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À surveiller: Tesla, Ag Growth et Québecor

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Tesla, Ag Growth et Québecor

Le bénéfice avant intérêts et impôts de Tesla a été plombé par des marges brutes plus faibles que prévu. (Photo: Getty Images)

Que faire avec les titres de Tesla, Ag Growth et Québecor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Tesla Motors (TSLA, 291,26$): sa rentabilité pâtit du coup de sabre dans ses prix

Le coup de sabre passé dans ses prix au détail n’a pas manqué d’affecter la rentabilité de Tesla au deuxième trimestre de son exercice 2023, souligne John Murphy de Bank of America.

En effet, le taux de ses marges d’exploitation se situe à 9,6%, ce qui se rapproche de plus en plus de celui des équipementiers (OEM) du secteur.

L’entreprise affiche néanmoins un meilleur bénéfice par action qu’anticipé à la fois par le consensus et par l’analyste. Celui-ci atteint 0,91$US, et non 0,85$US et 0,80$US comme chacun escomptait.

Tesla doit de tels résultats notamment à l’évolution du taux de change qui a joué en sa faveur, et non à une meilleure rentabilité.

En effet, son bénéfice avant intérêts et impôts a été plombé par des marges brutes plus faibles que prévu, de l’ordre de 18,2% plutôt que 18,7%, et de plus importantes dépenses en R&D et en frais de vente, généraux et administratifs.

Son bénéfice d’exploitation n’a donc pas atteint 2,69 milliards de dollars américains (G$US), mais 2,40 G$US.

Devant de tels résultats trimestriels, l’analyste n’a d’autre choix que de réviser à la baisse ses attentes pour les prochains trimestres. Il prévoit par exemple que ses marges brutes glisseront davantage au troisième trimestre, car l’entreprise compte ralentir sa production afin de moderniser ses infrastructures.

Au quatrième trimestre, toutefois, ses installations devraient reprendre du service de plus belle, profitant d’une efficience retrouvée.

Il table donc dorénavant sur des revenus et un bénéfice par action de 100 G$US et 3,40$US en 2023, 120G$US et 4,45$US en 2024, et de 131 G$US et 5,10$US en 2025. Il tablait respectivement auparavant sur 105 G$US, et 3,90$US, 121 G$US et 4,60$US, et sur 133G$US et 5,20$US.

Tesla a réaffirmé son intention d’augmenter annuellement de 50% sa livraison de véhicule. Elle compte aussi poursuivre la réduction de ses coûts d’exploitation et de fabrication.

La production de son Cybertruck est d’ailleurs toujours prévue d’ici la fin de 2023.

La direction a aussi mentionné qu’elle discutait avec un autre important équipementier afin de lui vendre une licence de la technologie derrière son système de conduite autonome.

L’analyste surveillera donc de près les répercussions du contexte économique, la compétition plus importante, et l’effet de la réduction de ses prix sur ses bénéfices. Il module cependant ses craintes devant les opportunités qui s’offrent encore à Tesla, ses efforts pour réduire ses coûts, et sa capacité à rebondir.

L’analyste maintient sa recommandation de «conserver» et mise toujours sur un cours cible de 300$US. Il s’appuie toutefois sur des multiples différents pour arriver à un tel chiffre, estimant que Tesla vaut 8,5x la valeur de ses ventes et 46x son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de l’exercice 2024.

Ag Growth International (AFN, 52,32$): toutes les cartes en main pour atteindre ses cibles de 2023

 

Ag Growth International (AFN, 52,32$): toutes les cartes en main pour atteindre ses cibles de 2023

Ag Growth ne devrait pas subir le même sort que le reste du secteur de l’agriculture pour lequel les investisseurs se gardent quelques réserves à cause du temps chaud et sec.

L’entreprise de Winnipeg s’attarde à créer des synergies qui bonifieront ses marges bénéficiaires, des efforts pour lesquels les investisseurs ne lui accordent pas le crédit qu’elle mérite, estime Gary Ho de Valeurs mobilières Desjardins.

À quelques jours du dévoilement de ses résultats trimestriels, l’analyste révise à la hausse ses prévisions, convaincu qu’elle devrait parvenir à atteindre son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement BAIIA et sa marge bénéficiaire cible pour 2023 de 265 millions de dollars (M$) et de 17%.

Le consensus des analystes est plus prudent, et table sur une marge de 16,5%. Petite en apparence, cette différence de 50 points de base tranche pas moins de 8 M$ au BAIIA prévu par Bay Street, souligne Gary Ho, qui s’attend plutôt à une marge de 16,9%.

Contrairement au premier trimestre, la demande à court terme a été constante ce trimestre-ci. Forte au Canada et aux États-Unis, elle l’a été un peu moins ailleurs dans le monde, note l’analyste. Le vent semble toutefois tourner en Afrique, ajoute-t-il.

Ag Growth serait en voie de réduire son endettement. D’ici la fin de 2023, le multiple de son effet de levier devrait atteindre 3x, puis glisser à 2,5x à partir de la moitié de 2024.

L’analyste s’attend à ce que les négociations entre la société et Fibreco soient sur le point de se conclure, afin de tirer un trait sur la poursuite intentée contre Ag Growth après qu’un silo à grain qu’elle a fabriqué se soit écroulé en 2020.

Il maintient son cours cible à 75$ et sa recommandation à «achat», bien que le titre soit plus risqué que la moyenne.

 

Québecor (QBR.B, 31,79$): des nouvelles de l’intégration de Freedom Mobile attendues

Québecor (QBR.B, 31,79$): des nouvelles de l’intégration de Freedom Mobile attendues

Lorsqu’elle dévoilera ses résultats trimestriels le 10 août prochain, Québecor devrait commencer à donner une meilleure idée des retombées que l’acquisition de Freedom Mobile devrait avoir sur les résultats de l’entreprise, si on se fie aux prévisions d’Adam Shine de la Financière Banque Nationale.

D’après lui, ses revenus atteindront 1395 millions de dollars (M$), son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) 588 M$, et son bénéfice par action ajusté 0,73$. Le consensus des analystes table plutôt sur 1421M$, 591M$ et 0,71M$

Si ses flux de trésorerie libre atteignent 83M$ comme ce à quoi s’attend Adam Shine, «ça pourrait s’avérer trop peu si l’entreprise utilise prudemment son fonds de roulement», écrit-il. Le consensus sur Bay Street est ici aussi plus optimiste, misant plutôt sur 184M$.

TVA devrait quant à elle diffuser ses résultats le 3 août prochain après la fermeture des marchés. Ses revenus devraient avoir glissé de 8% à cause de ventes publicitaires, anticipe l’analyste. Elle devrait aussi afficher des pertes avant intérêts, impôts et amortissement de 5 M$ à cause d’importantes dépenses pour la création de contenu.

Adam Shine estime que les revenus et le BAIIA issus de la division des télécommunications de Québecor bondiront de 32% et de 22% respectivement.

Si on ne tient pas compte de son service de téléphonie mobile, les revenus de Vidéotron pourraient glisser de 1,3%, en baisse pour un cinquième trimestre d’affilé, d’après lui. Son BAIIA devrait toutefois regagner 1,2% par rapport au trimestre précédent. Ses marges devraient avancer 147 points de base, à 58,3%.

L’analyste s’attend à ce que son service par câble ait perdu 20 000 abonnés qui génèrent des revenus récurrents, en grande partie à cause de pertes du côté de la télédistribution et du service de téléphonie filaire. La compétition est féroce de ce côté, note Adam Shine.

Ce dernier mise sur des revenus en hausse de 112% du côté de la téléphonie mobile, notamment grâce à 42 000 nouveaux abonnés et son revenu moyen par utilisateur. Celui-ci sera bonifié de 1% grâce à une augmentation des frais d’itinérance et l’acquisition de Freedom Mobile, dont le revenu moyen par utilisateurs avoisine le 39$, anticipe l’analyste. Son BAIIA devrait bondir de 86% à 223 millions de dollars.

Attendant de voir comment l’entreprise devrait s’en tirer à l’extérieur du Québec, Adam Shine ne tient pas encore compte des bénéfices que la société pourrait tirer de son entente avec Rogers pour utiliser ses infrastructures d’internet dans ses prévisions.

Son cours cible est maintenu à 40$ et sa recommandation à «surperformance de secteur».