Que faire avec les titres de Tecsys, Aecon et Rivian? Voici des recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de Tecsys, Aecon et Rivian? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Tecsys (TCS, 34$) : des prochains mois prometteurs
John Shao de la Financière Banque Nationale est d’avis que la taille de la société de développement de logiciels Tecsys est sur le point de décoller, et le dernier appel avec les actionnaires qu’elle a tenu ne fait que confirmer ses prévisions.
L’entreprise a dévoilé des résultats trimestriels somme toute similaires à ce à quoi l’analyste s’attendait. Ses revenus ont atteint 44 millions de dollars (M$), et son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté 2,8$, soit en deçà du 3$ sur lequel John Shao tablait.
Elle a aussi présenté ses cibles pour l’exercice 2025, qui ont toutefois été accueillie de façon mitigée, selon lui. Or, ce qui a surtout déplu est le fruit de sa transition de modèle d’affaires, l’entreprise se tournant désormais vers les revenus récurrents comme l’abonnement, nuance l’analyste.
La direction a aussi rappelé que la performance de l’exercice 2024 a entre autres été dopée par la forte demande post-pandémique chez les quincailleries. Sa performance en 2025 pourrait donc sembler pâle en comparaison, a-t-elle indiqué.
John Shao a lui aussi corrigé ses attentes à l’égard du titre, misant désormais sur des revenus de 186,5 M$ plutôt que de 189,2 M$ pour l’exercice 2025, et de 207,8 M$ plutôt que 210,9 M$ pour l’exercice 2025. Il anticipe cependant de meilleurs BAIIA ajustés pour chacun des deux exercices, tablant dorénavant respectivement sur 17,1$ et sur 23,5$.
Ce qui importe davantage, selon lui, c’est que ses abonnements de type logiciel service (Software as a Service) sont «solides».
De plus, sa solution pour les fournisseurs de soins de santé gagne des adeptes, elle qui domine déjà pourtant ce marché. Tecsys devrait continuer de séduire de nouveaux clients avec son logiciel, surtout du côté des pharmacies où elle a développé une formule tout-en-un novatrice. L’analyste s’attend donc à ce que la performance de cette division double au cours de l’exercice en cours.
La direction de l’entreprise a prévenu que le nombre de nouveaux abonnements au premier trimestre de 2025 devrait être plus faible, comme à l’habitude, rapporte John Shao. Il devrait toutefois reprendre du galon dès le trimestre suivant.
Tecsys demeure donc l’un de ses titres chouchous en 2024, promettant d’après l’analyste non seulement croissance, mais aussi hausse des marges bénéficiaires. Il maintient sa recommandation à «surperformance de secteur», et son cours cible à 50$, soit 3,9x ses ventes attendues à l’exercice 2025. En 2024, son multiple atteignait plutôt 4,2x.
Aecon (ARE, 16,98$) : un règlement de conflit qui lui coûtera cher
Aecon (ARE, 16,98$) : un règlement de conflit qui lui coûtera cher
Le 28 juin 2024, le Groupe Aecon a laissé entendre qu’elle s’était entendue à l’amiable avec ses partenaires pour la construction des sections 3 et 4 du gazoduc Coastal GasLink en Colombie-Britannique. La société devra éponger une facture de 127 millions de dollars au 2e trimestre, soit bien plus que ce à quoi s’attendait Benoit Poirier de Valeurs mobilières Desjardins.
À ce montant s’ajoute une dépense de 110M$ au cours de ce même trimestre lié à ses projets à prix fixe qui sont sur le point de s’achever. L’analyste misait plutôt sur 30 M$ pour ce trimestre, voire 100 M$ pour l’année entière.
Contrairement à la charge qui suit le règlement du litige lié au gazoduc, cette somme de plus devrait affecter les liquidités d’Aecon, indique l’analyste.
Benoit Poirier corrige donc ses attentes à l’égard du titre afin de tenir compte de cette annonce. Au deuxième trimestre de 2024, il table dorénavant sur une perte par action ajustée de 3,18$, et sur des pertes avant intérêts, impôts et amortissement de 150,8 M$. Celui qui s’attendait à ce que les flux de trésorerie libre de l’entreprise augmentent de 19M$ au cours de cette période table désormais sur un recul de 94M$.
Pour l’exercice 2024, son bénéfice par action cible glisse de 0,75$ à -2,41$, alors que son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement cible passe de 244 M$ à 44,4 M$.
Cela ne devrait pas pour autant nuire à son entente avec Oaktree Capital, qui doit investir 150 M$ dans sa division Aecon Utilities Group, indique l’analyste qui fait preuve de prudence à l’égard du titre.
Benoit Poirier espère que cette entente dans le dossier du gazoduc annonce «le début de la fin» des méandres de la société. Il s’attend toutefois à ce que son titre perde des plumes cette séance-ci, comme il est difficile de prédire dans quelle direction iront ses flux de trésorerie futurs.
Il révise d’ailleurs aussi à la baisse ses attentes quant à son cours cible, qui passe de 20$ à 18$. Il réitère toutefois sa recommandation d’«achat».
Rivian (RIVN, 13,42$) : l’itinéraire vers de meilleurs flux de trésorerie est tout tracé
Rivian (RIVN, 13,42$) : l’itinéraire vers de meilleurs flux de trésorerie est tout tracé
À l’issue de la journée des actionnaires du fabricant de véhicules électriques Rivian, John Murphy de Bank of America est convaincu que l’entreprise est sur la voie de financer ses activités à même ses revenus.
Toutefois, la viabilité de son plan de match dépend de la demande pour ses produits, et la baisse de la demande jette un peu d’ombre au portrait.
L’entreprise a présenté sa nouvelle stratégie de vente directe au consommateur, de même que sa nouvelle génération de véhicules, ce qui devrait lui permettre d’améliorer ses marges brutes en 2024. Elle va notamment réduire le nombre de pièces nécessaires pour assembler chaque camionnette, ce qui devrait lui permettre de réduire de 20% ses coûts en matériaux par rapport à son modèle précédent, indique l’analyste.
Son prochain modèle de VUS, le R2, devrait aussi avoir droit à une cure minceur avant même sa sortie. L’entreprise espère réduire encore de 45% ses coûts en matériaux. Ces baisses sont importantes, rappelle John Murphy, puisque d’après Rivian, les matériaux correspondent à 70% du coût des produits vendus.
La société américaine a réitéré son plan de match pour 2024 et sa cible de livrer 57 000 véhicules, et ce malgré la plus faible production attendue au deuxième trimestre causée par une mise à jour de ses installations de Normal en Illinois.
Celle-ci devrait toutefois lui permettre d’obtenir des marges bénéficiaires brutes positives dès le quatrième trimestre de l’exercice, rapporte l’analyste. Il ajoute que l’entreprise s’attend à générer un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement positif à partir de 2027.
Au cours des deux prochains exercices, elle compte aussi investir 2,7 milliards de dollars américains dans le développement de produits.
L’analyste ajoute que l’entente avec Volkswagen devrait lui servir autant pour bonifier ses opérations que pour dégager de nouveaux fonds.
John Murphy maintient son cours cible à 21$US.
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