Que faire avec les titres de Tesla, CGI et Stantec? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de Tesla, CGI et Stantec? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Telsa (TLSA, 644,38$ US): excellentes nouvelles, mais son titre hyperbolique dérange
D’entrée de jeu, Joseph Spak, de RBC Marchés des capitaux, reconnaît que Tesla n’avait que de bonnes nouvelles à annoncer aux actionnaires au quatrième trimestre, mais il n’en reste pas moins que l’ascension hyperbolique du titre est extrême.
Il hausse son cours-cible de 315 à 530$ US en accordant différentes probabilités à divers scénarios potentiels, mais cet objectif est bien inférieur au cours actuel qui a grimpé de presque 14% depuis les résultats. Tesla a explosé de 250% depuis l’été dernier.
«Nous continuons de croire que le titre est surévalué dans un scénario fondamental raisonnable. Nous devons toutefois porter plus attention aux scénarios extrêmes. Si les optimistes continuent de rêver, il est possible que le titre atteigne le cours cible (928$US) du scénario le plus optimiste», évoque M. Spak.
Tesla est un titre dynamique, complexe dont la valeur est difficile à établir, admet M. Spak. «Le duel entre la vision d’Elon Musk à long terme et les facteurs fondamentaux à court terme font du titre de Tesla un pendule accroché à l’humeur des investisseurs», prévient-il.
Néanmoins, maintenant que les profits et les flux de trésorerie apparaissent durables, l’analyste se dit prêt à évaluer le titre en fonction des ventes et du bénéfice d’exploitation.
Son scénario de base prévoit désormais des livraisons de véhicules de 524 000 en 2020, de 618 000 en 2021 et de 860 000 en 2022.
Ses prévisions de bénéfices ajustés passent donc à 12,25$US, 13,45$US et 17,85$US par action pour ces trois années.
Bien que les marges et les bénéfices du quatrième trimestre annoncé soient difficiles à cerner, en raison des crédits accordés aux acheteurs de véhicules entre autres, les flux de trésorerie libres d’un milliard de dollars ont doublé ses prévisions.
Son cours-cible repose sur les hypothèses suivantes: des revenus de 40 milliards de dollars américains et une marge d’exploitation de 9,7% en 2021. Il accorde des probabilités de 65% à ce scénario principal.
Ce modèle débouche sur une valeur de 496$US qu’il module ensuite en fonction de scénarios pessimistes et optimistes auxquels il accorde des probabilités de 17,5% chacun, pour arriver au cours cible de 530$US.
Groupe CGI (GIB.A, 105,68$): une pause comme tant d’autres
Groupe CGI (GIB.A, 105,68$): une pause comme tant d’autres
Après qu’un bond de 30% de l’action en 2019 ait porté son évaluation à plus 20 fois les profits, CGI se devait de répondre aux attentes au premier trimestre.
Le bénéfice d’exploitation (474 millions de dollars) a été conforme aux tandis que la marge d’exploitation de 15,5% les a surpassé.
Par contre, la croissance de 1,2% des revenus, sans l’effet des acquisitions, a eu l’effet d’une douche froide puisqu’au trimestre précédent, le rythme avait été de 4,4%.
Le ratio de 0,9 qui compare les nouveaux contrats aux revenus facturés, a aussi raté la cible de 1,08 des analystes. Un ratio supérieur à un est souhaitable pour assurer la progression future des revenus.
Les nouveaux contrats signés de 2,75 milliards de dollars ot baissé de 19% par rapport au total de 3,4G$ d’un an plus tôt.
Ces résultats mitigés et la chute de 8% du titre le 29 janvier n’ébranlent pas Richard Tse, de la Financière Banque Nationale. Il recommande à ses clients de profiter du recul pour acheter des actions. Il s’attend d’ailleurs à ce que CGI fasse de même en rachetant aussi ses actions.
L’analyste attribue le ralentissement à l’hésitation des clients à adopter les nouveaux services de transformation numérique proposés par le consultant en TI.
En d’autres mots, les clients préfèrent accorder de plus petits mandats de 3 à 5 ans au lieu de l’habituelle période 7 à 10 ans, avant d’aller plus loin.
L’analyste a confiance que les nouveaux mandats se transformeront en plus gros contrats de gestion de services, au fil du temps.
L’évolution de la nature des revenus le rassure aussi. Les services de gestion en TI et en processus d’affaires représentent 45% des nouvelles commandes et 54% des revenus. Ces contrats d’impartition procurent des revenus plus récurrents que la consultation et l’intégration de systèmes, explique M. Tse.
«C’est signe que les clients passent de l’évaluation des projets de transformation numérique à leur déploiement», croit-il..
Entretemps, les acquisitions prendront le bâton jusqu’à ce qu’à ce que la croissance interne ré-accélère, ajoute-il.
M. Tse évalue la capacité d’acquisitions de CGI à 8 G$.
D’ailleurs, l’achat récent d’Acando et de Scisys devraient ajouter à l’élan que CGI connaît en Europe, à l’exception de la Grande-Bretagne.
CGI reste une machine à générer des liquidités. Les flux de trésorerie ont grimpé de 19% à un record de 465 M$, au premier trimestre.
Les flux de trésorerie libres devraient passer de 1,5 à 1,8 milliard de dollars en 2020.
Il renouvelle donc sa recommandation d’achat et son cours-cible de 120$.
Stantec (STN, 39,98$): un potentiel de rattrapage à capter
Stantec (STN, 39,98$): un potentiel de rattrapage à capter
Maintenant que la société de génie-conseil a une nouvelle équipe de direction et un nouveau plan d’action, son titre pourrait réduire l’écart d’évaluation dont il souffre par rapport à ses semblables, dans l’industrie très prisée des consultants.
C’est de moins ce qu’espère Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale.
Les nouvelles priorités de répartition de capital, qui consiste à réaliser de petites acquisitions ciblées et à racheter les actions, semblent plaire de plus en plus aux investisseurs.
L’éventail des spécialités de Stantec est plus équilibrée qu’avant maintenant que la part du secteur pétrolier et des ressources est passée de 43 à 15% des revenus.
Le génie-conseil en infrastructures procure 29% des revenus de Stantec, mais ce créneau offre un bon potentiel à long terme à l’échelle mondiale, soutient l’analyste.
Le nouveau regard des investisseurs survient en même temps que les prévisions de bénéfices se stabilisent, à la suite d’une longue période de révisions à la baisse, ajoute-t-il.
M. Sytchev rappelle que dans le passé l’évaluation de Stantec s’est rapprochée de celle de la vedette Groupe WSP Global (WSP, 95,60$) lorsque sa croissance interne était similaire, citant la périodee entre 2012 et 2014.
La popularité croissante des entreprises «durables» auprès de la communauté financière devrait aussi jouer en sa faveur, fait valoir l’analyste.
Les services-conseil dans les domaine de l’eau et de l’environnement représentent en effet 36% de ses revenus.
Tous ces facteurs justifient de relever le multiple d’évaluation accordé au du titre de 10 à 11 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2021 et le cours cible de 40 à 45$.
Stantec s’échange aussi à un multiple attrayant de 15,1 fois le bénéfice projeté en 2021, par rapport à celui de 14,3 de l’indice S&P/TSX, bien que le rendement de l’avoir des actionnaires de 13,3% prévu en 2021 est plus élevé que la moyenne des sociétés de l’indice, soutient-il.