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À surveiller: Telus, Banque TD et Uni-Sélect

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

Que faire avec les titres de Telus, Banque TD et Uni-Sélect?

Que faire avec les titres de Telus, Banque TD et Uni-Sélect? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Telus (T, 53,72$): le fournisseur de télécommunications sent le besoin de réduire sa dette

Il s’agit d’une volte-face pour le fournisseur de télécommunications. Telus émettra jusqu’à 1,49 milliard de dollars d’actions après avoir dépensé 2,5 G$ pour en racheter entre 2013 et 2016, note Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity.

La société profite ainsi du renflement de son titre en Bourse, qui bénéficie de l’effet du recul des taux sur sa valeur, pour récolter du capital qui servira à réduire sa dette et à financer sa récente stratégie d’acquisitions, indique l’analyste dans une note préliminaire.

Il rappelle que Telus vient d’acheter Competence Call Center, ADT et Medisys.

L’entreprise aura aussi besoin de fonds pour les prochaines enchères de spectre sans-fil dans les bandes de moyenne fréquence de 3 500 MHz pour les réseaux mobiles de cinquième génération (5G).

Depuis 2017 déjà, Telus faisait appel à son programme de réinvestissement de dividendes, qui permet aux actionnaires de réinvestir les dividendes reçus dans l’achat de nouvelles actions à un cours de 2% inférieur à celui du marché, pour diminuer ses sorties de fonds.

Un tel programme permet à la société de soutenir sa politique de dividendes puisqu’il diminue les dividendes à verser, explique l’analyste.

En mai dernier, Telus a prolongé pour une troisième fois jusqu’en 2022 son engagement d’ augmenter son dividende annuel de 7 à 10% d’ici 2022. Cet engagement représente une proportion de 60 à 75% de ses flux de trésorerie.

M. Galappatthige estime que le ratio qui compare la dette au bénéfice d’exploitation passera de 3,3 à 2,8 fois, d’ici la fin de l’année.

Cet allègement lui donnera plus de latitude pour poursuivre les achats de Telus International, la filiale en TI que Telus prépare à une entrée en Bourse.

Bien que Telus ajoute 4,6% au nombre d’actions en circulation, l’analyste recommande toujours de conserver le titre et ne touche pas à son cours cible de 54$, soit 8 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2021.

Banque TD (TD, 75,57$): l’une des favorites à la veille des résultats du premier trimestre

Banque TD (TD, 75,57$): l’une des favorites à la veille des résultats du premier trimestre

Les huit banques canadiennes dévoileront sous peu les résultats financiers du premier trimestre. La Banque Royale (RY, 107,76$) ouvrira le bal le 21 février. La Banque Laurentienne (LB, 43,69$) fermera la marche le 28 février.

En moyenne, les bénéfices devraient croître de 4%, prévoit Scott Chan, de Canaccord Genuity, un rythme conforme à ce que l’analyste prévoit aussi pour l’ensemble de 2020.

Ces prévisions se comparent à la croissance moyenne de 7% observée depuis 14 ans, note aussi M. Chan.

Même si la Banque TD a raté les cibles au quatrième trimestre, cette banque reste l’une des favorites de l’analyste parce que ses activités américaines donneront un peu plus de souffle à sa croissance que ses semblables.

La conjoncture est favorable pour les emprunteurs individuels et commerciaux au sud de la frontière, ajoute-t-il.

Non seulement sa base de dépôts aux États-Unis lui procure de bonnes marges, mais son capital excédentaire lui permet aussi d’envisager des acquisitions pour nourrir sa croissance à moyen terme, fait-il valoir.

Le sud-est des États-Unis est un marché qui l’intéresse en raison de la croissance de sa population.

Malgré ces avantages, son titre est relativement bon marché puisqu’il s’échange à un multiple de 10,5 fois les bénéfices prévus comparativement à sa moyenne de 11,2 fois depuis dix ans, dit-il.

M. Chan prévoit une hausse de 8% du bénéfice à 1,70$ par action au premier trimestre, une prévision conforme au consensus.

La banque devrait aussi relever son dividende de 7%, comme elle le fait annuellement. Elle distribue de 40 à 50% de ses bénéfices.

Son cours cible de 79$ laisse entrevoir un rendement total de 8,9%, en incluant le dividende de 3,9%.

Uni-Sélect (UNS, 15,00$): les coupes rapportent, mais les perspectives restent floues

Uni-Sélect (UNS, 15,00$): les coupes rapportent, mais les perspectives restent floues

Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, salue la performance «respectable» du distributeur de pièces et de peinture automobile dans une conjoncture défavorable.

Les revenus ont reculé au quatrième trimestre, mais la suppression des coûts a protégé les marges.

Le bénéfice d’exploitation ajusté de 27,5 millions de dollars américains a surpassé le consensus (26,2M$US) en dépit du recul de 2% des revenus à 413M$US.

Le bénéfice net de 0,11$US par action a aussi été mieux que les prévisions de 0,10$US.

Après avoir mis sur la glace la mise en vente de sa filiale FinishMaster ou de l’entreprise en entier, Uni-Sélect a instauré un plan de coupes de 50,6M$US.

La société prévoit que la moitié des économies de 31,9 M$US réalisées en 2019 iront directement aux profits en 2020.

M. Poirier croit que la conjoncture et les pressions concurrentielles rendront cet objectif difficile à atteindre.

Uni-Sélect a aussi utilisé les 250M$CA récoltés lors d’un placement privé de débentures convertibles pour réduire sa dette bancaire.

Le reste de ces fonds devrait servir à financer les charges associées aux suppressions de coûts et des achats ciblés.

Bien que la réduction des coûts et de la dette progresse, M. Poirier aimerait voir les perspectives de croissance organique et d’amélioration des marges s’éclaircir avant de recommander l’achat du titre qu’il suggère de conserver.

Il abaisse d’ailleurs ses prévisions de bénéfice de 0,84$US à 0,75$US pour 2020.

L’analyste rappelle aussi que le distributeur reste endetté. La dette de 435M$US équivaut à 3,5 fois le bénéfice d’exploitation.

Son cours cible de 15$ reste inchangé, soit un multiple réduit à 14 fois le bénéfice prévu en 2020.