Les livraisons de Tesla au premier trimestre ont été relativement conformes aux prévisions. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Tesla, Constellation Software et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Tesla (TSLA, 1 084,59 $ US): des livraisons relativement conformes aux prévisions au premier trimestre
Le fabricant de véhicules électriques Tesla affirme avoir livré 310 048 véhicules durant les trois premiers mois de 2022, ce qui est supérieur à la prévision de 294 567 de l’analyste de Bank of America John Murphy.
La performance est toutefois légèrement inférieure à celle du consensus des analystes, de 312 540 livraisons.
John Murphy note que les chiffres ont été pratiquement stables par rapport aux livraisons de 308 600 véhicules durant le quatrième trimestre de 2021.
«Il est encourageant de constater que les livraisons des modèles S/X poursuivent leur ascension, bien que les volumes soient relativement faibles, alors que celles des modèles 3/Y ont été stables par rapport au dernier trimestre de 2021», note l’analyste.
Tesla a dévoilé des livraisons de 14 724 modèles S/X au premier trimestre de 2022, ce qui constitue une hausse de 25% par rapport au trimestre précédent et de 629% sur un an.
La société a aussi livré 295 324 modèles 3/Y, en baisse de 1% par rapport au quatrième trimestre de 2021, mais en hausse de 62% sur un an.
Les analystes anticipaient des livraisons de 13 192 modèles S/X et 300 064 modèles 3/Y.
«Le fait que les livraisons restent stables est un signe encourageant pour l’entreprise dans un contexte de défis macroéconomiques des chaînes d’approvisionnement. Toutefois, il reste à éclaircir si les soubresauts de la production de la dernière année sont attribuables à un ralentissement de la croissance des commandes ou sont le résultat d’une baisse de capacité ou de l’absence de dévoilement de nouveaux modèles», raconte l’analyste.
Ce dernier ajoute qu’au cours des derniers mois, Tesla a annoncé des progrès dans ses efforts de commercialisation, entre autres dans une usine de pièces à Shanghai, après avoir suspendu ses travaux en début d’année pour des raisons qui restent nébuleuses. La société a aussi reçu le feu vert des autorités pour amorcer la production à son usine de Berlin.
Malgré cela, Tesla a repoussé le lancement de son Cybertruck à la fin de 2022, un an plus tard que prévu.
«La capacité de l’entreprise à poursuivre sa croissance accélérée dépendra du dévoilement de nouvelles versions de ses modèles existants et de l’arrivée de nouveaux véhicules comme le Cybertruck, de même que d’une hausse de sa capacité de production à Berlin et à Austin, ce qui demandera beaucoup de capitaux», estime l’analyste.
John Murphy ne touche pas à sa recommandation «neutre» sur le titre de Tesla ni à son cours cible sur un an de 1 100 $ US.
Constellation Software (CSU, 2 175,63$): la stratégie de croissance par acquisitions se poursuit
Constellation Software (CSU, 2 175,63$): la stratégie de croissance par acquisitions se poursuit
La société de logiciels Constellation Software a déployé 961 millions de dollars (M$) pour réaliser 34 acquisitions durant le premier trimestre, un record qui va bien au-delà des prévisions de Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux.
Ce dernier anticipait des acquisitions totalisant 280 M$ durant le trimestre.
«Cela reflète le modèle décentralisé de Constellation et montre que l’entreprise commence à bénéficier d’une certaine normalisation des valorisations des éditeurs de logiciels», estime l’analyste.
Ce dernier ajoute que les acquisitions permettront à Constellation Software de générer des revenus supplémentaires de 1,21 milliard de dollars (G$) annuellement, dont 10% permettront à la société de gonfler son bénéfice par action.
Paul Treiber rappelle que la plus grosse transaction, annoncée le 2 mars, a été celle de Allscripts’ HLP (Hospitals and Large Physician Practices) pour un montant de 700 M$. «Nous croyons que Constellation paye 0,8 fois les ventes et 10 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté avant synergies. Le taux de rendement interne potentiel est de 17% à 20% sur cette acquisition», affirme-t-il.
L’analyste ajoute que les 34 transactions durant le trimestre sont aussi un record et que ce chiffre est de loin supérieur à la moyenne de 25 par trimestre de l’entreprise. Selon lui, la société continuera de réaliser plus d’une centaine d’acquisitions par année grâce à son modèle décentralisé qui cible plus de 40 000 éditeurs de logiciels dans un marché de plus de 200 milliards de dollars.
Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre avec un cours cible sur un an de 2 800 $, estimant que le taux de rendement minimal sur les grosses acquisitions est moins élevé que sur celles de plus petite taille. Paul Treiber ajoute que la stratégie de l’entreprise d’utiliser ses flux de trésorerie disponibles pour des acquisitions est attrayante et lui permettra de continuer de créer de la valeur pour ses actionnaires.
Bombardier (BBD.B, 1,43 $): un titre plus attrayant
Bombardier (BBD.B, 1,43 $): un titre plus attrayant
Les analystes de la Banque Scotia ont accueilli une réunion d’investisseurs avec le vice-président principal et chef de la direction financière de Bombardier, Bart Demosky, suivant l’annonce de l’entreprise de consolider ses actions dans un ratio qui oscillera entre 10 pour une et 30 pour une.
«Le principal élément qui est ressorti de cette rencontre est que Bombardier ne signale aucun vent contraire lié à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, à des problèmes de chaîne d’approvisionnement ou à l’inflation», note l’analyste Konark Gupta.
Ce dernier estime que l’entreprise est en bonne posture pour livrer ses objectifs à court et long terme. «Nous croyons que la consolidation permettra de réduire considérablement la volatilité du prix de l’action et attirer des investisseurs à plus long terme», dit-il.
L’analyste anticipe que le ratio de consolidation sera plus proche de 10 pour une, étant donné que deux autres entreprises du secteur, Air Canada et CAE, ont respectivement entre 200 et 300 millions et entre 300 et 400 millions d’actions en circulation.
«Bombardier est aussi en bonne posture pour devancer d’un an son plan de remboursement de sa dette à long terme. Après avoir effectué un remboursement de 3 milliards de dollars (G$) en 2021, la société a payé un montant de 400 M$ au premier trimestre de 2022, pour une baisse totale de 34% de sa dette à long terme de 10,1 G$ (à la fin de l’exercice 2020)», note-t-il.
Konark Gupta ajoute que la société a presque atteint son objectif de réduire le coût de ses appareils Global 7500 de 20% entre sa cinquantième et sa centième livraison, après avoir fait baisser le coût de fabrication de l’appareil de 40% avant la cinquantième livraison. Bombardier a livré son centième appareil en mars à sa cliente VistaJet.
L’analyste conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 2,35 $. Il soutient que les investisseurs devraient tirer avantage de la récente volatilité du prix de l’action pour en faire l’acquisition, lui qui voit un potentiel de remontée jusqu’à 3,50 $ d’ici deux à trois ans sans tenir compte de la consolidation à venir.