisition de la participation de 57,5% qu’elle ne détenait pas déjà dans l’entreprise de boissons infusées au cannabis Truss Beverage auprès de Molson Coors. «L’acquisition des boissons devrait contribuer de manière significative au BAIIA de la société, mais nous sommes moins certains que les initiatives de réduction des coûts mises en place après l’acquisition d’Hexo auront un effet assez rapide pour compenser les pertes liées aux honoraires de services-conseils obtenus l’an dernier», note l’analyste.

À ce jour, les initiatives ont permis de générer des économies annuelles de 17M$ sur les 27M$ promis par la direction.

À son avis, Tilray reste le leader canadien dans l’industrie des produits à base de cannabis et pourrait bénéficier d’une modification de la réglementation canadienne. «Cela dit, nous estimons que l’exercice 2025 est une cible plus réaliste pour générer des flux de trésorerie libres significatifs», dit-il.

John Zamparo précise que l’acquisition des breuvages permettra d’ajouter 5 millions de dollars (5 M$) au BAIIA de la société d’ici la fin du présent exercice, et près de 10 M$ sur une base annuelle. «Les ventes sont en déclin récemment, mais nous pensons qu’un réinvestissement de Tilray dans ses marques arrivera à relancer la croissance», explique-t-il.

L’analyste ajoute que la décision de l’entreprise d’utiliser une partie des serres québécoises d’Hexo pour cultiver des fruits et légumes est à son avis «destructrice de valeur» pour le titre de Tilray. «Il faut investir des capitaux considérables dans ces infrastructures, et ces coûts seront irrécupérables. De plus, la décision vient complexifier le plan d’affaires de l’entreprise et ajoute une distraction qui ne vaut pas la petite amélioration de la rentabilité qui sera générée par les activités agricoles», croit-il.

Il estime qu’une vente des actifs ne rapporterait pas beaucoup d’argent à l’entreprise, mais que cela reflète leur valeur.

«La pancarte où il est inscrit “Nous allons commencer à planter des concombres cette année” détourne Tilray de ces actifs à plus forte valeur ajoutée», ajoute-t-il.

John Zamparo réitère sa recommandation «neutre» sur le titre de Tilray et son cours cible sur un an de 2,50$US.

 

Groupe d’alimentation MTY (MTY, 58,43$): de solides résultats financiers au troisième trimestre

Groupe d’alimentation MTY (MTY, 58,43$): de solides résultats financiers au troisième trimestre

Le franchiseur de bannières de restauration comme Valentine, Van Houtte, Sushi Shop, Thaï Express et Ben & Florentine a dévoilé des résultats financiers au goût de l’analyste Nick Corcoran, d’Acumen Capital.

Pour la période terminée le 31 août, les ventes du réseau de l’entreprise ont atteint 1,47 milliard de dollars (G$), alors que l’analyste misait sur un chiffre plus conservateur de 1,41 G$.

Il souligne que les ventes en ligne ont totalisé 249 millions de dollars (M$), comparativement à 194M$ à la même période l’an dernier, alors que les ventes de restaurants comparables (ouverts depuis plus d’un an) ont progressé de 3% au Canada, de 2% aux États-Unis et sont restées stables à l’international.

«Les revenus de MTY ont été de 298,1 M$, ce qui est supérieur à notre prévision de 285,2 M$ et à celle du consensus (289 M$). La hausse est largement attribuable aux acquisitions des bannières BBQ Holdings, Wetzel’s Pretzels et Sauce Pizza and Wine aux États-Unis», raconte l’analyste.

Nick Corcoran souligne également la progression de 49% sur un an du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté, qui s’est chiffré à 72,9 M$, alors que le consensus des analystes misait sur un chiffre de 70,1 M$. L’analyste d’Acumen était un peu plus pessimiste à 64,2 M$.

Le bénéfice par action ajusté a aussi battu les attentes de 0,96 $ du consensus et de 1,01 $ de Nick Corcoran, atteignant 1,59 $. Il avait été de 0,92 $ au trimestre correspondant il y a un an.

«MTY a généré des flux de trésorerie libres de 43,5 M$ durant le trimestre, a remboursé 26,3 M$ de dette à long terme et versé un dividende de 6,1 M$ durant la période», ajoute-t-il.

Seule ombre au tableau, la société a ouvert 87 établissements durant le trimestre, mais en a fermé 92 autres. Le réseau de MTY comptait 7 119 établissements au 31 août, soit 6 895 franchisés et 224 étaient exploités par la société. Du nombre, 58% des établissements étaient situés aux États-Unis, 35% au Canada et 7% à l’international.

L’analyste conserve sa recommandation d’achat sur le titre de MTY et son cours cible sur un an de 84$.