Les marges bénéficiaires de Tesla inquiètent. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Tesla, Alimentation Couche-Tard et Alithya? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Tesla (TSLA, 251,60 $US): l’analyste de Wedbush augmente son cours cible sur un an à 300 $US
L’analyste Daniel Ives, de Wedbush, relève son cours cible sur un an sur le titre du fabricant de véhicules électriques Tesla à 300 $US, lui qui était auparavant de 215 $US.
«La somme des parties entre en jeu chez Tesla, avec son réseau de superchargeurs, ses activités dans l’énergie, sa technologie d’intelligence artificielle pour véhicules autonomes, son écosystème de batteries sans égal et la montée en cadence de sa production. Cela fait de Tesla un succès en or dans l’industrie des voitures électriques», raconte l’analyste dans une note à ses clients.
Il ajoute que la demande pour les véhicules de l’entreprise est en forte croissance tant aux États-Unis qu’en Chine à la suite des nombreuses coupures de prix annoncées ces derniers mois. «Les marges bénéficiaires sont en train de se stabiliser et devraient toucher un creux d’ici un ou deux trimestres», croit-il.
Daniel Ives a même ajouté le titre de Tesla à ses titres favoris ce matin, alors que selon lui, les marchés financiers commencent à reconnaître la valeur intrinsèque de l’entreprise pour 2024 et au-delà.
«La nuit dernière, Tesla a annoncé qu’elle allait collaborer avec General Motors pour permettre aux véhicules de cette dernière de se brancher à ses bornes de recharge. (Ford a fait de même il y a deux semaines, NDLR)», note l’analyste.
Il précise que grâce à l’entente avec Tesla, les propriétaires de véhicules électriques fabriqués par General Motors auront ainsi accès à un réseau de 12 000 bornes de recharges rapides superchargeurs en Amérique du Nord, ajoutant que ce même réseau est toujours en expansion.
«Pour Tesla, il s’agit d’une superbe occasion de monétiser son réseau de superchargeurs, ce qui ajoute à l’évaluation de l’entreprise. Nous estimons que Ford et GM pourraient ajouter 3 milliards de dollars américains à la division des services de recharge de Tesla au cours des prochaines années», croit-il.
L’analyste de Wedbush soutient que Tesla est aussi sur la bonne voie pour atteindre son objectif de livrer 1,8 million de véhicules cette année. À son avis, les marges bénéficiaires de la société vont repartir à la hausse en 2024. Il affirme que la société d’Elon Musk a réussi à bâtir un «château fort des véhicules électriques» et qu’elle en profitera pour monétiser son succès.
Denis Lalonde
Couche-Tard (ATD, 65,15$): la retraite de Claude Tessier surprend, mais le pedigree du successeur et la culture rassurent
Couche-Tard (ATD, 65,15$): la retraite de Claude Tessier surprend, mais le pedigree du successeur et la culture rassurent
Moins d’un mois avant le dévoiement des résultats annuels le 27 juin, Alimentation Couche-Tard annonce le départ à la retraite inattendu du chef de la direction financière Claude Tessier, 55 ans, qui avait joint le groupe en 2016.
«Bien que nous soyons surpris de l’annonce, étant donné la solide feuille de route de M. Tessier qui avait gagné le respect du milieu financier, nous prévoyons une succession ordonnée», a réagi Chris Li de Desjardins Marché des capitaux.
L’analyste ajoute que Claude Tessier assistera son successeur Filipe Da Silva pendant la période de transition indéterminée, comme «on peut s’y attendre pour toute société de haute qualité».
Il n’y a jamais de moment opportun pour les changements de haute direction, mais Chris Li signale que la transition survient alors que le plan de croissance de cinq ans, qui a doublé les bénéfices, touche à sa fin. Un nouveau plan d’action de cinq ans sera dévoilé à la journée des investisseurs en octobre qui se tiendra aux États-Unis.
Étant donné la culture solide de succession et de discipline financière de Couche-Tard et la vaste expérience de Felipe Da Silva dans le commerce de détail, il devrait s’intégrer naturellement dans l’organisation, entrevoit Chris Li.
L’analyste décrit le long parcours d’expérience internationale de Felipe Da Silva qui a œuvré sept ans chez Walmart avant son embauche en mars à titre de vice-président principal, finance, de Couche-Tard.
Le dirigeant a été tour à tour chef de la direction financière pour Walmart en Amérique centrale et au Canada. Avant son passage chez Walmart, Felipe Da Silva avait été chef de la direction financière du Groupe Exito, l’un des plus importants grands magasins d’Amérique du Sud. Auparavant, il avait occupé diverses fonctions en finance pendant onze ans pour l’épicier Carrefour en Inde et en Indonésie.
Le gestionnaire bénéficie aussi d’une expérience dans l’industrie de l’énergie puisqu’il a amorcé sa carrière en Argentine pour le géant français TotalÉnergies, qui ironiquement vient de vendre 2200 commerces en Europe à Couche-Tard.
Au final, Chris Li considère que l’annonce du départ de Claude Tessier est neutre pour les perspectives de Couche-Tard. L’analyste maintient sa thèse d’investissement à long terme qui repose sur une croissance attrayante tant interne que par acquisitions, le tout appuyé par une solide situation financière.
L’analyste recommande toujours l’achat du titre et ne touche pas à son cours cible de 72 $, soit 17 fois les bénéfices prévus dans deux ans, une évaluation qui correspond à la moyenne historique, précise-t-il.
L’action de Couche-Tard a tout de même cédé 1,5% au lendemain de cette annonce, lors d’une séance pendant laquelle les investisseurs retournaient aux titres plus cycliques et ajoutaient aux titres de technologie. Le titre reste à la hausse de 15%, depuis un an.
Dominique Beauchamp
Groupe Alithya (ALYA, 2,49 $): un trimestre sans surprises
Groupe Alithya (ALYA, 2,49 $): un trimestre sans surprises
Le groupe de consultants en technologie de Montréal a rapporté des revenus de 136,2 millions de dollars (M$), pour un profit brut de 40,7 M$, au 4e trimestre de 2023. Ces revenus sont plus élevés que l’estimation de 135,4 M$ de Jim Byrne, analyste chez Acumen, mais en ligne avec le consensus de 136,1 M$.
L’analyste attribue la hausse de 13,5% des revenus, à 16,2 M$, à la croissance organique et des taux de change favorables ainsi qu’aux acquisitions de Datum et de Vitalyst qui ont procuré 11,9 M$.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour le trimestre est de 10,5 M$, en hausse de 73% comparé au lemême trimestre l’an dernier, mais plus bas de 7,2% que les estimations de l’analyste qui s’attendait à 11,3 M$.
La marge de profit brute est en hausse de 4% à 29,9% comparée à son exercice 2022, légèrement en deçà des attentes de Jim Byrne à 30,2%. L’amélioration provient, selon l’analyste, de la des revenus générés par ses employés canadiens relativement à ceux de ses sous-traitants ainsi que les retombées positives de ses acquisitions.
«Le BAIIA et la marge de profit sont légèrement en dessous de notre modèle, mais montrent une croissance solide en comparaison avec le même trimestre l’an dernier et la compagnie prévoit pouvoir les améliorer dans les prochains trimestres», note Jim Byrne.
L’entreprise a reçu de nouveaux contrats d’une valeur estimée à environ 124 M$ et rapporte un ratio de nouveaux contrats-facturation de 0,91% pour le trimestre.
Jim Byrne considère les résultats trimestriels d’Alithya comme neutres et maintient sa recommandation d’achat ainsi que son cours-cible de 3,50 $.
Matthieu Hains