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À surveiller: Sun Life, AutoCanada, et Meta

Dominique Beauchamp|06 juillet 2022

À surveiller: Sun Life, AutoCanada, et Meta

Meta Platforms a prévenu de coupes additionnelles et d’une réduction des embauches pour préserver ses profits. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Sun Life, AutoCanada et Meta Platforms? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Financière Sun Life (SLF, 58,54$): la chute des marchés réduit les attentes

Sun Life demeure l’unique recommandation de Paul Holden de CIBC Marchés mondiaux dans son industrie pour ses attributs prudents, mais l’analyste tempère ses attentes.

L’assureur-vie affiche toujours un bilan de haute qualité et des bénéfices moins sensibles à la Bourse et aux taux d’intérêt que ses semblables, mais il n’échappe pas à la récente chute des marchés financiers. 

«Le recul de 16% du titre depuis trois mois provient surtout d’une réaction à l’effet encore incertain de la dépréciation des cours boursiers et des obligations sur les bénéfices et la valeur comptable de la société», explique l’analyste.

Paul Holden juge bon de revoir ses prévisions et son cours cible parce que le titre de Sun Life a touché le cours plancher qu’il avait établi dans son modèle financier.

L’analyste abaisse le bénéfice prévu pour 2022 de 0,8% à 6,29 $ par action et celui prévu pour 2023 de 1,4% à 7,05 $. Ces révisions proviennent surtout de la dépréciation des marchés sur l’actif et les honoraires de la filiale américaine de gestion de portefeuilles MFS qui procure 40% des bénéfices.

L’analyste estime que l’actif en gestion aura baissé de 14% au deuxième trimestre et que les bénéfices de MFS auront fléchi de 0,3% par rapport au même trimestre l’an dernier.

Paul Holden diminue aussi la valeur comptable de la société d’un pour cent pour ces deux années en raison de la dépréciation des obligations au deuxième trimestre.

La filiale américaine d’assurances collectives devrait par contre continuer à produire de solides résultats après un fort premier trimestre. Un déclin du taux de mortalité aux États-Unis et l’acquisition de DentaQuest devraient porter à 19% la hausse prévue du bénéfice du deuxième trimestre par rapport au précédent, prévoit-il.

L’action de Sun Life s’échange à un multiple de 1,5 fois sa valeur comptable par rapport à la moyenne de 1,7 à 1,8 fois avant la chute des marchés. Historiquement, ce multiple a baissé jusqu’à 1,2 fois lorsque la conjoncture était défavorable, ce qui suggère un cours plancher potentiel de 53 $.

Le titre s’échange déjà à un multiple de 8,5 fois les bénéfices projetés en 2023, soit 20% de moins que la moyenne sur cinq ans et pas très loin du niveau plancher de 8,1 fois atteint dans le passé.

Étant donné les risques qui pèsent sur les bénéfices, Paul Holden préfère utiliser le multiple de la valeur comptable que celui des bénéfices dans son analyse.

Au final, le cours cible passe de 68 à 67 $.

 

AutoCanada (ACQ, 25,11$): le groupe de concessionnaires défie la mauvaise conjoncture

AutoCanada (ACQ, 25,11$): le groupe de concessionnaires défie la mauvaise conjoncture

Le regroupement de 80 concessionnaires automobiles de 25 marques poursuit sa stratégie de croissance et de création de valeur contre vents et marées.

Après avoir annoncé à la fin de juin le rachat potentiel de 15 à 17% de ses actions en circulation, par le biais d’une enchère, AutoCanada achète Burwell Autobody en Ontario, une transaction de plus dans sa stratégie nationale de diversification qui porte à 19 le nombre de ses carrossiers. Cet achat mineur, mais rentable ajoutera 5,5 millions de dollars aux revenus de la société d’Edmonton, note Trevor Reynolds, d’Acumen Capital.

Spécialisée dans les marques de luxe BMW, Tesla et Porsche, Burwell se situe près de cinq des concessionnaires d’AutoCanada à London (Ontario) ce qui correspond à l’objectif d’ajouter des carrossiers près des grappes régionales de ses concessionnaires. La transaction inclut la propriété de l’immeuble de 20 000 pieds carrés, précise l’analyste.

«Les dirigeants veulent servir les clients tout au long de la vie de leur véhicule. Ils s’attendent à ce que la demande pour les réparations augmente puisque les véhicules sont de plus en plus complexes. Les fabricants d’origine et les assureurs exigent de plus en plus que les véhicules soient réparés correctement», explique Trevor Reynolds.

Malgré des revenus record de 1,34 milliard de dollars au premier trimestre et une hausse de 60% du bénéfice d’exploitation ajusté, l’inflation, la hausse des taux et les craintes de récession ont fait tomber l’action d’AutoCanada de 58% depuis son sommet annuel d’août 2021.

En attendant les résultats du prochain trimestre, au début du mois d’août, l’analyste d’Acumen ne touche pas à sa recommandation d’achat ni au cours cible de 60 $.

 

Meta Platforms (META, 168,19 $ US): un choix de récession à contre-courant dans l’univers internet

Meta Platforms (META, 168,19 $ US): un choix de récession à contre-courant dans l’univers internet

Meta Platforms a prévenu de coupes additionnelles et d’une réduction des embauches pour préserver ses profits, car la société, propriétaire de Facebook, s’attend à ce que «l’un des pires ralentissements économiques de l’histoire récente» réduise les dépenses publicitaires, au deuxième semestre.

Malgré cet avertissement interne, qui a vu le directeur des produits Chris Cox prévenir les employés que Meta devra «exécuter sans failles» face à de «sérieux vents contraires», Justin Post de BofA Securities croit justement que la flexibilité dont dispose la société l’aidera à surmonter les défis. L’analyste s’attend à ce que la société abaisse encore une fois ses dépenses d’exploitation pour 2022, d’une fourchette de 87 à 92 milliards de dollars américains à une autre de 84 à 89 G$ US, lors du dévoilement des résultats du deuxième trimestre. Les dépenses en capital pourraient aussi être amputées de 2 à 3 G$ US, selon lui.

L’analyste fait tout de même valoir que le propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp est mieux préparé que d’autres pour le ralentissement appréhendé. En plus de la marge de manœuvre pour réduire les coûts, l’analyste mentionne les marges saines qui minimisent les soucis à l’égard des flux de trésorerie, ainsi que l’encaisse de 15 à 16 milliards de dollars américains qui pourrait financer le rachat des actions si la Bourse se disloquait.

En même temps, le recentrage de la société sur six investissements prioritaires, soit le métavers, l’intelligence artificielle, la messagerie, les vidéo-clips, la monétisation et la vie privée, procurera des sources de revenus additionnels l’an prochain. Pour l’instant, il maintient ses prévisions pour une hausse de 3% des revenus en 2022 et de 11% en 2023.

De plus, les attentes envers la société sont si modestes que le titre de Meta est moins chèrement évalué que l’indice S&P 500 en fonction des bénéfices prévus en 2023. «Cela fait basculer le rapport risque-rendement en faveur de Meta», renchérit Justin Post.

L’analyste réitère donc sa recommandation d’achat et son cours cible de 233 $ US, soit un potentiel de regain de 38%.

Ce cours cible repose sur un multiple de 18 fois le bénéfice prévu en 2023 auquel il ajoute l’encaisse.