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À surveiller: Telus, Descartes Systems Group et Aritzia

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Telus, Descartes Systems Group et Aritzia

Aritzia a tout pour plaire aux investisseurs, croit Martin Landry de Stifel. (Photo: Yoav Aziz pour Unsplash)

Que faire avec les titres de Telus, Descartes Systems Group et Aritzia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

Telus (T, 28,51$): la société devrait bien s’en tirer

Malgré l’incertitude économique qui plane, le taux de croissance du bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) a toutes les chances de dépasser les 5% en 2023, comme Telus l’a promis.

C’est ce que conclut dans une note Aravinda Galappatthige de Cannacord Genuity après avoir rencontré des membres de la haute direction de l’entreprise.

En effet, la société a une stratégie bien différente de ses pairs des télécommunications, diversifiant de plus en plus ses sources de revenus en faisant des acquisitions dans des secteurs d’activité au fort potentiel de croissance.

Telus Health, notamment, devrait générer d’importantes liquidités au cours des 12 à 18 prochains mois, indique l’analyste, à mesure qu’elle accomplira l’intégration de Solutions Mieux-être Lifeworks.

Selon Aravinda Galappatthige, cette entrée d’argent pourrait par exemple prendre la forme d’un premier appel public à l’épargne pour la filiale.

Si cette avenue semble moins probable pour sa filiale dédiée aux systèmes de gestion pour le secteur de l’agriculture et des biens de consommation, une entente avec un futur partenaire l’est un peu moins.

Du côté des télécommunications, les attentes de la direction de Telus pour l’exercice 2023, que l’analyste qualifie d’«optimistes», laissent présager une forte demande des immigrants pour son offre sans fil, l’adoption de la 5G, une hausse des frais d’itinérance et une meilleure performance de son service aux entreprises.

Grâce aux synergies qu’elle développe avec Solutions Mieux-être Lifeforks, acquise en septembre 2022, et à sa stratégie d’optimisation des coûts, Telus est d’avis qu’elle pourra continuer à dégager des marges malgré l’inflation, rapporte Aravinda Galappatthige.

La prochaine entente entre Shaw, Rogers et Québecor ne semble pas non plus inquiéter la direction, indique l’analyste. La société est convaincue qu’elle maintiendra ses parts de marché autant du côté de la téléphonie sans fil que filaire. Sans compter qu’elle peut offrir de nombreux autres services à ses clients.

Même si sa dette nette représente maintenant 3,7 fois son BAIIA des douze derniers mois à cause de ses récentes acquisitions, la hausse de ses flux de trésorerie attendue en 2023 devrait corriger la situation, estime l’analyste. D’ici à 2025, ajoute-t-elle dans sa note, l’entreprise compte toujours le ramener en dessous d’un multiple de 3  d’ici 2025.

Cannacord Genuity maintient donc sa recommandation à «achat», et son cours cible à 33$.

Descartes Systems Group (DSG-O, 67,27 $US): le taux de change affecte ses résultats

 

Descartes Systems Group (DSG-O, 67,27 $US): le taux de change affecte ses résultats

La spécialiste des solutions de logistique Descartes semble encore avoir profité des bris dans la chaîne d’approvisionnement mondiale, ce qui alimente la demande pour ses services, a constaté Nick Agostino de la Banque Laurentienne lorsqu’il a consulté les nouveaux résultats trimestriels de l’entreprise.

Toutefois, ceux-ci le laissent un peu sur sa faim. En effet, bien que ses ventes de 121,5 millions de dollars américains (M$US) soient 11,5% supérieures à celles rapportées à la même période l’an dernier, elles sont moins fortes que ce à quoi s’attendait l’analyste. La cause? Le taux de change.

La croissance interne de l’ontarienne de 5,5% a aussi raté la cible de 8% de la Banque Laurentienne, note Nick Agotsino. Si l’entreprise est tout de même parvenue à avoir une telle performance, c’est grâce à la situation géopolitique et l’état de l’économie mondiale. L’intérêt est grand pour suivre en temps réel ses commandes, souligne l’analyste.

La direction a indiqué lors de son appel avec les investisseurs qu’elle constate que ses clients enregistrent une forte demande en Amérique du Nord, alors que celle en Europe ralentit. L’inflation, la hausse des taux d’intérêt et les soucis d’approvisionnement les forces à faire preuve de prudence.

Pourtant, rapporte l’analyste, la société ne semble pas remarquer de changements dans ses activités de logistique. Ça se reflète selon lui dans les taux des croissances de ses ventes et de son BAIIA qui se retrouvent près de sa moyenne historique.

D’ailleurs, à 54,4 M$US, son bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) est parvenu à atteindre la cible qu’avait fixée la Banque Laurentienne. Ça représente un bond de 13,2% par rapport au troisième trimestre de l’exercice 2022.

Descartes Systems Group a révisé à la hausse sa cible pour les marges de son BAIIA, et table maintenant sur une fourchette de 40% à 45%, alors qu’elle misait avant sur 38% à 43%.

C’est similaire à ce qu’anticipe l’analyste, qui voit en cette augmentation un signe que la conjoncture devrait permettre à l’entreprise de maintenir sa performance.

Nick Agostino accroît légèrement son cours cible de 81 $US à 82 $US. Sa recommandation demeure à «achat».

Aritzia (ATZ, 50,14$): un titre prometteur

Aritzia (ATZ, 50,14$): un titre prometteur

Aritzia a tout pour plaire aux investisseurs, croit Martin Landry de Stifel.

Sa situation financière est saine, elle a déjà fait ses preuves, et la demande pour ses articles de mode a peu de chance de baisser malgré le contexte inflationniste à court terme.

En effet, bien que l’analyste ait remarqué une baisse de la demande générale pour les vêtements, il semble que celle pour des marques comme Aritzia – qui sont destinées à des consommateurs plus fortunés – n’est pas aussi affectée.

L’entreprise a aussi enregistré une hausse de 17% du trafic en moyenne sur son site web au cours des trois derniers mois. L’attrait pour sa plateforme virtuelle s’accélère, car au trimestre précédent, cette augmentation était plutôt de l’ordre de 4%, rappelle Martin Landry.

C’est donc de bon augure, puisqu’au cours de cette période, ses ventes en ligne ont bondi de 33.3%. L’analyste anticipe donc une hausse de 35% de ses ventes au troisième trimestre.

De plus, il semble que malgré les pressions inflationnistes, les dépenses des consommateurs lors du Vendredi fou ont augmenté par rapport à 2021. Entre le 24 et le 27 novembre, Mastercard rapporte une hausse de 10,9% des ventes au détail. Le troisième trimestre d’Aritzia, qui comprend ces dates, devrait donc en profiter, estime l’analyste.

Toutefois, Martin Landry garde sur son radar les répercussions que pourrait avoir la nouvelle stratégie pour fixer les prix de certains compétiteurs de la marque canadienne. Au cours des derniers mois, contrairement à Aritzia, des bannières ont grandement augmenté le coût de leurs marchandises, et sont maintenant forcées de vendre au rabais.

Ça pourrait habituer le consommateur à préférer les aubaines aux items à plein prix, souligne l’analyste. Or, si on se fie aux résultats trimestriels de Lululemon, qui a adopté une stratégie similaire à celle d’Aritzia, ce changement de comportement ne semble pas encore s’être produit, ses ventes de vêtements à plein prix étant encore fortes.

D’ici quatre ans, la bannière a de fortes chances de doubler son bénéfice par action, croit Martin Landry. L’entreprise compte par exemple faire passer son nombre de magasins de 42 à 100 aux États-Unis, et diversifier son offre de produits afin de rendre sa marque plus inclusive.

Stifel augmente donc son cours cible afin de mieux représenter la demande des consommateurs pour les produits d’Aritzia, le faisant passer de 59$ à 62$.