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À surveiller: Stingray, Coveo Solutions et Bombardier

Denis Lalonde|05 juin 2024

À surveiller: Stingray, Coveo Solutions et Bombardier

Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, relève son cours cible sur un an sur le titre de Bombardier. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Stingray, Coveo Solutions et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Stingray (RAY.A, 6,95$) : bien terminer l’exercice 2024 avec des résultats meilleurs que prévu

Le fournisseur de services de radiodiffusion, de télédiffusion et de services publicitaires aux entreprises Stingray a dévoilé après la fermeture des marchés boursiers mardi des résultats financiers du quatrième trimestre qui ont plu à l’analyste Jerome Dubreuil, de Valeurs mobilières Desjardins.

Ce dernier souligne la hausse de 6% sur un an des revenus à 83,7 millions de dollars (M$) sans effet de taux de conversion des devises, ni acquisition majeure. Le consensus des analystes était légèrement plus optimiste à 84,7M$.

«L’entreprise a dégagé un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 29,4M$, excédant l’objectif de 28,5M$ du consensus. De plus la marge bénéficiaire a progressé de 150 points de base sur un an à 35,2%. Sans oublier que les flux de trésorerie libres ont atteint 15,3M$, au-dessus de la cible établie à 14,6M$», énumère l’analyste.

Compte tenu des occasions de croissance qui se présentent à Stingray et de la stabilité de ses coûts, la direction de la société dit avoir l’intention de maintenir son objectif en ce qui a trait à la marge du BAIIA ajusté ou de l’améliorer quelque peu pour l’exercice 2025. «Cela signifie que la marge resterait supérieure à 35%, alors que la cible des analystes est à 36,4%. Nous allons chercher à obtenir des clarifications à ce sujet», soutient l’analyste.

Du côté de la radiodiffusion, l’entreprise a généré des revenus de 30,2M$, en hausse de 5% sur un an, battant au passage le consensus des analystes de 28,7M$. Le BAIIA du secteur s’est chiffré à 8,2M$, au-dessus de la cible de 7M$. La direction de Stingray s’attend à faire mieux que les autres entreprises présentes dans le secteur en 2025 grâce à des revenus qui devraient rester stables, alors que l’analyste de Valeurs mobilières Desjardins prévoyait un déclin de 2,5%.

L’analyste souligne que l’entreprise continue de réduire son endettement, alors que la direction souhaite poursuivre dans la même voie durant l’exercice 2025. Il estime que l’allocation du capital sera un sujet central de la conférence téléphonique, précisant que Stingray pourrait racheter de ses actions de façon plus agressive ou relancer son programme de fusions et acquisitions lorsque les cibles de réduction de l’endettement auront été atteintes.

Jerome Dubreuil réitère sa recommandation d’achat sur le titre de Stingray, avec un cours cible sur un an de 10$.

 

 

Coveo Solutions (CVO, 7,34$) : des résultats conformes aux attentes, des prévisions décevantes

Coveo Solutions (CVO, 7,34$) : des résultats conformes aux attentes, des prévisions décevantes

Le fournisseur de logiciels de bonification de l’expérience client Coveo Solutions a fait état de résultats du quatrième trimestre de l’exercice 2024 conformes aux attentes des analystes.

Richard Tse, analyste à la Financière Banque Nationale, souligne que conformément à ses prévisions, l’entreprise a dévoilé des revenus de 32,6 millions de dollars (M$) et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 0,2M$ durant le trimestre terminé le 31 mars.

«Depuis que Coveo a fait son entrée en Bourse, il s’agit d’un premier trimestre où le BAIIA et au point d’équilibre ou en territoire positif. Cela reflète les initiatives de gains d’efficacité mis en place depuis 12 mois», estime-t-il.

Les revenus provenant d’abonnements de type logiciel service (Software as a Service, ou SaaS), ont progressé de 13% sur un an à 30,7M$.

«Les commentaires de la direction à l’effet que 20% des commandes au quatrième trimestre ont été obtenues grâce à la solution Coveo’s Relevance Generative Answering (Réponses pertinentes par IA générative) ont beaucoup retenu l’attention», dit-il, précisant que Coveo avait déjà 75 projets liés à l’IA générative à différents stades d’évaluation par les clients .

Selon lui, toutefois, Coveo devra affronter certains défis, puisque ses prévisions pour le premier trimestre et de l’ensemble de l’exercice 2025 sont sous les prévisions du consensus des analystes, citant des vents contraires macroéconomiques et dans la demande de produits d’intelligence artificielle pour les entreprises.

«Les prévisions de l’entreprise laissent entrevoir des revenus en hausse de 5% et de 8% sur un an respectivement pour le trimestre et l’exercice», note Richard Tse. Pour 2025, la société prévoit des revenus qui oscilleront entre 133M$ et 138M$.

Coveo s’attend à déclarer une perte avant intérêts, impôts et amortissement ajustée de 2,2M$ à 2,7M$ au premier trimestre, alors qu’elle prévoit un BAIIA oscillant entre le point d’équilibre et 4M$ pour l’exercice.

L’analyste entrevoyait des revenus de 146,7M$ et un BAIIA de 6,4M$ pour l’ensemble de l’exercice avant la publication des résultats.

Il voit toutefois d’un bon œil le fait que la société s’attend à générer des flux de trésorerie positifs de 10M$ durant le présent exercice.

Richard Tse conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre, mais résuit son cours cible sur un an, qui passe de 14$ à 10$. Il justifie sa décision par un allongement des cycles de ventes.

 

 

Bombardier (BBD.B, 91,75$) : l’analyste de BMO relève son cours cible sur un an

Bombardier (BBD.B, 91,75$) : l’analyste de BMO relève son cours cible sur un an

Les analystes de BMO Marchés des capitaux ont été les hôtes de rencontres entre des membres de la haute direction de Bombardier et des investisseurs institutionnels la semaine dernière.

L’analyste Fadi Chamoun, de BMO, dit être ressorti de ces rencontres avec une confiance accrue et davantage de positivisme envers le présent cycle dans l’industrie des avions d’affaires.

Bombardier était représentée par son vice-président et chef de la direction financière Bart Demosky, par son vice-président, planification financière et relations avec les investisseurs

Francis Richer de La Flèche, et par son directeur des relations avec les investisseurs Ali Abdul Menhem.

«Depuis le démarrage de son programme de transformation, les avions d’affaires de Bombardier est en voie de dégager une marge bénéficiaire de 16% en 2024 (elle qui était de 15,3% en 2023) et de 18% en 2025, alors que son endettement a été réduit de 4,5 milliards de dollars américains», note Fadi Chamoun.

S&P Global Ratings a d’ailleurs haussé la cote de crédit de l’entreprise de B à B+, tout en maintenant une perspective stable.

L’analyste précise que le ratio de la dette nette ajustée / bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) était de 3,3 fois à la fin de l’exercice 2023. Selon ses prévisions, ce même ratio pourrait descendre à 2 fois d’ici l’exercice 2025, alors que la prévision des dirigeants de Bombardier oscille entre 2 et 2,5 fois).

«La récente remontée du titre reflète la reconnaissance de cette performance», dit-il.

Selon lui, le potentiel de croissance du titre de Bombardier reste attrayant, puisque l’entreprise est sur le point de récolter les fruits de plusieurs décennies d’investissements dans ses plateformes d’avions d’affaires.

«Le carnet de commande reste vigoureux et peut supporter une cadence de production de 150 à 155 appareils par année, mais Bombardier a encore des occasions de pénétrer davantage les marchés du service après-vente et de la défense. Avec une meilleure diversification de ses sources de revenus, ces derniers deviendraient moins cycliques, ce qui aurait un effet bénéfique sur les flux de trésorerie libres», estime-t-il.

L’analyste conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Bombardier, mais relève son cours cible sur un an, qui passe de 95$ à 129$. Il donne ainsi au titre une valeur de 8 fois le ratio valeur d’entreprise/BAIIA en 2025. À moyen terme, il voit même le titre atteindre 200$, alors que la réduction de l’endettement se poursuit et que les sources de revenus continueront de se diversifier.