D'ici 18 mois, Tesla produira deux millions de véhicules par année, prévoit Wedbush Securities (Photo: 123rf)
Que faire avec les titres de Tesla, Canadien National et Savaria? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Tesla (TLSA, 865,80 $ US): un solide trimestre en attendant le vrai point de bascule de 2022
L’admirateur sans bornes de Tesla, David Ives, de Wedbush Securities, voit dans les résultats «impressionnants» du troisième trimestre tous les éléments qui font briller le pionnier des voitures électriques dans le monde.
En pleine pénurie pour les puces et congestion portuaire, Tesla a livré 241 391 véhicules et a réalisé des revenus trimestriels de 13,7 milliards de dollars américains conformes aux attentes.
Surtout, les marges brutes du secteur automobile excèdent 30% ce qui dépasse les attentes par 250 points de pourcentage. Sans l’effet des crédits de carbone, ces marges sont passées de 23,7 à 28,8%.
La division d’énergie et de stockage n’est pas en reste ayant accru ses revenus de 39% à 806 millions de dollars américains.
«Ces marges donnent un aperçu de la future Tesla qui commence à profiter du levier (de rentabilité) de sa giga-usine en Chine», écrit l’analyste en précisant que le fabricant se dirige vers un bénéfice d’exploitation annuel de 13 G$ US.
En 2022, l’usine chinoise (qui exporte ses autos aux États-Unis et en Europe) sera responsable de plus de 40% des livraisons mondiales de Tesla.
Cette somme est «monumentale» quand on sait que la société commence à bénéficier de ses avantages concurrentiels dans les véhicules électriques au moment où la demande explose, avec la Chine en tête, ajoute-t-il.
Cet avantage concurrentiel risque de grandir puisque deux nouvelles usines, à Austin au Texas et à Berlin en Allemagne, entreront en production d’ici la fin de l’année. D’ici 18 mois, la capacité annuelle du fabricant grimpera à 2 millions de véhicules.
Bien que la pénurie de puces et que la congestion portuaire risquent encore de perturber la performance des prochains trimestres, Daniel Ives augmente son cours cible de 1000 à 1100 $US parce que Tesla passera à un autre niveau tant en termes de production, de revenus et de marges, en 2022.
L’analyste compare le point de bascule à «un raz de marée vert» et il hausse de 1300 à 1500 $US par action le potentiel haussier de Tesla à long terme.
Après avoir doublé en un an, l’action s’échange à des multiples de 12,8 fois les revenus prévus dans 12 mois et 117 fois les bénéfices prévus dans 12 mois.
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Canadien National (CNR, 161,53$): le plan de relance bien enclenché, avant même le nouveau PDG
Vertement critiquée par l’investisseur activiste TCI Fund Management pour son retard sur les chemins de fer de classe 1, Canadien National donne un avant-goût de son potentiel au troisième trimestre.
L’action du principal chemin de fer au pays a d’ailleurs gagné 5,2% le 20 octobre et a atteint un nouveau sommet annuel en cours de séance.
Cinq semaines après avoir annoncé un plan de relance, le CN surpasse les attentes grâce en partie à une meilleure conjoncture, qui inclut la hausse de 5,1% des tarifs depuis le début de l’année, soit la plus marquée depuis 2012.
Le bénéfice avant intérêts et impôts de 1,47 milliard de dollars a surpassé par 5,4% les prévisions de BMO Marchés des capitaux tandis que le bénéfice net de 1,52$ par action est 7,8% mieux que prévu.
L’analyste Fadi Chamoun est encore plus satisfait de la progression rapide du plan de coupes de 550 millions de dollars prévue en 2022. D’ici la fin de l’année, le chemin de fer aura «sécurisé» des économies de main-d’œuvre de 250 M$.
Le CN a aussi trouvé d’autres économies de 100 M$, entre autres, dans l’achat de matériaux et de services. Le plan a donc déjà atteint les deux tiers des objectifs, précise l’analyste.
«La hausse de 5,1% des tarifs suggère que les 150 M$ de revenus additionnels prévus au plan progressent bien aussi», ajoute Fadi Chamoun.
Ces progrès expliquent pourquoi le CN prévoit une hausse de 10% du bénéfice en 2021 malgré le moins grand volume de céréales transportées. La société est aussi confiante de dégager comme prévu des flux de trésorerie disponibles de 3 à 3,3 G$ en 2021.
Fadi Chamoun juge pour le moins inhabituel qu’un PDG ne réalise pas son propre plan d’action en faisant référence au départ à la retraite de Jean-Jacques Ruest en janvier 2022, sans toutefois rappeler que le fonds TCI exige son départ et propose même son remplaçant.
«Le potentiel d’amélioration des profits du CN dépasse largement ce que prévoit le plan stratégique de 2022. Il reste à voir si le changement de la garde deviendra le catalyseur pour réaliser ce potentiel haussier», écrit-il.
Fadi Chamoun augmente son cours cible de 150 à 160$, mais le titre l’a déjà franchi, d’où sa recommandation de conserver le titre.
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Savaria (SIS, 19,63 $): la hausse des coûts avant celle des prix
La flambée des coûts de fret, notamment pour le transport par conteneurs de la Chine dont les tarifs ont septuplé, incite Justin Keywood, de Stifel GMP à tempérer ses attentes à court terme pour le fabricant d’équipements d’accessibilité.
L’analyste juge que Savaria est bien positionnée en tant que chef de file pour résister aux problèmes d’approvisionnement, mais il reporte à 2022 la hausse espérée de 130 points de pourcentage des marges pour 2021 en raison du décalage entre la hausse des coûts et celle des prix de vente.
Ceci dit, le bénéfice d’exploitation ajusté de 100 millions de dollars qu’il prévoit pour 2021 reste conforme aux objectifs de la société.
Heureusement, les revenus sont au rendez-vous grâce à la demande des équipements de mobilité de la part des personnes âgées moins autonomes qui désirent vieillir à la maison. Avec son réseau de 15 usines et centres de distribution en Amérique du Nord, en Europe et en Chine, «Savaria devrait pouvoir répondre à la demande solide, mais à un coût plus élevé», dit-il.
Justin Keywood mentionne que la société rapatrie à l’usine robotisée de Toronto la fabrication de sièges d’escalier courbée afin de contrer la hausse des salaires et la pénurie de main-d’œuvre.
La société devrait aussi profiter des synergies et de la vente en Amérique des produits vedettes du fabricant Handicare (les sièges d’escalier courbe et droit) acquis en janvier.
La réduction des prévisions à court terme ne change pas la «thèse de placement» dans Savaria à long terme, assure l’analyste de Stifel GMP qui conserve son cours cible de 25 $ et sa recommandation d’achat.