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À surveiller: Stingray, Uni-Sélect et Goodfood

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Stingray, Uni-Sélect et Goodfood

Le nombre d'abonnés de Stingray est en hausse de 31%. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Stingray, Uni-Sélect et Goodfood? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Stingray (RAY.A, 8,04$): un trimestre satisfaisant à plusieurs égards

Malgré l’effet de la pandémie sur les recettes de publicité du groupe de radiodiffusion, le distributeur de services musicaux a produit un trimestre satisfaisant, aux dires de Drew McReynolds de RBC Marchés des capitaux.

Le bénéfice d’exploitation ajusté de 34 millions de dollars a en effet crû de 9,5% en dépit d’un recul de 10,8% des revenus à 73 M$ grâce au contrôle serré des coûts.

Le bénéfice ajusté est passé de 0,21$ à 0,29$ par action, ce qui dépasse le consensus de 0,20$ par action.

L’analyste est particulièrement satisfait de l’augmentation de 6,3% des revenus du secteur diffusion et musique pour entreprises, sans l’effet des acquisitions. Aux États-Unis, ces revenus internes ont bondi de 13,7%, et atteignent 15% des revenus totaux de l’entreprise, signale-t-il.

C’est de bon augure puisque la société a lancé une chaîne de VSDA haut de gamme avec sept partenaires additionnels dans le monde et des chaînes FAST avec onze partenaires dont l’auditoire totalise 200 millions d’utilisateurs potentiels.

En radiodiffusion, les revenus ont chuté de 22% au troisième trimestre en raison de l’effet de la COVID-19 sur les dépenses publicitaires, mais ce recul est moins pire que lors des deux trimestres précédents. Les annonceurs devraient revenir au fil du déconfinement, dit-il.

Plus satisfaisant encore pour l’analyste est la hausse du nombre d’abonnés au service de diffusion en continu pour un troisième trimestre de suite à 515 000, une hausse de 31%. C’est 35 000 de plus qu’au trimestre précédent.

Une portion de ces gains provient de l’expansion des chaînes vidéo Amazon Prime en Italie et en Espagne, un partenaire de Stingray.

Depuis le début de l’année, Stingray a produit des flux de trésorerie excédentaires de 60M$, soit 0,82$ par action, en route vers son objectif annuel de 70 à 80 M$, ce qui équivaut à un rendement financier de 13%.

Avant la téléconférence matinale, l’analyste maintient sa recommandation d’achat et sa cible de 9$.

L’action de Stingray a presque triplé depuis le creux pandémique de mars.

Uni-Sélect (UNS, 7,02$): un cas de redressement tombé dans l’oubli

Uni-Sélect (UNS, 7,02$): un cas de redressement tombé dans l’oubli

Nauman Satti reprend le suivi du distributeur de pièces de rechange automobile d’un collègue et profite de l’occasion pour remettre de l’avant son potentiel de redressement.

L’analyste de Valeurs mobilières Banque Laurentienne juge qu’au cours actuel, ce potentiel offre un bon rapport-risque rendement malgré les difficultés de sa filiale américaine de peinture automobile FinishMaster.

À plus court terme, l’effet de la pandémie sur les revenus tempère les bénéfices des coupes de coûts sur les marges.

Au troisième trimestre, le grossiste de Boucherville avait réalisé des économies annuelles de 30 millions de dollars, plus que l’objectif annuel de 28M$ qu’il s’était fixé.

Le potentiel du titre est double: le rétablissement de la demande et l’amélioration des marges lorsque les revenus reviendront à la normale.

«Il faudra probablement voir une amélioration soutenue des marges sur plusieurs trimestres avant que les investisseurs regagnent confiance et réévaluent le titre», admet-il.

Uni-Sélect s’échange à un multiple de 6,1 fois le bénéfice d’exploitation attendu en 2021, soit 80% de moins que le multiple moyen d’un groupe-repère, précise l’analyste.

Son propre cours-cible équivaut à un multiple de 6,5 fois le bénéfice d’exploitation projeté en 2022, ce qui tient compte de la dette encore élevée de la société.

Cette dette atteindra une pointe au premier trimestre de 2021 parce que la société investit dans son fonds de roulement lors de cette saison de l’année. Le ratio qui compare la dette au bénéfice d’exploitation devrait néanmoins passer de 4,8 à moins 3 fois d’ici 12 à 15 mois grâce aux flux de trésorerie excédentaires, prévoit-il.

L’analyste mise sur une amélioration des marges d’exploitation de 7% en 2021 à 7,8% en 2022, par rapport à celles de 5,8% en 2020.

Nauman Satti augmente donc son cours cible de 12 à 13$, soit presque le double du cours actuel. Il rappelle que le titre voguait à 35$ en 2017.

Uni-Sélect dévoilera ses résultats annuels le 19 février.

Goodfood (FOOD, 13,07$): une quatrième émission d’actions pour financer son expansion rapide

Goodfood (FOOD, 13,07$): une quatrième émission d’actions pour financer son expansion rapide

Le fournisseur de plats prêts-à-cuisiner et de produits d’épicerie procède à une autre émission d’actions qui pourrait atteindre 69 millions de dollars cette fois, si les courtiers exercent l’option de surallocation prévue.

Marché Goodfood émettra cette fois un maximum de 5,5 millions d’actions à 12,50$ chacune, précise Jim Byrne, d’Acumen Capital, dans une courte note.

Il s’agit de la quatrième émission d’actions depuis l’entrée en Bourse de la société de juin 2017 qui avait initialement récolté 21 M$.

Goodfood a fait ses premier pas en Bourse à un cours de 2$.

Depuis, quelque 19,3 millions d’actions ont été émises à des prix progressivement plus élevés, pour une récolte totale d’environ 55 M$.

En février 2020, Goodfood avait aussi émis une débenture convertible de 30 M$.

Les fonds récoltés financeront différents projets d’immobilisations et d’exploitation, dont l’ajout à la capacité de livraison le jour même dans d’autres villes canadiennes ainsi que la robotisation et l’automotisation du traitement et de l’assemblage des commandes.

Cette émission survient au moment où Goodfood lance le 6 février le service de livraison illimitée le jour même dans la grande région de Toronto.

«Étant donné l’encaisse de 104 M$ déjà au bilan et la dette de seulement 34 M$», Jim Byrne juge que le plus grand nombre d’actions en circulation est légèrement négatif pour les actionnaires existants.

Le modèle financier de l’analyste prévoit un premier bénéfice d’exploitation de 4,7M$ en 2020. Par contre, les flux de trésorerie resteront déficitaires jusqu’en 2022.

Jim Byrne maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 15$.