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À surveiller: Stingray, Jamieson et Uni-Sélect

Stéphane Rolland|Publié le 21 avril 2020

Que faire avec les titres de Stingray, Jamieson et Uni-Sélect? Voici quelques recommandations d’analystes.

Que faire avec les titres de Stingray, Jamieson et Uni-Sélect? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Stingray (RAY.A, 4,69$) : un plus faible optimiste

La baisse des revenus publicitaires dans les activités radiophoniques incite Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux, à abandonner sa recommandation «surperformance» pour passer à performance de secteur.

L’analyste juge que les chaînes télévisées musicales sont en bonne posture pour profiter de l’augmentation de la demande de divertissement à la maison. Par contre, le moment et le rythme de la reprise des revenus publicitaires radiophoniques demeurent incertains, selon lui.

M. McReynolds explique que les activités radiophoniques représentent 50% des revenus de la société. La musique dans les commerces risque aussi d’être affectée par la période de confinement et la possible fermeture permanente de certains établissements, mais elle représente une part beaucoup moins importante des revenus. Au sein de la division, diffusion et musique commerciale, les chaînes musicales télévisées génèrent entre 85% et 90% des revenus, estime l’analyste.

Les revenus publicitaires dans les radios de la société montréalaise devraient diminuer de 30% au premier trimestre 2021 (avril à juin), anticipe l’analyste. La baisse devrait s’amenuiser par la suite pour représenter une réduction de 14,4% pour l’exercice 2021.

Ceci étant dit, M. McReynolds prévoit que l’entreprise continuera de générer suffisamment de flux de trésorerie.

La cible est abaissée de 9$ à 6$.

À la fin mars, Valeurs mobilières TD émettait une opinion différente : Lisez notre texte.

 

Jamieson (JWEL, 29,75$) : une entreprise immunisée

Le fabricant de vitamines mérite une évaluation plus généreuse en ces temps de pandémie, croit Endri Leno, de la Financière Banque Nationale.

M. Leno utilise la société Blackmores, cotée à la Bourse de Sydney, pour développer son argumentaire. Seule entreprise publique comparable à Jamieson, Blackmores s’est toujours échangée à prime sur Jamieson. «Puisque Blackmores est cotée en Bourse depuis 20 ans, comparativement à 3 ans pour Jamieson, nous trouvions l’écart justifiable, commente-t-il. Par contre, Blackmores a affronté plusieurs vents de face dans les 12 mois précédents, notamment une baisse des revenus, des problèmes de production et une suspension du dividende. »

L’analyste croit ainsi que le titre de Jamieson mérite une meilleure évaluation. Il bonifie donc sa cible de 29,75$ à 33,25$. Il se base sur un ratio de 16 fois la valeur d’entreprise/bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) du prochain exercice plutôt que 14,5 fois.

Pour leur part, les résultats du premier trimestre ont été supérieurs aux attentes, note l’analyste. La société n’a toutefois pas augmenté ses attentes, ce qui laisse entendre que la direction pense que les consommateurs ont regarni leurs réserves, mais que la demande pour ses produits n’a pas réellement augmenté.

L’analyste rapporte que des essais cliniques sont effectués afin de voir si la vitamine C, sous forme d’intraveineuse, est efficace pour lutter contre la COVID-19, seule ou avec l’usage d’un médicament. L’analyste juge que miser sur un débouché du côté de ses recherches est «spéculatif au mieux». M. Leno n’y fait pas mention, mais un éditorial de la publication médicale spécialisée Journal of the American Medical Association affirme que la recherche passée sur la vitamine C a donné des résultats négatifs et suggère de ne pas poursuivre de telle recherche sur le sujet.

M. Leno pense toutefois que les ventes de vitamine C pourraient augmenter plus tard dans l’année si une deuxième vague de la COVID-19 se manifeste.

Financière Banque Nationale maintient sa recommandation «surperformance».

Uni-Sélect (UNS, 5,05$) : suspension du dividende

La direction d’Uni-Sélect a décidé de suspendre son dividende afin de préserver ses réserves de liquidités. Le dividende annoncé le 19 février et devant être payé le 21 avril sera versé.

Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, croit qu’il s’agit de la bonne décision. Il pense qu’Uni-Sélect restera dans une situation difficile à moyen terme.

Les modèles de l’analyste reflétaient déjà une suspension du dividende qui permet à la société de conserver 12 M$.

La décision fait suite à plusieurs autres mesures prises par la direction, notamment le licenciement temporaire d’employés, la diminution des heures travaillées et des salaires ainsi qu’une réduction du nombre de magasins ouverts.

La direction devrait fournir plus de commentaires lors de la publication des résultats du premier trimestre le 14 mai prochain.

M. Poirier réitère sa recommandation «conserver» et sa cible de 7,25$.