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À surveiller: Tesla, Banque CIBC et Banque TD

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Tesla, Banque CIBC et Banque TD

L’analyste de la Financière Banque Nationale fait passer son cours cible de 83$ à 84$. (Photo: Romeo Mocafico pour Les Affaires)

Que faire avec les titres de Tesla, de la Banque CIBC et de la Banque TD? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée. 

 

Tesla (TSLA, 297,09 $US): ses actions sont fractionnées, son cours cible est augmenté

À quelques heures du morcellement en trois de chaque titre de Tesla, Daniel Ives de Wedbush fait passer de 333 $US — soit 1000 $ répartis en trois actions — à 360 $US son cours cible.

Le dernier fractionnement des actions de la société dirigée par Elon Musk date d’août 2020, rappelle-t-on dans la note.

Ainsi, son cours cible reflétera davantage cette opération, et la bonification de la production de son modèle Y dans sa principale usine en Chine au cours du trimestre, faisant du même coup miroiter une très bonne fin d’année pour la société. L’entreprise compte d’ailleurs y fabriquer plus d’un million de véhicules par année.

C’est une très bonne nouvelle, d’autant que le deuxième trimestre a été «brutal», écrit Daniel Ives, à cause des mesures sanitaires draconiennes qui ont forcé l’arrêt complet de sa production au pays de Xi Jinping.

Si la société a éprouvé des difficultés, c’est non pas à cause du manque de demandes, mais bien par souci d’approvisionnement, et elle semble sur la bonne voie pour remédier à la situation, dénote l’analyste, avec un regain de la production en Chine et la bonification de celle dans ses usines de Berlin et d’Austin.

En 2023, Wedbush table sur la livraison de pas moins de deux millions d’automobiles. Sa capacité de production lui donnera d’ailleurs, croit-il, un avantage significatif dans la course aux parts de marché du véhicule électrique.

La société profitera grandement de la «Green tidal wave», la transition vers les énergies renouvelables promeut par l’administration de Joe Biden. Bien que la demande pour ses appareils peut être fragilisée à cause de l’incertitude macroéconomique, Tesla devrait continuer de profiter de la plus grande transformation de l’industrie automobile depuis les années 1950, dit-on.

D’ici la fin du mois de septembre, l’analyste promet de réviser encore une fois le cours cible et leurs attentes à l’égard de la demande et de la production au troisième trimestre, tandis que l’entreprise devrait publier ses données dans la première semaine d’octobre.

L’analyste maintient sa recommandation de «surperformance» de secteur.

 

Banque CIBC (CM, 65,67 $): croissance graduelle en vue

Banque CIBC (CM, 65,67 $): croissance graduelle en vue

Après avoir jeté un œil aux résultats dévoilés par la Banque CIBC, Gabriel Dechaine de la Financière Banque Nationale s’attend à ce que sa marge nette sur les intérêts et son levier d’exploitation augmentent graduellement tous deux au cours des prochains trimestres.

Sa division d’assurance de dommage au Canada s’en est bien tiré ce trimestre. Sa performance avant taxes et provisions pour mauvaises créances a crû d’environ 19% par rapport à la même période que l’an dernier, ce qui impressionne l’analyste.

Ces résultats s’expliquent en grande partie par sa marge nette sur ses intérêts qui a augmenté de 13 points de base par rapport au trimestre précédent, de même qu’une croissance dans les deux chiffres de ses prêts. Ses prêts hypothécaires commerciaux ont bondi de 21%, alors que ceux aux particuliers ont grimpé de 11%.

Si l’entreprise se fait souvent reprocher d’être trop exposée au marché bancaire canadien, ce n’est pas du tout le cas ce trimestre-ci, dénote Gabriel Dechaine, car ça a permis d’observer la solidité de cette stratégie.

En effet, avant taxes et provisions pour mauvaises créances, la marge nette sur les intérêts de sa division américaine a glissé de 3 ponts de base, tandis que les autres ont dévoilé des résultats positifs.

La direction explique que les mesures mises en place pour prévenir l’effet des baisses de taux d’intérêt en 2020, sur l’écart entre ce que lui rapport son actif et ce que lui coûte son passif, affecte sa performance dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, rapporte l’analyste.

Selon lui, la situation devrait se corriger au cours des prochains trimestres, soit dès la moitié de l’exercice 2023.

Au cours de ce trimestre-ci, la Banque CIBC a grimpé de 14% ses dépenses, ce qui est légèrement plus qu’au cours de la première moitié de l’exercice, et elle devrait continuer d’augmenter au cours du prochain, a prévenu la direction. L’analyste s’attendait pourtant à ce que celle-ci soit relativement stable.

Or, ses dépenses plus importantes que celles de ses pairs avaient déjà été anticipées par la direction à la fin de 2021. La Banque CIBC avait alors aussi prévu une croissance positive avant taxes et provisions pour mauvaises créances, et un effet de levier d’exploitation stable, des prédictions qui se sont toutes deux réalisées, souligne Gabriel Dechaine.

D’après lui, l’institution bancaire devrait limiter la croissance de ses dépenses, ce qui devrait bonifier entre autres son levier d’exploitation d’ici la moitié de l’exercice 2023. Elle pourra ainsi mieux performer que ses pairs, et ce, malgré une «modeste» croissance de sa marge nette sur les intérêts.

C’est pourquoi l’analyste de la Financière Banque Nationale fait passer son cours cible de 83 $ à 84 $.

 

Banque TD (TD, 86,06 $): qu’une seule ombre au portrait

Banque TD (TD, 86,06 $): qu’une seule ombre au portrait

La Banque TD a dévoilé de bons résultats trimestriels, si on se fit à la lecture que Doug Young de Valeurs mobilières Desjardins en fait.

Ses bénéfices avant taxes et provisions pour mauvaises créances ont augmenté de 8% par rapport à la même période l’an dernier, à 4,74 M$, ce qui est 3% supérieur à ce qu’il anticipait. Son bénéfice par action a atteint 2,09 $, alors que l’analyste tablait sur 2,01 $.

Doug Young se réjouit tout particulièrement de la hausse de 12 points de base par rapport au trimestre précédent de sa marge brute sur les intérêts, et des bénéfices ajustés avant taxes et provisions pour mauvaises créances de son service de couverture de dommages aux États-Unis et au Canada qui sont respectivement 16% et 6% supérieurs à ses attentes.

Il souligne d’ailleurs que la Banque TD a enregistré pour la première fois en plusieurs trimestres une hausse de ses prêts commerciaux.

Tout comme l’analyste de Valeurs mobilières Desjardins s’y attendait, l’institution bancaire a su tirer profit de la hausse des taux d’intérêt, et n’a pas autant été affecté que ses pairs par les méandres du marché boursier, sa division d’affaire ne représentant pas une grande part de ses activités. La Banque TD devrait d’ailleurs profiter de cette stratégie au cours de la prochaine année.

Seule zone d’ombre au portrait: l’opération de couverture dans l’acquisition de la banque américaine First Horizon. Doug Young rapporte que de nombreuses questions ont été soulevées par les observateurs à l’égard de la stratégie adoptée. Selon lui, la Banque TD a simplement fait preuve de prudence dans un marché où les taux d’intérêt sont volatiles.

Valeurs mobilières Desjardins maintient son cours cible à 104 $, et sa recommandation à «achat».