L’analyste Konark Gupta, de la Banque Scotia, relève pour une seconde fois en moins d’un mois ses prévisions à court terme sur les résultats financiers d’Air Canada. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de TFI International, Foot Locker et Air Canada? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
TFI International (TFII, 129,80 $, 99,71 $US): l’entreprise vend sa division CFI à Heartland Express
L’entreprise TFI International annonce la vente de sa division CFI, qui offre des services de transport de lots complets, de contrôle de la température et de logistique sans actif au Mexique et aux États-Unis à Heartland Express (HTLD, 15,97 $) pour un montant de 525 millions de dollars américains (M$ US).
La transaction doit se conclure au troisième trimestre de l’exercice 2022.
«Avant les surcharges sur le carburant, la division CFI avait généré des revenus de 450 M$ US et un bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) de 50 M$ US en 2021, soit environ 5% des montants totaux déclarés par TFI International durant l’exercice», raconte Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale.
Selon l’analyste, la transaction permet à TFI de réduire son exposition au secteur du transport de lots complets, qui était le moins performant de l’entreprise avec un rendement sur le capital investi de seulement 8,2% durant le dernier trimestre. «Les activités de transport de lots complets étaient aussi celles qui devaient affronter le plus de concurrence et qui étaient les plus cycliques, alors la vente de la division apportera une certaine stabilité aux résultats financiers de TFI», estime l’analyste.
Cameron Doerksen rappelle que la direction de TFI a déjà laissé entendre qu’elle était à la recherche d’occasions de fusions et acquisitions dans les secteurs de la logistique, du transport de lots brisés et du transport spécialisé de lots complets. «Après la conclusion de la vente, les secteurs de la logistique et du transport de lots brisés constitueront 68% des revenus de TFI selon nos prévisions pour l’exercice 2023», dit-il.
L’analyste ajoute que la direction a conservé sa prévision de bénéfice par action à 8 $ pour l’exercice 2022. «Même après avoir retiré le BAIIA de CFI de nos prévisions, en incluant une réduction de l’endettement, une réduction des dépenses en capital et la baisse du nombre d’actions en circulation (à la conclusion du programme de rachat d’actions de l’entreprise), nous croyons que la transaction sera positive pour TFI», dit l’analyste qui conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre mais relève légèrement son cours cible sur un an qui passe de 150 $ à 152 $.
Foot Locker (38,39 $US): de bons résultats et une nouvelle PDG, mais des risques fondamentaux demeurent
Foot Locker (38,39 $US): de bons résultats et une nouvelle PDG, mais des risques fondamentaux demeurent
Le détaillant de chaussures Foot Locker a dévoilé le 19 août des résultats financiers supérieurs aux prévisions de l’analyste Lorraine Hutchinson, de Bank of America, mais la nouvelle qui a eu le plus gros effet est, à son avis, l’arrivée de Mary Dillon, ancienne PDG de la société de produits de beauté Ulta Beauty, au poste de PDG de l’entreprise dès le 1er septembre.
«La nouvelle de l’arrivée de Mary Dillon est très encourageante étant donné son parcours bien documenté. Toutefois, la nouvelle PDG arrive à un moment difficile pour Foot Locker, alors que l’entreprise veut diversifier ses activités et réduire l’espace en magasins réservé aux chaussures Nike», note l’analyste.
Nike a en effet annoncé qu’elle allait réduire ses livraisons de paires de chaussures à Foot Locker à compter du quatrième trimestre, ce qui pourrait inciter certains clients à être moins fidèles au détaillant. «Les ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) pourraient reculer de 8% et de 14% respectivement au 3e et au 4e trimestre», croit Lorraine Hutchinson.
Elle souligne que la direction a constaté une certaine vigueur des ventes de chaussures de marque New Balance, Converse, Vans, Crocs, Hoka et On Running.
L’analyste dit ne pas être surprise de constater un ralentissement des ventes en juin et durant la première moitié de juillet du côté de l’entreprise, alors que les pressions inflationnistes ont heurté les consommateurs de plein fouet.
«Les résultats se sont améliorés durant la deuxième moitié de juillet et nous voyons que la période de la rentrée scolaire a connu un bon départ. Nous abaissons toutefois notre prévision de bénéfice par action de 0,14 $US, à 4,31 $US pour l’exercice 2022, alors que les bons résultats au second trimestre ont été tempérés par des prévisions plus prudentes pour la deuxième moitié de l’année», explique-t-elle.
Lorraine Hutchinson relève par contre sa prévision de bénéfice par action pour l’exercice 2023 de 0,11 $US pour le porter à 4,11 $US pour refléter une réduction des coûts.
L’analyste conserve une recommandation «neutre» sur le titre de Foot Locker, de même que son cours cible sur un an de 43 $US.
Air Canada (AC, 18,45 $): l’analyste de la Banque Scotia encore plus confiant
Air Canada (AC, 18,45 $): l’analyste de la Banque Scotia encore plus confiant
L’analyste Konark Gupta, de la Banque Scotia, relève pour une seconde fois en moins d’un mois ses prévisions à court terme sur les résultats financiers d’Air Canada, alors que le prix du carburant continue de reculer pendant que la demande reste forte d’ici la fin de l’exercice 2022.
Selon lui, le prix du carburant est descendu à 1,18 $ le litre ces derniers jours, lui qui avait atteint un sommet de 1,72 $ le litre en mai dernier. L’analyste rappelle qu’en 2019, année prépandémique, le prix moyen du carburant avait été de 0,68 $ le litre. Pour l’ensemble de l’exercice, il continue d’anticiper un prix moyen du litre de carburant de 1,23 $ le litre.
Si la tendance se maintient, Air Canada pourra dévoiler au troisième trimestre du présent exercice une première baisse du prix moyen du carburant après huit trimestres consécutifs de hausse.
«De plus, la demande apparaît robuste pour la saison estivale, de même que pour l’automne et l’hiver à venir, selon des discussions que nous avons pu avoir avec la haute direction du transporteur», précise Konark Gupta. Air Canada s’attend à ce que le trafic dans les appareils rebondisse à 79% de son niveau prépandémique au troisième trimestre et à 74% au quatrième trimestre, ce qui se compare à 55% au second trimestre.
«Nous prévoyons un taux d’occupation total de 84,5% au troisième trimestre, ce qui se compare à 86,1% lors de la période correspondante en 2019», note-t-il.
L’entreprise dit également s’être améliorée depuis le mois de juin en ce qui concerne les annulations et les retards de vols, de même que pour la manipulation des bagages.
«Tout cela mis ensemble, nous pensons que le deuxième semestre de l’entreprise sera très favorable, avec une accélération des marges bénéficiaires par rapport aux trimestres précédents et des flux de trésorerie disponibles qui restent positifs», écrit l’analyste.
Ce dernier reconnaît toutefois que le titre est pour le moment en recul de 13% depuis le début de l’année et se négocie encore près de son creux pandémique d’environ 15 $ atteint en avril 2020. Selon lui, l’évaluation du titre est attrayante à 3 fois le ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (VE/BAIIA) prévu en 2024, alors que la moyenne des autres titres du secteur est à 4,6 fois.
Konark Gupta conserve sa recommandation de «surperformance» et son cours cible sur un an de 26 $.