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À surveiller: TELUS, Canadien Pacifique et Meta

Catherine Charron|28 octobre 2022

À surveiller: TELUS, Canadien Pacifique et Meta

(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Telus, Canadien Pacifique et Meta? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée. 

TELUS (T, 28,46$): importante acquisition pour Telus international

Aravinda Galappatthige, de Cannacord Genuity, estime que la nouvelle acquisition de TELUS International bonifie aussi la valeur de TELUS, qui en détient 55% des parts, car elle contribue au «développement de ses branches stratégiques».

WillowTree, «un fournisseur de produits numériques axé sur l’expérience des utilisateurs finaux», est-il écrit dans le communiqué, dessert des clients comme PepsiCo, Fox, CBC et Manuvie pour ne nommer que ceux-là.

Cette transaction s’inscrit dans la nouvelle stratégie de Telus, qui tente de se positionner comme étant un regroupement de sociétés à forte croissance dans des secteurs d’activités en pleine transformation, note l’analyste.

Elle survient d’ailleurs juste après l’annonce de l’acquisition de Solutions Mieux-Être LifeWorks par TELUS Health, et que l’attention vers sa division spécialisée dans la transformation numérique du système alimentaire mondial TELUS Agricultura est en hausse.

Ainsi, les plateformes virtuelles de ses deux divisions profiteront de l’expertise acquise grâce à WillowTree.

La transaction évalue la société à 1,225 milliard de dollars américains (G$US), et devrait se clore en janvier 2023. Telus International acquittera en partie la facture grâce à des actions d’une valeur de 125 millions de dollars américains (M$US), et une dette de 210 M$US. La majeure partie sera payée en liquidité.

Le montant de la vente correspond à environ 6x les revenus attendus en 2022 pour la spécialiste du développement informatique, ou à 27x ses bénéfices avant intérêt, impôt et amortissement de la même année, estime Aravinda Galappatthige.

Elle croit que cette transaction permettra à TELUS International de développer son offre de services à ses clients, notamment dans le développement d’applications et de site web. Elle acquiert au passage une équipe d’environ 1000 développeurs, ingénieurs et designers.

Elle accroîtra aussi son bassin de clients potentiels, puisqu’il y a peu de chevauchement entre leur clientèle respective, ajoute l’analyste.

Jusqu’à présent, le parcours de TELUS International est à la hauteur des attentes de la société et de Aravinda Galappatthige malgré les défis macroéconomiques, et la valeur de son action dépasse celle de ses compétitrices.

À mesure qu’elle s’éloigne de son secteur traditionnel des télécommunications, l’entreprise pourrait au cours des prochaines années «déclencher une nouvelle phase d’expansion multiple pour TELUS, potentiellement à deux chiffres, de son ratio valeur d’entreprise/BAIIA».

L’analyste maintient sa recommandation d’«achat» et son cours cible à 33$, mais révise à la hausse ses prévisions pour l’exercice 2023 pour tenir compte de la transaction. Le BAIIA ajusté et consolidé de TELUS devrait grimper de 11,4%.

Le Chemin de fer Canadien Pacifique (CP, 99,29$) : elle a plus d’un tour dans son sac

 

Le Chemin de fer Canadien Pacifique (CP, 99,29$) : elle a plus d’un tour dans son sac

Même si les incertitudes macroéconomiques causent habituellement des ralentissements dans le secteur du transport de fret, le Canadien Pacifique a plus d’un tour dans son sac pour bien performer, selon Kevin Chiang de Marchés des capitaux CIBC.

En effet, l’entreprise est convaincue qu’elle transportera un plus grand volume l’an prochain, et l’analyste semble être du même avis.

Du côté du transport de marchandises, Canadien Pacifique a annoncé qu’elle étendrait son partenariat avec Ford en signant un contrat à long terme afin de relier son complexe de Chicago, et la réouverture de ses installations à Edmonton à compter du 1er janvier 2023.

Kevin Chiang s’attend donc à ce qu’elle maintienne la croissance de ses revenus tirés de cette division en 2023.

Du côté des produits énergétiques, chimiques et plastiques, les deux tiers de ses activités de transport de pétrole brut est issus de l’unité de récupération de diluant produit par ConocoPhilipps Canada est scellé dans une entente à long terme. Ça donne donc une certaine prévisibilité des revenus qu’elle devrait tirer.

De plus, Inter Pipeline a commencé à expédier au troisième trimestre des produits pétrochimiques de ses nouvelles installations en Alberta ce qui devrait accroître les revenus de Canadien Pacifique au quatrième trimestre et en 2023.

Son service intermodal devrait aussi plutôt bien s’en tirer, notamment grâce aux activités du port de St.John, à ses nouvelles parts de marché à Vancouver, et la liaison entre Lazaro Cardenas et Chicago développée avec Kansas City Southern.

L’analyste souligne que la récolte exceptionnelle de céréales et la production de potasse cette année au Canada devraient aussi bonifier ses résultats. Déjà au cours des dernières semaines, les tonnes-milles commerciales a cru de 7,9% par rapport à la même période l’an dernier. Selon les chiffres d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, on prévoit que 97,5 millions de tonnes de céréales devraient avoir été récoltés cette année, contre 71,7 millions de l’an dernier.

Pour répondre à la demande, l’entreprise a embauché plus de 3000 employés, et mis sur les rails davantage de larges wagons, note Kevin Chiang. Les investissements qu’elle a faits dans cette division au cours des dernières années lui permettent de déplacer un volume de céréales plus élevé de 40% par train.

C’est pourquoi l’entreprise demeure’un titre chouchou de l’analyste, autant à court qu’à long terme, notamment à cause de la croissance des bénéfices qu’elle devrait générer.

Il maintient son cours cible à 110$ et sa recommandation à «surperformance de secteur».

Meta Platforms (META, 129,82$US): une analyste tranche son cours cible

Meta Platforms (META, 129,82$US): une analyste tranche son cours cible

Meta a dévoilé des résultats plus faibles que ce à quoi s’attendaient les analystes au troisième trimestre, mais ce n’est pas ce qui a fait plonger le titre de la maison mère de Facebook, croit Maria Ripps de Cannacord Genuity.

C’est surtout la hausse des dépenses prévues en 2023, qui devraient s’établir entre 96 et 101 milliards de dollars américains (G$US), qui semble avoir inquiété les investisseurs.

La société a annoncé qu’elle prévoyait de plus importantes pertes à cause de son Reality Lab, qui planche sur le métavers, et des dépenses d’exploitation supérieures en intelligence artificielle aux prévisions du consensus. Elle table sur une fourchette de 34 à 39 G$US, alors que sa cible en 2022 est de 32 à 38 G$US.

Après l’annonce, son titre a dégringolé à son plus bas niveau en six ans lors des échanges électroniques, les investisseurs digérant mal son intention d’accélérer les dépenses dans le métavers alors que les revenus publicitaires ne sont pas en voient de remonter la pente, rapporte l’analyste.

À 27,2 G$US, ses revenus totaux ont glissé d’environ 4% par rapport à la même période l’an dernier, et pour un deuxième trimestre de suite, alors que les pressions macroéconomiques plombent la vente publicitaire.

Le nombre total d’impressions a pourtant grimpé de 17% par rapport au troisième trimestre de 2022, souligne Maria Ripps, mais les revenus par publicité ont chuté de 18%. Là où Meta a observé la plus forte croissance, c’est du côté des publicités clic pour envoyer un message, qui a généré un revenu annualisé de 9 G$ US au cours du trimestre.

Sa performance du côté des Reels a nui à sa croissance. Or, le temps passé sur Facebook et Instagram a augmenté par rapport à la même période en 2021 partout sur le globe, et c’est en grande partie à cause de la consommation de ces courtes vidéos, fait remarque l’analyste. Le nombre total d’écoutes a bondi de 50% en six mois.

Les revenus publicitaires qu’elle génère ont raté la cible de près de 500 millions de dollars américains (M$US) au 3e trimestre, car chaque vidéo rapporte moins que celle dans le fil d’actualité ou encore dans les Stories.

Toutefois, l’écart se resserre et Reels, selon la direction, et devrait éventuellement permettre de propulser ses revenus publicitaires. Déjà, son revenu annualisé a dépassé les 3 G$US.

Meta a aussi annoncé de nouvelles cibles de revenu, et elles sont sous les attentes des analystes, indique Maria Ripps. Elle s’attend à tirer entre 30 G$US et 32,5 G$US, ce qui représenterait une baisse de 4 à 11% par rapport à 2021.

Le taux de change devrait notamment lui nuire tout comme les défis macroéconomiques qui devraient persister et réduire ses revenus.

Ça prendra donc encore quelques trimestres avant que ses revenus ne recommencent à croître, qu’elles parviennent à bien monétiser Reels et à complètement se dépatouiller avec les changements de réglementation qu’Apple a apportés à son Store pour protéger la vie privée de ses usagers. Maria Ripps est toutefois d’avis qu’«une évaluation raisonnable contribue à un ratio risque/bénéfice favorable» pour les investisseurs à long terme.

Puisqu’elle diminue de 11 à 9 son multiple d’évaluation, son cours cible passe de 250$US à 200$US.