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À surveiller: Telus, WSP Global et Franco-Nevada

Dominique Beauchamp|Publié le 07 mai 2020

Que faire avec les titres de Telus, WSP Global et Franco-Nevada? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Telus, WSP Global et Franco-Nevada? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Telus (T, 22,86$): le chat est sorti du sac, la hausse du dividende est reportée

Les investisseurs ont enfin eu la réponse à la question qui les tenaillaient le plus. Telus n’augmente pas son dividende au premier trimestre comme elle le fait habituellement en raison de l’incertitude aigue que cause la pandémie.

Par précaution, le fournisseur de télécommunications reporte cette décision à plus tard, indique Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity.

Telus s’était engagée à relever son dividende annuellement de 7 à 10% d’ici 2022, une cadence que plusieurs jugeaient trop ambitieuse.

En février, Telus avait étonné en annonçant l’émission de 1,4 millard de dollars d’actions.

L’impact de la COVID-19 sur l’économie affaiblira ses revenus. La société a identifié 250 millions de dollars de coupes jusqu’à maintenant afin de respecter les flux de trésorerie libres visés en 2020.

Telus espère fournir des orientations financières annuelles en juillet, une fois que les perspectives se seront éclaircies.

Au premier trimestre, la société de Vancouver a fait mieux que prévu. Ses revenus ont augmenté de 1,3% tandis que le bénéfice d’exploitation a crû de 1,5%, sans l’effet des acquisitions.

Le recul de 15% du bénéfice à 0,32$ par action est conforme aux estimés de l’analyste.

Les services sans fil ont surpris avec une hausse de 21 000 abonnés comparativement à 11 000, un an plus tôt. M. Galappatthige avait prévu des abonnés stables.

Les revenus mensuels par abonné ont baissé de 1,2% à 58,60$, au premier trimestre, ce qui est conforme aux attentes.

Le service internet haute vitesse a ajouté 26 000 abonnés, plus que les 18 000 prévus par les analystes et plus que les 22 000 ajouts un an plus tôt.

Les revenus des services filaires ont augmenté de 5%, mais le bénéfice d’exploitation est resté inchangé, précise l’analyste.

En attendant d’en apprendre plus lors de la téléconférence trimestrielle, M. Galappathige recommande de conserver le titre qui s’échange déjà près son cours-cible de 22$.

WSP Global (WSP, 91,80$): un bon trimestre dans les circonstances

WSP Global (WSP, 91,80$): un bon trimestre dans les circonstances

L’ingénieur-conseil a produit un bon premier trimestre, malgré les perturbations de la COVID-19, estime Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.

Les revenus de 1,73 milliard (en hausse de 4%), le bénéfice d’exploitation ajusté de 218 millions de dollars, la marge d’exploitation de 12,6% ont rencontré le consensus.

Le bénéfice de 0,61$ par action, sans l’amortissement de l’actif intangible et d’autres dépenses d’ordre financier, a toutefois raté les prévisions de 0,73$ de l’analyste.

La croissance de 1,1% des revenus, sans l’effet du taux de change, a aussi été inférieure aux prévisions de croissance de 2,5% de l’analyste.

Par contre, l’augmentation de 8,1 à 8,5 G$ du carnet de commandes, du quatrième au premier trimestre, est encourageante et provient de nouveaux contrats décrochés au Moyen-Orient. La hausse de 5,3% de la valeur des contrats par rapport à l’an dernier repose entièrement sur les activités internes, signale aussi M. Poirier.

Le bilan reste tout aussi solide: la dette nette équivaut à 1,3 fois le bénéfice d’exploitation ajusté, un ratio qui reste au bas de la fourchette cible de l’entreprise.

Bien que WSP ait suspendu ses orientations en avril, la société s’attend à ce que ses flux de trésorerie dépassent ses bénéfices au prochain trimestre, en les mesurant sur les 12 derniers mois.

Sa marge d’exploitation, sans les frais de restructuration, devrait peu changer par rapport au même trimestre un an plus tôt. «La société a les mêmes ambitions pour les deux trimestres suivants, mais nous allons ré-évaluer ces cibles en temps et lieu», indique l’analyste.

La société a aussi laissé savoir que les résultats du mois d’avril sont meilleurs que ce à quoi elle s’attendait au début du mois.

Les résultats témoignent de la résilience de l’entreprise en pleine pandémie, conclut M. Poirier en attendant la téléconférence trimestrielle. Il maintient sa recommandation d’achat et n cours cible de 85$.

Franco-Nevada (FNV, 201,35, $): une légende du monde minier tire sa révérence

Franco-Nevada (FNV, 201,35, $): une légende du monde minier tire sa révérence

La légende du monde minier Pierre Lassonde devient président du conseil émérite de la société qu’il a co-fondée, à l’assemblée annuelle du 5 mai.

Le pionnier des redevances minières laisse l’entreprise entre bonnes mains puisque le nouveau président et chef de la direction, Paul Brink, est cadre depuis son entrée en Bourse, indique George Topping de IA Valeurs mobilières.

M. Lassonde a procuré un riche bilan aux actionnaires, mais il tire aussi sa révérence sur une note mitigée.

Depuis 2008, Franco-Nevada a procuré un rendement spectaculaire de 1225%, ce qui se compare à celui de 115% pour le cours de l’or et de 15% pour le sous-indice aurifère de la Bourse de Toronto, rapporte M. Topping.

En revanche, la décision de la société de se diversifier dans les redevances pétrolières lui a moins bien réussi, comme en témoigne la dévaluation de 270 millions de dollars comptabilisée de ces actifs, au premier trimestre.

La chute du cours du pétrole et la hausse du cours de l’or diminuera néanmoins son impact sur les futurs résultats. L’analyste estime que les redevances de la production de gisements pétroliers procureront 10% des revenus en 2020, par rapport à la proportion de 14% en 2019.

M. Topping ne serait pas surpris que Franco-Nevada abaisse ses prévisions davantage puisque les producteurs de pétrole nord-américains réduisent leur production courante et future.

La société a retiré ses prévisions à cause de l’impact de la COVID-19 sur la production des mines dans lesquelles la société a investi, dont les énormes mines de cuivre Cobre Panama, à Panama et Antamina, au Pérou.

M. Topping s’attend à ce que les mines de la société accroissent leur production de 5% par année au cours des cinq prochaines années, malgré l’accès plus difficile pour les producteurs au marché de la dette et des capitaux, pour les producteursde métaux.

«Franco-Nevada demeure le titre aurifère le moins risqué pour l’investisseur généraliste. La hausse du cours de l’or augmentera les flux de trésorerie, même si la croissance de la production ralentit», ajoute l’analyste. Il maintient sa recommandation d’achat et son cours-cible de 240$.

La société a terminé le premier trimestre avec des liquidités de 210 M$, des prêts inutilisés de 1,1 milliard de dollars et aucune dette.