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À surveiller: Tesla, Bombardier et Corporation Pétroles Parkland

Catherine Charron|21 octobre 2022

À surveiller: Tesla, Bombardier et Corporation Pétroles Parkland

(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Tesla, Bombardier et Corporation Pétroles Parkland? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée. 

Tesla (TSLA, 222,04$US): Elon Musk doit rassurer les investisseurs

Alors que la demande demeure «forte» partout sur le globe selon les dires d’Elon Musk, Tesla ne parviendra pas à augmenter autant qu’elle le souhaitait sa cadence de livraison de véhicules, a-t-il annoncé.

Daniel Ives de Wedbush est du même avis, peut-on lire dans sa note publiée après le dévoilement des résultats du troisième trimestre du constructeur automobile, car ça lui demanderait un effort «herculéen» pour parvenir à accroître ses livraisons de 50% en 2022 avec le temps qu’il lui reste. Son taux de croissance devrait plutôt atteindre 45%.

Bien que Tesla ait livré 20 000 véhicules de moins que ce à quoi Wall Street s’attendait, il qualifie sa performance de «respectable dans un environnement très difficile». L’entreprise a rencontré de nombreux défis logistiques et d’approvisionnement notamment en Chine et en Europe, un «retour à la réalité» pour la société qui a semblé esquiver les embuches rencontrées par ses rivales dans le secteur automobile et de la technologie, estime l’analyste.

Ses bénéfices bruts ont été moins bons que ce à quoi s’attendait Daniel Ives, mais ses résultats nets ont été meilleurs que prévu, souligne-t-il. Les marges de profit tirées de sa division automobile ont atteint 27,9%, alors que les analystes tablaient sur 30%.

De plus, ses flux de trésorerie libre ont atteint 3,3 milliards de dollars américains (G$US), alors que les analystes s’attendaient à 2,49 G$US. L’entreprise continue donc de croître et de produire des véhicules et des liquidités.

Tesla devra rassurer les investisseurs, pense Daniel Ives, et leur démontrer que le frein à sa croissance provient bel et bien d’un problème logistique et non pas d’un intérêt plus faible pour ses voitures, alors que la compétition augmente constamment.

L’analyste estime que le ton employé par Elon Musk lors du dévoilement de ses résultats était «très positif et n’a pas divergé de la vision que Tesla a précédemment présentée. Ceci dit, ce trimestre n’a pas été de tout repos, et a laissé les investisseurs sur leur faim, eux qui ont des attentes encore plus élevé à son égard qu’envers le reste de l’industrie».

Il s’attend notamment à ce que l’entreprise annonce un rachat d’action de l’ordre de 7 G$US, étant donné sa position d’encaisse. Toutefois, si l’entente d’Elon Musk avec des créanciers pour racheter Twitter devait être annulée, ça pourrait ranimer la peur de le voir vendre davantage de titres.

Malgré les défis logistiques et de livraisons de véhicules de Tesla, Daniel Ives maintient sa recommandation à «surperformance de secteur». Cependant, il recoupe 60$US à son cours cible, qui passe de 360$US à 300$US.

Bombardier (BBD.B, 31,84$): les jets d’affaires défient le pronostic

 

Bombardier (BBD.B, 31,84$): les jets d’affaires défient le pronostic

Kornak Gupta de la Banque Scotia est sorti si optimiste du salon commercial NBAA Business Aviation Convention and Exhibition à Orlando en Floride, que ça a redoré le portrait qu’il s’était fait pour ce secteur, et Bombardier en a profité.

En effet, l’analyste estime que les investisseurs qui ne miseront pas sur l’entreprise à cause de son «activité cyclique» ou de son importante dette rateraient une opportunité. L’entreprise a selon lui toutes les cartes en main pour accroître ses bénéfices malgré les turbulences d’un ralentissement économique, tout en accumulant des liquidités supplémentaires, «contrairement à ce qui s’est passé au cours des derniers cycles».

Tous les acteurs de l’industrie rencontrés s’entendent pour dire que la demande pour les nouveaux jets et les appareils usagés, à un point tel que les producteurs doivent augmenter la cadence de production pour répondre à leur carnet de commandes bien rempli.

De plus, le prix des appareils, constate l’analyste, est encore élevé. L’inflation est certes en cause, tout comme le peu d’avions sur le marché de la revente.

Après avoir rencontré des membres de la haute direction de Bombardier, l’analyste en est venu à la conclusion que la correction qu’il a apportée dernièrement à ses prévisions pour 2024 était trop prudente. En fait, même celles à court terme et pour 2025 le seraient aussi.

Par exemple, la révision à la hausse de 900% des attentes de Bombardier à l’égard de ses flux de trésorerie lui semble maintenant bien plus plausible, tout comme sa cible de générer 2 milliards de dollars en revenu d’ici 2025.

Son carnet de commandes est assez solide selon l’analyste pour lui permettre de ne pas piquer du nez si un ralentissement économique survient bel et bien.

L’analyste rapporte que Bombardier compte utiliser ses fonds excédentaires pour rembourser sa dette, et la refinancer à plus long terme si jamais cette avenue lui est plus avantageuse. De plus, elle «n’a aucune dette arrivant à échéance avant la fin de 2024», rappelle Kornak Gupta.

Bombardier se trouve aussi sur la bonne voir pour atteindre à la fois son seuil d’endettement net à long terme, à 4,5 milliards de dollars, et pour dépasser dès cet exercice-ci sa cible de flux de trésorerie libre de 2025, qui se situe à plus de 500 millions de dollars. Puisque l’analyste est de plus en plus convaincu qu’elle parviendra à bien s’en tirer malgré l’orage qui semble se profiler à l’horizon, il maintient sa recommandation de «performance de secteur», et fait grimper de 50$ à 52$ son cours cible.

Corporation Pétroles Parkland (PKI-T, 27,45$) : un analyste révise ses prévisions

Corporation Pétroles Parkland (PKI-T, 27,45$) : un analyste révise ses prévisions

Après avoir consulté les données préliminaires présentées en amont du dévoilement des résultats trimestriels du fournisseur de carburant et Corporation Pétroles Parkland, Michael Van Aelst de la Banque TD, révise ses attentes

Il a notamment réduit son bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) pour le troisième trimestre de 2022 pour l’exploitant des marques Ultramar et Esso, mais augmenté celui du quatrième trimestre afin d’y intégrer la clôture plus hâtive que prévue de l’acquisition de l’entièreté des parts de SOL une bannière caribéenne.

Faisant preuve de prudence, concède-t-il, l’analyste estime que son BAIIA devrait atteindre 1,604 million de dollars (M$). En tenant compte de la performance de SOL, l’entreprise est toutefois d’avis que ses bénéfices devraient atteindre 1,6 à 1,7 milliard de dollars.

Son BAIIA de 126 M$ plus faible que prévu est en partie causé par la marque caribéenne, mais aussi par des pertes aux États-Unis, et des marges plus maigres que prévu tirées des ventes à un prix plus bas du carburant au Canada.

De plus, l’importante volatilité du prix des produits de base de la dernière année a démontré à Michael Van Aelst que Parkland a plus de difficulté à générer des bénéfices dans un tel contexte.

Tant et aussi longtemps que ses résultats feront preuve d’une telle sensibilité, notamment sur le marché américain, il ne s’attend pas à ce que la valeur de ses actions se rapproche de sitôt de sa valorisation moyenne de 8,3x son BAIIA.

Il abaisse donc son multiple à une fourchette de 7x à 7,5 x, ce qui diminue son cours cible, qui glisse de 50$ à 39$. Son titre se trouve donc présentement sous-évalué, et se trouve plus abordable que la moyenne de ses pairs, et la situation devrait rester ainsi encore un moment croit Michael Van Aelst.

Cependant, il s’attend à «un taux de croissance annuel composé de son BAIIA de 6% jusqu’en 2024, et à un rendement de ses flux de trésorerie livre de 10 à 12%, ce qui devrait lui permettre de réduire la taille de sa dette, et éventuellement augmenter sa valorisation lorsque les investisseurs auront repris confiance en ses prévisions».