(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres Tesla, Transcontinental et Innergex? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Tesla (TSLA, 184,86 $ US) : le robot taxi révisé à la baisse
RBC Marchés des capitaux révise à la baisse les mathématiques du projet de robots taxis de Tesla pour accorder une plus grande part du marché à ses concurrents, ce qui a de lourdes répercussions sur le cours cible.
L’analyste Tom Narayan explique que la RBC calcule désormais une somme de 0,81 $ le mile pour le marché américain plutôt que 0,96 $ auparavant. Ce faisant, la différence de revenus est plutôt accordée à des concurrents comme Lyft et Uber.
Il ajoute appliquer la même logique autant en Europe de l’Ouest, en Chine et dans le reste du monde.
Cette tarification reflète la réalité économique qui permet à un opérateur de flotte de générer un taux de rentabilité interne de 15%, poursuit-il. Ensuite, il alloue désormais 25% des revenus au prestataire de service, 15% au manufacturier d’origine pour le prêt du véhicule, 10% au concepteur du logiciel, et 35% à l’opérateur de la flotte pour tenir compte des frais d’exploitation.
La RBC voit maintenant quatre scénarios possibles pour Tesla plutôt que deux, tous avec une allocation de revenus différente.
Le premier est celui où Tesla possède et opère une flotte de robots taxis (100% des revenus), la seconde est celle où un autre opérateur utilise les véhicules, le logiciel et l’application de Tesla (35%) et un troisième où un opérateur n’utilise que le véhicule et le logiciel (25%). Dans le dernier, l’opérateur n’utilise que le logiciel, préférant une autre voiture et une autre application (10%).
Compte tenu de ces nouvelles données, la RBC maintient sa prévision de surperformance du titre de Tesla relativement à son secteur d’activités, mais abaisse son cours cible de 293 $ US à 227 $ US.
Transcontinental (TCL.A, 14,70 $) : trois aspects positifs
Transcontinental (TCL.A, 14,70 $) : trois aspects positifs
La récente rencontre de la CIBC avec la direction de Transcontinental a fait ressortir trois aspects qu’elle voit d’un œil positif.
Le premier, explique l’analyste Hamir Patel, est que les efforts de réduction de coûts sont en avance sur l’échéancier. Le programme d’une durée de deux ans, qui a été annoncé il y a sept mois, cible entre 20 M$ et 40 M$ d’économies récurrentes. Actuellement, l’entreprise se dirige vers une somme de 30 M$ à la fin de l’exercice financier 2024 et pourrait atteindre, voire dépasser, la valeur supérieure de la fourchette ciblée.
L’analyste se dit également optimiste face à l’opinion du directeur financier Donald LeCavalier, qui estime qu’il y a encore de l’espace pour améliorer les marges du marketing expérientiel (actuellement d’environ 15%). Les revenus de ce segment sont passés d’un peu moins que 17 M$ en 2017 à près de 200 M$ en 2023, souligne-t-il.
Le deuxième élément positif est la bonne transition de la circulaire Raddar, qui devrait notamment profiter aux segments de services au détail ainsi que de l’impression. La présence de la circulaire s’étend partout au Québec ainsi qu’à Vancouver. Une expansion est prévue dès juillet dans d’autres parties de la Colombie-Britannique ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador. Il y a aussi une option de la rendre nationale.
Le troisième point est le retour sur investissement pour les actionnaires. Transcontinental a récemment lancé une offre publique de rachat dans le cours normal des activités, un programme qu’Hamir Patel s’attend voir exécuté dans les prochaines années. En même temps, l’entreprise est en voie d’atteindre son objectif de générer 100 M$ d’ici la fin de 2025 (peut-être même avant) grâce à son programme de vente d’actifs immobiliers.
Transcontinental s’affaire de plus à réduire sa dette (qui devrait atteindre 1,7 fois d’ici la fin de 2024, sous sa cible de 2,0 fois) notamment grâce à sa génération de flux de trésorerie, à la vente d’actifs immobiliers et la normalisation de dépenses d’investissement, que la CIBC voit se diriger vers 100 M$ annuellement.
La CIBC maintient sa prévision de surperformance du titre de Transcontinental face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 18 $.
Innergex énergie renouvelable (INE, 10,59 $) : vente d’actifs en vue d’une croissance
Innergex énergie renouvelable (INE, 10,59 $) : vente d’actifs en vue d’une croissance
La vente de parts minoritaires de trois actifs texans à un nouveau partenaire permettra à Innergex un retour vers la croissance, estime la Financière Banque Nationale.
Innergex a vendu des parts minoritaires dans le projet éolien de 350 MW de Foard City (22,2% des parts vendues), éolien de 226 MW de Griffin Trail (49,9%) et solaire-éolien de 250 MW de Phœbe (49,9%) à Irradiant Partners pour la somme de 257 M$. L’analyste Rupert Merer souligne qu’Innergex demeure le propriétaire majoritaire et l’opérateur pour ces trois projets.
Le produit net de la transaction servira principalement à rembourser la dette existante des projets Foard City et Phœbe (157 M$) ainsi que le contrat d’achat de couverture d’électricité en place à Phœbe (75 M$). Le reste devrait être utilisé pour les besoins généraux de l’entreprise (26 M$), souligne Rupert Merer.
En plus de réduire son exposition et son levier dans l’Electric Reliability Council du Texas (ERCOT), l’analyste avance que l’entreprise québécoise prend un pas dans la bonne direction dans sa transition vers une croissance durable.
Innergex possède un pipeline prospectif d’environ 9,9 GW, duquel 12 projets totalisant 939 MW sont déjà à une étape avancée, 27 projets (3862 MW) sont à mi-parcours et 44 projets (5111 MW) sont au démarrage.
Plus de croissance pourrait survenir au Canada, avec un bon nombre d’appels d’offres qui incluent un premier en Colombie-Britannique depuis 15 ans, un projet de 200 MW en Saskatchewan ainsi que plusieurs autres au Québec et en Ontario.
Innergex a libéré du capital en vue d’une croissance future, avec plus de 500 M$ disponibles au premier trimestre en plus de financer plusieurs autres leviers, notamment le recyclage et le refinancement d’actifs.
Avec un juste prix pour ses actifs, l’entreprise sera en mesure de réduire le poids de sa dette et se débarrasser de contrats défavorables, remarque Rupert Merer. Il estime que les actions de l’entreprise demeurent sous-évaluées, mais qu’elle prend les mesures nécessaires pour débloquer une valeur supplémentaire.
La Financière Banque Nationale maintient sa prévision de surperformance du titre d’Innergex face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 16 $.