La conférence annuelle des créateurs d’applications pour les appareils d’Apple ne soulève pas l’enthousiasme de Wamsi Mohan, de BofA Securities. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Stingray, Dollarama et Apple? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Stingray (RAY.A, 6,64 $): le distributeur de musique rate la cible malgré des revenus croissants
Dans une année qu’il qualifie de transition, Stingray a surpassé les attentes avec une hausse de 22% des revenus (à 72,6 M$) au quatrième trimestre, mais le déclin de 11% du bénéfice d’exploitation (à 21 M$) a raté les prévisions de Matthew Lee, de Canaccord Genuity.
Si l’amélioration des revenus provient essentiellement de l’acquisition américaine d’InStore Audio Network, le recul du bénéfice d’exploitation est attribuable à la baisse de la subvention salariale d’urgence du Canada, aux coûts du retour à la normale des activités commerciales et aux investissements dans les services multimédias commerciaux.
Le bénéfice de 0,17 $ par action est conforme à ses attentes et se compare à celui de 0,16 $, un an plus tôt. Quant à la baisse de 14% des flux de trésorerie disponibles (11,8 M$), une mesure clé de performance pour Stingray, ils ont raté la cible par 23% en raison du déclin du bénéfice d’exploitation, précise Matthew Lee.
En revanche, l’analyste se montre très satisfait du bond de 36% à 716 000 du nombre d’abonnés aux services de diffusion et de musique pour les consommateurs et les entreprises. Cette performance «reflète l’expansion internationale de la société et de nouvelles ententes de distribution», dit-il. Stingray vise toujours la marque d’un million en 2024.
Le secteur de la radio a bien fait avec une hausse de 13% des revenus (à 27,4 M$) et un bénéfice d’exploitation de 7,8 M$ conforme aux prévisions de l’analyste. Les revenus ont retrouvé 90% du niveau qu’ils avaient au quatrième trimestre de 2020, avant la pandémie.
Avant la téléconférence matinale, Matthew Lee maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 9 $. Il espère en apprendre plus au sujet du potentiel que représentent les nouvelles ententes de services multimédias commerciaux conclus avec l’épicier Metro et le détaillant Walmart Canada.
La trajectoire des marges l’intéresse aussi étant donné les investissements requis pour faire croître les services musicaux aux entreprises.
L’action de Stingray a flanché de 20% depuis le sommet annuel atteint en juillet 2021.
Dollarama (DOL 69,81 $): les ventes, la marge brute et Dollarcity surpassent les attentes de Desjardins
Dollarama (DOL 69,81 $): les ventes, la marge brute et Dollarcity surpassent les attentes de Desjardins
Dans un premier commentaire à chaud, Chris Li de Valeurs mobilières Desjardins est satisfait du premier trimestre de Dollarama qui surpasse ses prévisions à plusieurs égards.
Ainsi, le bénéfice de 0,49 $ par action est mieux que le 0,26 $ prévu tandis que les ventes par magasins comparables ont bondi de 7,3% alors qu’il s’attendait à une hausse 4%. La fréquentation des magasins a grimpé de 14,4% alors que la facture moyenne a reculé de 6,2%.
L’analyste rappelle qu’un an plus tôt, 40% des magasins ne pouvaient vendre que des marchandises essentielles en Ontario. Ces repères sont donc encore déformés par le retour à la normale des habitudes d’achat des consommateurs.
La marge brute, très suivie par les financiers en raison des problèmes d’approvisionnement, a aussi dépassé les attentes. Cette marge a décliné de 20 points de pourcentage (à 42,1%) au lieu des 60 points prévus. Le renouvellement de l’offre des articles en magasin et la majoration des prix de vente semblent avoir compensé pour les coûts plus élevés de logistique et la reprise des achats de marchandises d’usage courant moins rentables, avance l’analyste.
Le bénéfice d’exploitation a aussi fait mieux que prévu: il a atteint 300 M$ par rapport au consensus de 287 M$.
Sans l’effet de la COVID-19, les dépenses générales et administratives ont toutefois augmenté de 12%, soit le double du trimestre précédent à cause de la hausse du salaire minimum dans certaines provinces.
Enfin, la filiale d’Amérique latine Dollarcity a plus que doublé sa contribution aux bénéfices tout en surpassant les attentes. Son bénéfice de 8,7 M$ se compare à celui de 3,4 M$ un an plus tôt et à la prévision de 5 M$ de l’analyste.
En attendant la téléconférence matinale, Chris Li ne touche pas à son cours cible de 79 $ ni à sa recommandation d’achat.
Apple (AAPL, 149,75 $ US): la conférence des créateurs d’applications vise juste, sans éclat
Apple (AAPL, 149,75 $ US): la conférence des créateurs d’applications vise juste, sans éclat
La conférence annuelle des créateurs d’applications pour les appareils d’Apple ne soulève pas l’enthousiasme de Wamsi Mohan, de BofA Securities.
L’analyste rappelle que l’action d’Apple bouge peu lors de l’événement annuel, mais le titre s’est historiquement apprécié dans les 60 jours suivants.
L’analyste apprécie que les nouveautés concernent à la fois la plomberie des appareils et les services, deux importants facteurs de distinction de ses produits.
La deuxième génération du système sur puce M2, qui se retrouve dans les nouveaux MacBookAir et MacBook Pro, tient sa promesse: la puce est 35% plus performante que la première génération et utilise moins d’énergie. «Comparée à une puce de portable PC (12 core), M2 procure la même performance de pointe, mais consomme le quart moins d’énergie», précise Wamsi Mohan.
Autre nouveauté qui s’imposait face aux recrues Affirm et Klarna: l’outil d’étalement des paiements Apple Pay Later est intégré au portefeuille mobile Apple Pay et permet de régler un achat en quatre versements étalés sur six mois, sans intérêts.
La conférence a aussi révélé que Apple compte 34 millions de créateurs d’applications, que 1500 applications fonctionnent sur la plateforme vocale Siri et que CarPlay est disponible dans 98% des véhicules aux États-Unis.
Apple met aussi de l’avant la protection de la vie privée avec l’identification biométrique Passkeys et l’outil de gestion de partage Safety Check, un autre élément distinctif de sa marque haut de gamme.
En fin de compte, Wamsi Mohan croit que les nombreuses mises à niveau nourrissent les forces de l’écosystème d’Apple, soit la progression de ses utilisateurs, la pénétration croissante des services dans cette base d’utilisateurs ainsi que des prix de vente élevés, énumère-t-il.
L’analyste conserve donc sa recommandation d’achat et son cours cible de 200 $ US qui offre un potentiel de regain de 34%. Cette cible repose sur un multiple de 30 fois le bénéfice de 6,64 $ US par action qu’il prévoit en 2023, rapport aux balises de 9 à 34 fois et au multiple médian de 13 fois à long terme.
«Un multiple d’évaluation dans le haut de la fourchette se justifie par l’encaisse élevée, l’occasion de se diversifier dans de nouveaux marchés et l’élargissement de ses services», avance-t-il.
L’action d’Apple a perdu 19% du sommet atteint le 3 janvier, un recul qui s’apparente à celui de 23% de l’indice Nasdaq qui souffre le plus de la dépréciation de la valeur accordée aux futurs profits à cause de la hausse des taux.