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À surveiller: Suncor, Estee Lauder et Bombardier

Denis Lalonde|Publié le 17 août 2023

À surveiller: Suncor, Estee Lauder et Bombardier

L'appareil Global 6500 répondra aux exigences du gouvernement du Canada pour le programme Aéronefs multimissions canadiens (AMC), selon Bombardier. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Suncor, Estee Lauder et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Suncor (SU, 41,91$, 31,04$ US): un plan de match qui prend forme

Le producteur de pétrole Suncor vient de dévoiler des résultats financiers au second trimestre de son exercice 2023.

L’analyste Greg Pardy, de RBC Marchés des capitaux, croit que le titre a un bon potentiel d’appréciation sous la gouverne de son nouveau PDG, Rich Kruger.

«Suncor devrait rétablir une certaine “initiative financier” dans les mois à venir, ce qui devrait se traduire par une appréciation du titre avec le temps», croit-il.

Suncor a réaffirmé ses prévisions de production pour 2023 entre 740 000 et 770 000 barils par jour, tout en précisant qu’elle pensait atteindre la cible inférieure de cette fourchette. L’analyste mise sur une performance quotidienne moyenne de 733 400 barils.

«Nous pensons que les volumes de production de Suncor atteindront 700 300 barils par jour et 749 800 barils par jour respectivement pour les troisième et quatrième trimestres».

Suncor s’attend aussi à ce que ses dépenses en capital atteignent la portion supérieure de sa cible cette année, qui est fixée entre 5,4 et 5,8 milliards de dollars (G$).

«Après un incident de cybersécurité survenu récemment, la direction de Suncor a affirmé que ses activités étaient de retour à la normale, sauf exception, et que les événements n’avaient pas eu d’effet sur ses activités», ajoute l’analyste.

À la fin du second trimestre, il précise que l’endettement de Suncor avait reculé à 14,4G$, alors qu’elle a racheté pour 684 millions de dollars (M$) de ses actions durant la période (16,8 millions d’actions à un prix moyen de 40,71$).

Ce dernier souligne que le titre de Suncor se négocie à un ratio de 4,9 fois ses liquidités, comparativement à 5,3 fois pour d’autres entreprises du secteur sur le radar de RBC. Selon lui, l’action du titre de Suncor devrait se situer sur ou légèrement sous la moyenne des entreprises du secteur.

Greg Pardy réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 49$.

 

 

Estee Lauder (162,13$ US): Bank of America abaisse ses prévisions

Estee Lauder (162,13$ US): Bank of America abaisse ses prévisions

Les économistes de Bank of America anticipent une reprise économique plus lente que prévu en Chine en 2024 en raison d’une détérioration des données macroéconomiques survenue au second trimestre de 2023.

Bryan D. Spillane, analyste à la banque, réduit donc ses prévisions de bénéfices et son cours cible sur un an d’Estée Lauder. Il croit que la croissance des bénéfices de l’entreprise de parfums, de cosmétiques et de produits pour les soins de la peau pâtira de la faiblesse de l’économie chinoise, en étant potentiellement à plat pour les exercices 2024 et 2025.

«À notre avis, les deux principaux éléments qui auront un impact sur les bénéfices d’Estee Lauder à court terme sont un, la reprise des dépenses de consommation en Chine et deux, une réduction supplémentaire de ses inventaires», écrit l’analyste.

La direction de l’entreprise prévoyait que ses inventaires en Chine allaient se normaliser d’ici le début de l’exercice 2024, alors que l’analyste pense que leur niveau ne se stabilisera pas avant la fin du mois de janvier ou de février.

«À long terme, le retour de la croissance des revenus et des bénéfices aux niveaux d’avant les confinements chinois seront influencés en grande partie par la croissance des dépenses des ménages du pays, par l’intensité de la concurrence en provenance des marques locales et des multinationales et de la performance de son réseau de revendeurs», soutient l’analyste.

Ce dernier réduit ses prévisions de bénéfice par action pour les exercices financiers 2024 et 2025 respectivement à 4,40$ US et à 5,90$ US, elles qui étaient auparavant de 4,46$ US et de 5,95$ US. Bryan D. Spillane est ainsi beaucoup plus pessimiste que le consensus des analystes, qui mise sur un bénéfice de 4,97$ US en 2024 et de 6,50$ US en 2025.

Il rappelle toutefois que les prévisions du consensus ont été réduites de 0,35$ US pour 2024 et de 0,55$ US pour 2025 depuis le mois de mai.

Bryan D. Spillane réitère sa recommandation «neutre» sur la société, mais réduit son cours cible sur un an, qui passe de 205$ US à 175$ US, ce qui donne au titre d’Estee Lauder une valorisation de 27,7 fois les bénéfices prévus en 2025.

 

 

Bombardier (BBD.B, 55,43$): une analyse plus détaillée des objectifs dans le secteur de la défense

Bombardier (BBD.B, 55,43$): une analyse plus détaillée des objectifs dans le secteur de la défense

La direction de Bombardier souhaite tripler ses revenus dans le secteur de la défense durant la seconde moitié de la décennie à plus de 1G$ US annuellement.

«Cela en ferait une composante plus significative du total des revenus de l’entreprise qui aurait, de surcroît, une clientèle bien différente de celle des avions d’affaires», raconte l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale.

Ce dernier soutient qu’avec la hausse des dépenses de différents gouvernements dans le secteur de la défense, les objectifs de Bombardier sont «hautement constructifs».

«De plus l’utilisation de la plateforme d’un avion d’affaires pour des missions de surveillance, d’alerte avancée, de reconnaissance et d’intelligence est de plus en plus courante. Les appareils sont plus petits, coûtent moins cher à entretenir, bénéficient d’une autonomie plus longue, sont plus rapides et peuvent voler à une altitude plus élevée», dit-il.

S’il concède que la société concurrente Gulfstream a été historiquement le leader mondial sur le marché de la défense pour les contrats ciblant les plateformes d’avions d’affaires, l’analyste souligne que les appareils Global 6000 et 6500 de Bombardier ont été choisis pour effectuer des missions militaires.

Cameron Doerksen souligne que Bombardier a obtenu quelques succès ces dernières années, notamment auprès du programme Battlefield Airborne Communication Node (BACN) des forces aériennes des États-Unis, du programme de solution aéroportée de contrôle et de détection précoce GlobalEye de Saab, en Suède, et du programme allemand de surveillance aérienne PEGASUS (Persistent German Airborne Surveillance System).

Selon lui, Bombardier est en bonne posture pour remporter d’autres contrats militaires, entre autres pour le programme de surveillance HADES (High Accuracy Detection and Exploitation System) des forces armées américaines (15 appareils), pour le remplacement de jusqu’à 14 appareils utilisés par l’OTAN dans le cadre du programme AWACS (système aéroporté de détection et de contrôle, ou Airborne Warning And Control Systems), sans oublier, si un appel d’offres est lancé, du remplacement des aéronefs multimissions et de lutte anti-sous-marine canadiens (jusqu’à 16 appareils).

«Si Bombardier défense atteint ses objectifs, ce secteur compterait pour environ 10% des revenus de l’entreprise. Avec le secteur des services après-vente, cela voudrait dire qu’environ 30% des revenus de la société seraient moins liés aux cycles économiques des ventes d’avions d’affaires», dit-il, ajoutant que les marges bénéficiaires sur les ventes d’appareils militaires sont habituellement plus élevées que pour les avions d’affaires.

L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Bombardier et son cours cible sur un an de 93$.