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À surveiller: Tesla, Boralex et CP

Jean Gagnon|Mis à jour le 15 avril 2024

Que faire avec les titres de Tesla, Boralex et CP? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Tesla, Boralex et CP? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

 

Tesla (TSLA, 228,70 $US): L’évaluation du titre est trop élevée, selon l’analyste de la RBC

Joseph Spak, analyste chez RBC Marchés des capitaux, estime que l’évaluation du titre est élevée, les bonnes nouvelles étant déjà intégrées dans le cours actuel du titre. En conséquence, il réitère sa recommandation de «sous-performance» et il maintient son cours cible à 190$US, soit plus de 15% sous le niveau actuel.

Au chapitre des bonnes nouvelles, l’analyste note que les livraisons de véhicules électriques du producteur américain ont été plus élevées au troisième trimestre que ce qu’il avait prévu. En conséquence, il réduit le montant des pertes qu’il croit que la société encaissera pour le trimestre de 0,91$US par action à 0,49$US.

Le nombre de véhicules vendus pour le troisième trimestre pourrait s’approcher de 100 000, lorsque le chiffre sera divulgué au tout début du mois d’octobre, note l’analyste. Mais son attention se portera plutôt sur les résultats financiers. Et les chiffres pourraient bien démontrer une certaine dichotomie entre le volume et les bénéfices, selon lui.

C’est le noeud du problème pour Tesla en tant que titre de croissance. Le chiffre de ventes servira bien ceux qui croient qu’une forte demande justifie l’évaluation élevée du titre. Mais il faut voir plus loin, selon l’analyste de la RBC. Les ventes du trimestre ont profité de l’entrée dans de nouveaux marchés, ce qui ne signifie pas nécessairement une demande stable, selon lui.

De plus, les commandes ont été stimulées par des réductions de prix qui vont faire mal aux marges et aux flux de trésorerie. En bout de ligne, la réaction aux résultats du trimestre illustrera bien le conflit entre croissance et flux de trésorerie, explique l’analyste.

Il croit que les participants aux marchés placeront éventuellement de plus en plus d’importance sur la profitabilité et qu’ils repenseront leurs hypothèses à long terme pouvant justifier un cours de l’action plus élevé.

 

Boralex (BLX, 22,76 $): De belles occasions de croissance face à elle

Boralex (BLX, 22,76 $): De belles occasions de croissance face à elle

La direction de Boralex participait en début de semaine à une série de rencontres avec des investisseurs sous l’égide de BMO Marchés des capitaux. L’analyste de la BMO, Ben Pham, note que la direction a offert une démonstration intéressante des occasions de croissance qui se présentent à elle, tout en élaborant sur les questions d’investissement socialement responsable.

Compte tenu que l’action de Boralex se négocie à escompte par rapport aux titres de ses concurrents, soit un ratio valeur de l’entreprise (EV)/bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 10,5 fois versus 12,5 fois, l’analyste classe le titre parmi ses trois meilleurs choix du secteur des infrastructures énergétiques.

La recommandation de l’analyste est «surperformance» et son cours cible sur un an est de 26$.

La direction décrit la firme comme ayant un potentiel de croissance à long terme exceptionnel, ainsi que des flux de trésorerie de grande qualité. Elle prévoit un taux de croissance annuel composé de ses flux de trésorerie discrétionnaires de 20% d’ici 2023, note l’analyste.

La croissance proviendra principalement du développement organique de son offre d’énergie renouvelable grâce, surtout, au secteur éolien en France et au solaire aux États-Unis, et dans une moindre mesure au Canada, indique la direction.

La discussion a parfois bifurqué vers les questions concernant l’environnement, les pratiques socialement responsables et la gouvernance ESG (environnement, social, gouvernance), remarque l’analyste. Sur ces questions, la direction explique qu’avec son emphase axée à 100% sur l’énergie renouvelable, son modèle d’affaires est par nature socialement responsable et écologique. Elle concède toutefois qu’elle doit favoriser encore plus la divulgation de ses pratiques ESG compte tenu qu’il s’agit là d’une préoccupation de plus en plus grande chez les investisseurs.

La firme annonçait hier le rachat de ses 144 millions d’obligations convertibles encore en circulation, note l’analyste. Elle prévoit de plus refinancer sa dette existante en France vers le fin de l’année.

 

CP (CP, 292,12 $): Malgré un environnement difficile, l’analyste de la BMO maintient sa recommandation

CP (CP, 292,12 $): Malgré un environnement difficile, l’analyste de la BMO maintient sa recommandation

Bien qu’une relative faiblesse de ses marchés et une concurrence intense l’amènent à réviser à la baisse ses prévisions, Fadi Chamoun, analyste chez BMO Marchés des capitaux, maintient pour CP sa recommandation de «surperformance». Mais il abaisse marginalement son cours cible sur un an de 355$ à 350$.

Bien qu’il n’exclut pas la possibilité que le titre pourrait être l’objet d’une certaine volatilité à court terme compte tenu que l’ensemble des analystes procède actuellement à des révisions à la baisse, l’analyste croit qu’une exécution de qualité et de bons facteurs fondamentaux à moyen terme justifient sa recommandation.

Après avoir assisté à quelques rencontres avec des investisseurs, l’analyste perçoit que CP continuera de bien exécuter sa stratégie commerciale axée vers une croissance pouvant générer des marges élevées tout en limitant les dépenses en capital.

Sans surprise, l’analyste perçoit également que lorsqu’il est question de volume d’opérations, le ton est à la prudence. Le transporteur sur rail fait face à quelques vents de face, entre autres une demande plus faible pour certains segments industriels et commerciaux.

De plus, la hausse des prix devrait demeurer robuste, mais en-deçà des niveaux que l’on a connu récemment, croit l’analyste. Dans ce secteur du transport, la hausse des prix est sensible à la demande. En période de forte demande et d’utilisation de capacité élevée, elle se situe entre 3% et 4%. Mais lorsque la demande faiblit, la hausse des prix se retrouve dans la fourchette de 2% à 3%. C’est ce niveau que l’analyste prévoit pour 2020.