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À surveiller: Stingray, Baytex et Aritzia

Catherine Charron et Stéphane Rolland|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Stingray, Baytex et Aritzia

Stingray a présenté ses résultats le 3 juin dernier. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Stingray, Baytex et Aritzia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: les auteurs peuvent avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Stingray (RAY.A, 6,91$): de la douce musique aux oreilles d’un analyste

Affectée par la pandémie, Stingray a présenté le 3 juin dernier des résultats qui ont légèrement raté la cible des analystes. Robert Beck, de Marchés des capitaux CIBC, ne lui en tient pas rigueur, et demeure convaincu que ses services de diffusion et de musique commerciale seront à nouveau des vecteurs de croissance pour le fournisseur. Reste à savoir quand.

Bien que les analystes aient revu à la baisse leur consensus juste avant le dévoilement de ces résultats, les revenus de 60,3 millions de dollars (M$) et le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 23,6 M$ de Stingray n’ont su répondre à leurs attentes. Ceux-ci misaient plutôt sur des revenus de 62,2 M$ et un BAIIA de 24,5 M$. Même musique du côté de ses flux de trésorerie qui a atteint 13,8 M$, et non 15,2 M$ comme anticipé.

Néanmoins, la capacité de conversion des flux de trésoreries disponibles de Stringray demeure attrayante, selon Robert Beck. Elle continue d’afficher une solide croissance de son chiffre d’affaires, grâce à sa stratégie d’acquisition notamment, et réussi à maintenir un niveau de liquidité intéressant, son modèle d’affaires lui permettant de croître sans nécessité d’importants investissements.

Robert Beck rappelle que les services de diffusion et de musique commerciale de l’entreprise montréalaise s’en tiraient pourtant plutôt bien depuis le début de la pandémie, générant une croissance organique d’environ 4% des revenus récurrents. Cependant, le confinement observé au trimestre se terminant le 31 mars 2021 a freiné cette croissance, alors que les détaillants ont ralenti leur affichage numérique, et que des crédits ont dû être accordés.

Sa division radiophonique a elle aussi souffert au cours du quatrième trimestre, mais la direction de Stingray laisse entendre que la situation s’est sensiblement améliorée en avril et en mai, avec une hausse de 90% des revenus tirés par rapport à la même période l’an dernier.

Au cours du prochain exercice, l’entreprise continuera de se concentrer sur ses chaînes de télévision 4K sans publicité, sur les abonnements à ses services de vidéo sur demandes et à développer de nouvelles ententes aux États-Unis, rapporte l’analyste de CIBC.

Le nombre d’abonnés à ses chaînes de vidéos sur demande a grimpé de plus de 10 000 au cours du quatrième trimestre, à 525 000 abonnés, grâce à Amazon, Comcast et au développement du marché de nouvelles régions dans le monde.

Robert Beck souligne que Stingray profite de l’intérêt des consommateurs pour de nouvelles télévisions puisque ses applications sont installées par défaut sur les appareils de Samsung et de LG. L’entreprise table sur un temps d’écoute de 40 millions d’heures par mois, ce qui se traduirait par des revenus d’environ 100 M$ par année.

Le fournisseur de services numériques s’attend aussi à ce que les démarches des commerçants pour rendre l’expérience de magasinage plus agréable dans leurs établissements lui soient salutaires, surtout aux États-Unis. Robert Beck croit toutefois que l’entreprise en ressentira réellement les effets à partir de l’exercice 2022, et non pas dans la deuxième moitié de 2021 comme il l’avait anticipé.

Stingray devrait rembourser au cours de la prochaine année 25 millions de dollars en dettes, et racheter pour 2 millions de dollars d’action. Elle compte aussi réserver entre 20 et 25 millions de dollars à l’acquisition de nouvelles entreprises. L’analyste de Marchés des capitaux CIBC fait remarquer que l’entreprise a de nombreux candidats dans le viseur, dont cinq projets sont présentement à l’étape d’une évaluation méticuleuse des risques, ce qui lui permettra d’accélérer sa croissance de l’autre côté de la frontière.

De son côté, l’analyste table sur une hausse annuelle de 11% des revenus tirés de ses services de diffusion de musique et de musique commerciale, et une augmentation d’environ 27% de ceux de ses chaînes de radio. Elle devrait aussi devenir légèrement plus profitable, car Stingray souhaite mettre en place des mesures pour réduire ses coûts.

Revoyant très peu ses prévisions pour l’exercice 2022, l’analyste maintient sa recommandation à «surperformance», et son cours cible à 8$.

 

Baytex (BTE, 2,08$): une question de dettes 

Baytex (BTE, 2,08$): une question de dettes

Baytex a démontré qu’elle gérait bien ses activités, mais son endettement élevé repousse les investisseurs institutionnels, souligne Greg Pardy, de RBC Marchés des capitaux, qui a rencontré les membres de la haute direction. La société a un plan de réduction de la dette, mais l’analyste veut attendre avant de se montrer plus optimiste.

La direction va continuer d’utiliser ses flux de trésorerie pour diminuer sa dette. Son objectif est d’atteindre un ratio dette/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,5 fois. L’analyste croit qu’avec la poursuite de cet objectif, les investisseurs institutionnels pourraient revenir vers le titre en 2022.

Pour son plan de cinq ans (2021 à 2025), la pétrolière table sur un baril de pétrole WTI à 55 $US. Elle veut produire entre 80 000 et 85 000 barils par jour et prévoit des dépenses d’investissement annuel de 400 millions de dollars (M$).

Les dirigeants ont dévoilé des détails techniques sur le projet Clearwater au nord de l’Alberta. «Le projet est encore tôt, mais on peut estimer qu’il produira entre 3000 et 7000 barils par jour », anticipe Greg Pardy.

À 3,6 fois les flux de trésorerie ajustés pour tenir compte de la dette, l’action de Baytex s’échange à un multiple plus bas que la moyenne de 4,4 fois pour les pairs nord-américains.

Il maintient sa recommandation «performance de marché», mais augmente son cours cible de 1,80$ à 2,20$

 

Aritzia (ATZ, 28,89 $): des occasions de croissance

 

Aritzia (ATZ, 28,89 $): des occasions de croissance

Le détaillant Aritzia est une belle histoire de croissance avec des perspectives à long terme attrayantes, croit Stephen MacLeod, de BMO Marchés des capitaux.

L’analyste a rencontré le chef des finances, Todd Ingledew, et la vice-présidente des relations avec les investisseurs, Helen Kelly. Les discussions ont entre autres porté sur le marché américain, qui est sur une bonne lancée. Au cours des deux années précédant la pandémie, les ventes aux États-Unis progressaient à un rythme annuel moyen de 32%. Elles auraient maintenant touché un point d’inflexion et retrouvé le chemin de la croissance tant pour les magasins physiques et le commerce en ligne.

L’entreprise de Vancouver a une excellente réputation auprès des propriétaires immobiliers chez nos voisins du sud, ce qui lui permet d’obtenir des emplacements attrayants, souligne Stephen MacLeod. Le détaillant, qui occupe 33 établissements aux États-Unis, pourrait atteindre un réseau d’une centaine de magasins en tenant compte de ses critères immobiliers stricts. La direction veut en ouvrir entre 6 et 8 nouveaux au cours de l’exercice 2022 (terminé en février 2022), mais ce chiffre pourrait augmenter vers une fourchette de 8 à 10.

Toujours pour l’exercice 2022, l’analyste anticipe une croissance des revenus d’entre 30% et 35%, principalement grâce aux États-Unis, tandis que le marché canadien demeure plus incertain. Il note que la tendance est haussière pour les marges, dans les deux pays. La direction a aussi réitéré son intention de doubler son offre de produits d’ici cinq ans.

BMO Marchés des capitaux maintient sa recommandation «surperformance» et son cours cible de 39$.