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À surveiller: Lion électrique, Air Canada et MTY

lesaffaires.com|Publié à 12h40

À surveiller:  Lion électrique, Air Canada et MTY

(Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Lion électrique, Air Canada et MTY? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Lion électrique (LEV : 1,23 $) : un nouveau prêt accueilli avec tiédeur 

Alors qu’elle enchaîne les pertes trimestrielles depuis 2022 et que ses liquidités diminuent de plus en plus, l’entreprise québécoise Lion électrique a reçu un autre coup de main du gouvernement mardi.

Une nouvelle entente avec Investissement Québec prévoit que le constructeur d’autobus et de camions électriques de Saint-Jérôme obtiendra un prêt d’un montant de 5 M$ aux termes du programme ESSOR. Sous certaines conditions qui n’ont pas été précisées, ce prêt pourrait atteindre 7,5 M$.

L’entente stipule également que le prêt sera d’une durée minimale de trois ans, à un taux annuel de 13% par année. Un moratoire de 12 mois sur le paiement du capital et des intérêts est également prévu.

Lion a également annoncé mardi avoir conclu des modifications à certains de ses instruments de crédit de premier rang auprès de la Banque Nationale du Canada, la Banque de Montréal, la Fédération des caisses Desjardins du Québec, Finalta Capital, la Caisse de dépôt et placement du Québec, ainsi qu’auprès d’un groupe d’investisseurs dirigé par le Groupe Mach et la Fondation Mirella et Lino Saputo.

Toutes ces nouvelles n’ont pas rassuré les investisseurs puisque l’action de l’entreprise québécoise a chuté de 4% à la Bourse de Toronto mardi, pour clore la journée à 1,18 $. Mais pour les analystes de Desjardins, il y a quand même du bon dans ces nouveaux actes de foi envers Lion.

«De manière générale, nous voyons ces annonces de manière positive. Nous croyons que cela démontre l’importance qu’accorde le gouvernement du Québec pour devenir un leader dans la transition vers les véhicules électriques en Amérique du Nord. Et Lion joue un rôle clé dans cette ambition», écrit l’analyste Benoit Poirier.

«Alors que cette nouvelle devrait être bien accueillie par les investisseurs, nous croyons que des aides supplémentaires seront nécessaires si l’entreprise souhaite connaître du succès à long terme. En attendant cela, nous préférons rester sur les lignes de côté», poursuit-il.

L’institution financière conserve donc sa recommandation de conserver l’action de Lion, tout maintenant son niveau de risque à «spéculatif».

Dominique Talbot

Air Canada (AC, 17,89$) : un pessimisme exagéré selon cet analyste

Air Canada (AC, 17,89$) : un pessimisme exagéré selon cet analyste

Pendant la pandémie, la capitalisation boursière d’Air Canada a chuté de plus de 13 milliards de dollars (G$) à un peu plus de 3 G$ et, bien qu’elle ait rebondi depuis à environ 6,4 G$, elle est encore très loin d’avoir retrouvé son niveau prépandémique. 

Malgré un redressement financier et un désendettement pendant l’exercice 2023, le marché continue d’être pessimiste sur le titre.

Pour Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale, ce pessimisme est exagéré. «Nous comprenons que le marché s’inquiète de la durabilité de la demande et de la tarification du transport aérien, ainsi que des négociations contractuelles en cours avec le syndicat des pilotes d’Air Canada. Cependant, nous pensons que le cours actuel de l’action reflète un scénario trop catastrophique pour Air Canada.» Dit-il.

D’après les données de contrôle des passagers dans les aéroports de l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, la moyenne mobile sur sept jours la plus récente du nombre de passagers était en hausse de 4,8% et, jusqu’à présent cette année, elle a été largement supérieure à l’année dernière. 

Les tarifs aériens au Canada se sont également stabilisés au cours des trois derniers mois, les chiffres les plus récents de Statistique Canada montrant des prix en hausse de 4,5% en mai et de 15,6% par rapport à mai 2019. 

La capacité globale de l’industrie canadienne pour le troisième trimestre de 2024, mesurée en sièges, devrait être en hausse de 0,9% par rapport à l’année précédente, mais en baisse de 7,1% par rapport au même trimestre en 2019. 

Sur le marché transfrontalier avec les États-Unis, la capacité de l’industrie augmentera de 13,7% par rapport à l’année précédente au troisième trimestre, tandis que la capacité internationale au départ et à destination du Canada devrait augmenter de 8,7% par rapport à l’année précédente. 

Cameron Doerksen pense qu’Air Canada devrait connaître une vigueur particulière cet été sur les routes du Pacifique, où le trafic a augmenté de 36% au premier trimestre et où les rendements sont restés stables malgré une augmentation de 38% de la capacité.

Le titre d’Air Canada se négocie à seulement 2,9 fois le ratio de la Valeur de l’entreprise divisé par le BAIIA et 7,0 fois le ratio cours/bénéfice. Ce chiffre est inférieur à la moyenne historique des multiples de l’action.

L’analyste de la Financière Banque Nationale maintient sa note de «surperformance», mais a décidé de prendre une approche plus conservatrice et abaisse son cours cible à 28 $, 30 $ précédemment.

Matthieu Hains

Groupe MTY (MTY : 45,11$) Baisses des ventes et de la croissances organique 

Groupe MTY (MTY : 45,11$) Baisses des ventes et de la croissances organique 

Le moment exact n’a pas encore été précisé, mais c’est la semaine prochaine que le Groupe MTY annoncera ses résultats pour le deuxième trimestre de son exercice financier 2024.

Les analystes s’attendent à une diminution des ventes de l’entreprise d’environ 1% par rapport à la même période l’année dernière, ainsi que d’une diminution de 5% à 6% des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissements. 

«Nous nous attendons à ce que le trimestre soit concentré autour de la croissance organique et l’ouverture de nouveaux magasins en raison des défis que pose l’environnement macroéconomique actuel», soutiennent les analystes de RBC Marchés des capitaux, dans une note publiée mercredi matin. 

De nouvelles acquisitions devraient également être sur le radar de MTY en raison de ses importants flux de trésorerie. Mais aussi une réduction de sa dette et un retour aux investisseurs sous forme de dividendes. «Dans notre perspective, le titre de MTY se transige à un multiple de 6,9 par rapport au ratio de la valeur de l’entreprise et des bénéfices avant impôts, intérêts, dépréciation et amortissement, sur nos estimations de 2024. Par rapport à nos estimations de l’exercice 2025, ce multiple est de 6,8. Cela est bien en dessous du multiple de 9,6 qui fait consensus dans les marchés sur cinq ans», écrit Tom Callaghan, analyste chez RBC Marchés des capitaux. 

«Alors que nous percevons la valorisation actuelle du titre comme étant attrayantes, particulièrement en raison du nombre élevé de franchises et de sa capacité à générer des flux de trésorerie, nous avons de la difficulté à entrevoir à court terme un élément qui pourrait servir de catalyseur pour MTY. Notamment en raison des incertitudes macroéconomiques et des pressions que vivent les consommateurs, ainsi que l’attention particulière que porte aujourd’hui le groupe sur ses bilans financiers plutôt que sur les fusions et acquisitions», soutient l’analyste. 

RBC Marchés des capitaux maintient sa recommandation à «performance» à propos de l’action de MTY, tout en conservant sa cible à 51 $ sur 12 mois. Cette cible s’appuie sur un multiple de 8,3 fois les bénéfices avant impôts, intérêts et amortissement par rapport aux estimations de 2024.

Dominique Talbot

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