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À surveiller : TFI, Canopy et Nvidia

Catherine Charron et Stéphane Rolland|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller : TFI, Canopy et Nvidia

Desjardins Marché des capitaux revoit à la baisse ses attentes quant aux résultats trimestriels de Canopy Growth. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres TFI, Canopy et Nvidia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

TFI International (TFII, 111,38$) : une acquisition motrice de croissance

L’acquisition complétée le 30 avril 2021 des divisions de transport de lots brisés et de lots complets dédiés de UPS par TFI International a tout pour réjouir Cameron Doerksen de la Financière Banque Nationale.

L’entreprise qui possède la plus importante flotte de transport au Canada a annoncé le 25 janvier dernier qu’elle comptait conclure la transaction au cours du deuxième trimestre de 2021 pour la somme de 800 millions de dollars américains (M$ US). Ses revenus tirés de la division de transport de lots brisés passeront donc d’environ 15 % à 39 % de ses revenus totaux d’ici 2022.

L’augmentation des marges de profits d’UPS Freight est un moteur de croissance pour les bénéfices de TFI International, et ce, bien que sur une base ajustée, la division d’UPS était en équilibre en 2020. L’entreprise dont le siège social se trouve à Montréal saura revoir les combinaisons de marchandises transportées pour qu’elles soient plus lourdes, elle renégociera des contrats qui génèrent des pertes, et réduira les coûts. Ainsi, l’analyste croit qu’une marge de profits de 10 % est réaliste.

Toute chose étant égale par ailleurs, si TFI International parvient à augmenter ses marges de profits au cours des deux ou trois prochaines années, le bénéfice total avant impôts et intérêts de l’entreprise devrait bondir de 76 % par rapport au montant de référence présenté dans les résultats de 2020.

D’ailleurs, puisque le transport de lots brisés est la plus importante division de l’entreprise, l’analyste croit qu’elle pourrait profiter d’une revalorisation positive, surtout si elle parvient à améliorer sa rentabilité au cours des prochains trimestres. En effet, le cours des sociétés de ce secteur s’échange à un ratio de 27 fois les bénéfices, et leur valeur représente 14 fois leurs bénéfices avant intérêt, impôts et amortissement (BAIIA). Dans le secteur du transport de lots complets, le cours est plutôt de 16 fois les bénéfices d’une société, tandis que la valeur de l’entreprise est de 6 fois son BAIIA.

L’analyste souligne que le secteur du transport de lots brisés, qui consiste à transporter dans un même camion la marchandise de plusieurs clients, est consolidé. Cameron Doerksen rappelle que l’an dernier, les 25 plus grands joueurs de l’industrie se sont partagé 90 % des 42 G$US générés. À l’inverse, les 25 plus importantes entreprises du secteur des lots complets ne se sont partagés que 8 % des revenus totaux.

Le transport de lots brisés est bien mieux adapté pour répondre aux besoins du commerce en ligne dans les zones urbaines. Les détaillants livrent de plus petites quantités, mais plus régulièrement dans leurs centres de distribution et leurs grandes surfaces afin de garnir leur inventaire.

C’est pourquoi la Financière Banque Nationale maintient sa recommandation «surperformance » et revoit son cours cible à la hausse, le faisant passer de 115 $ à 129 $. Pour établir son cours cible, l’analyste augmente son multiple du ratio valeur de l’entreprise/BAIIA de 9 fois à 12 fois.

 

Canopy Growth Corporation (WEED, 27,66$) : le feu se tempère

 

Canopy Growth Corporation (WEED, 27,66$) : le feu se tempère

Le ralentissement du rythme des nouvelles commandes, la baisse des ventes pour l’ensemble de l’industrie et la fermeture des magasins à cause de la COVID-19 au cours des derniers mois contraignent Desjardins Marché des capitaux à revoir à la baisse ses attentes quant aux résultats trimestriels de Canopy Growth.

Cette correction est d’autant plus marquante, car John Chu était plus optimiste que l’ensemble des analystes avant de réviser ses prévisions. Il anticipait précédemment sur des revenus de 178,3 millions de dollars (M$), et une perte avant intérêt, impôt et amortissement de 57,3 M$ pour le quatrième trimestre de l’exercice 2021 qui s’est terminé le 31 mars 2021.

Cette confiance s’appuyait alors sur le fait que les ventes nettes du producteur de cannabis de 132,2 M$ au troisième trimestre de l’exercice 2021 avaient dépassé les prévisions du consensus. Canopy Growth avait aussi mis la main sur 15,7 % des parts du marché, une hausse de 0,3 % par rapport au trimestre précédent.

Aujourd’hui, John Chu table plutôt sur des revenus 142,6 M$ et une –perte avant intérêts, impôts et amortissement de 72,2 M$. Des données publiées par Headset, le 18 mai dernier, lui laissent croire que l’entreprise de Smiths Falls a perdu des parts de marché en Ontario au quatrième trimestre, autant du côté du cannabis séché que des boissons infusées,et ce, malgré qu’elles aient crû au cours des quatre premières semaines du trimestre de 1,5 % par rapport aux trois mois précédents.

Ses concurrentes comme Aurora Cannabis et Rubicon Organics ont aussi dévoilé des baisses de ventes du côté des produits récréatifs de 20 à 30 % par rapport au trimestre précédent, ce qui assombrit le portrait de la situation pour Canopy Growth aux yeux de l’analyste.

 

Dans de pareilles circonstances, John Chu s’intéressera tout particulièrement aux prévisions de la direction pour les exercices de 2022 à 2024 lors du dévoilement des résultats du producteur de cannabis le 1er juin prochain.

Canopy Growth a indiqué qu’elle s’attendait à un taux de croissance annuel composé de ses revenus nets de 40 à 50 % entre l’exercice 2022 à 2024, et à un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) positif dès la deuxième moitié de 2022, alors que les analystes tablent plutôt sur l’exercice 2023. Elle croit que ses marges d’exploitation devraient atteindre 20 % au cours de l’exercice 2024.

L’analyste de Desjardins Marché des capitaux s’intéressera aussi aux mises à jour sur l’acquisition du producteur torontois de cannabis Supreme, à l’état de ses activités américaines et à ses ventes à l’international.

John Chu laisse inchangés sa recommandation de conserver le titre et son cours cible à 55 $, mais assure qu’il les révisera après le dévoilement des résultats.

 

Nvidia (NVDA, 599,67 $US) : prévisions pour ce soir

 

Nvidia (NVDA, 599,67 $US) : prévisions pour ce soir

La vigueur de l’industrie du jeu vidéo et l’intérêt pour le minage des cryptomonnaies augurent bien pour les résultats du fabricant de cartes graphiques, qui seront publiés ce soir après la fermeture des marchés, anticipe Ambrish Srivastava, de BMO Marchés des capitaux.

L’analyste pense que la tendance favorable ajoutera près de 500 millions de dollars américains (M $US) aux revenus, soit 9% des revenus totaux. Cette prévision n’inclut pas les 150 M$US de revenus prévus par la direction pour son processeur graphique destiné spécifiquement pour le minage de cryptomonnaies, précise-t-il.

Les recherches d’Ambrish Srivastava dans l’industrie laissent croire que les stocks sont encore très serrés. Il estime que la société dispose de stocks pour environ deux semaines, comparativement à une moyenne de six semaines.

BMO Marchés des capitaux révise à la hausse ses prévisions du bénéfice par action pour les exercices 2022 et 2023, qui passent de 13,90 $US à 15,25 $US et de 13,85 $US à 14,95 $US, respectivement.

Pour le premier trimestre de l’exercice 2022 dévoilé ce soir, l’analyste anticipe des revenus de 5,45 milliards (G$US), soit une hausse de 9% par rapport au précédent trimestre, et un bénéfice par action de 3,30 $US (une hausse de 6,4% par rapport aux trois mois précédents). Cela se compare au consensus de 5,39 G$US et 3,28 $US.

Il maintient sa recommandation «surperformance» et son cours cible de 680 $US.