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À surveiller: TFI International, Meta Platforms et Bombardier

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: TFI International, Meta Platforms et Bombardier

Les résultats trimestriels de Bombardier ont plu à l'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de TFI International, Meta Platforms et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

 

TFI International (TFII, 138,49$; NY, 101,88 $US): le déclin des volumes de fret frappe

Le camionneur a bien navigué la faiblesse de la demande de fret au premier trimestre, juge Fadi Chamoun de BMO Marchés des capitaux, mais «l’aggravation des turbulences économiques» obligent TFI à réduire ses perspectives.

En effet, la reprise saisonnière du volume généralement observée en mars et avril ne se matérialise pas.

L’ex-Transforce s’attend désormais à ce que la mauvaise conjoncture persiste une bonne partie de 2023, en particulier dans le segment du transport de lots brisés aux États-Unis, ce qui retardera l’amélioration prévue de coefficient d’exploitation (qui exprime les dépenses d’exploitation en proportion des revenus) de cette division.

Le transport de lots brisés permet aux camionneurs de combiner les chargements de plusieurs clients en une seule expédition.

En conséquence, TFI diminue ses prévisions annuelles d’environ 5%. Le bénéfice attendu passe d’une fourchette de 7,50-7,60$ US à une autre de 7 à 7,25$ US, soit environ 4% de moins que le consensus.

L’entreprise prévoit désormais dégager des flux de trésorerie disponibles de 700 à 800 millions de dollars américains en 2023, au lieu de l’objectif initial de 800 M$.

Ces nouvelles orientations annuelles prévoient que le camionneur consacre 300 M$ US à des acquisitions ciblées et au rachat de ses actions, deux éléments absents de ses perspectives originales, ce qui suggère que ses prévisions auraient baissé davantage sans ces deux mesures.

Fadi Chamoun croit qu’il sera difficile pour la division de transport de lots brisés d’améliorer son coefficient d’exploitation aux deuxième et troisième trimestres comme prévu. TFI vise un coefficient de 90-92% en 2023 alors qu’il était de 92,6% au premier trimestre.

«TFI devrait pouvoir atténuer l’impact du déclin des volumes sur son exploitation en migrant l’ex-UPS Freight sur sa propre plateforme, mais nous croyons que l’amélioration du coefficient d’exploitation sera plus graduel que prévu à moyen terme», entrevoit l’analyste.

Le camionneur a conclu cinq achats depuis le début de l’année et convoite deux autres transactions de plus grande taille au cours des prochains trimestres. Le groupe américain qui exploite 240 centres de services pour le transport de lots brisés ArcBest (ARCB, 80,80$US), dont TFI a 4% des actions, est toujours dans la mire bien que les investisseurs n’osent pas y croire.

«TFI a généré de la valeur par ses acquisitions dans le passé. Il y a donc un bon appétit de la part des investisseurs pour une transaction transformationnelle en particulier dans le segment américain des lots brisés où les acteurs de calibres sont peu nombreux», explique Fadi Chamoun.

Au final, l’analyste de BMO réduit ses prévisions de 7,26 à 6,92$ US par action pour 2023 et de 8,75 à 8,10$ US pour 2024. IL abaisse aussi son cours cible de 115 à 105 $US, soit 8 fois le bénéfice d’exploitation.

Au cours actuel, le titre offre un rapport risque-rendement «équilibré» et un potentiel d’appréciation limité. Il n’en recommande donc pas l’achat.

Dominique Beauchamp

 

 

Meta Platforms (META, 237,17 $US) : un écosystème d’intelligence artificielle pour l’avenir


Meta Platforms (META, 237,17 $US) : un écosystème d’intelligence artificielle pour l’avenir

Meta Platforms à augmenté ses revenus à 28,6 milliards de dollars américains (G$) US au premier trimestre, une hausse de 3% par rapport à l’année dernière, et a battu le consensus qui était de 27,7 G$ US. Une augmentation de 5 points de pourcentage (excluant les taux de change) sur le trimestre précédent.

Les revenus publicitaires ont été un des principaux facteurs avec une croissance de 7%, 5% au-dessus du consensus. La direction a cité le commerce électronique de la Chine vers les États-Unis ainsi que la monétisation des «Reels» et de son service de messagerie Messenger comme le moteur des gains de parts de marché.

«Nous pensons que Meta est bien positionnée pour une accélération de ses revenus publicitaires au-dessus de ses pairs dans l’industrie, aidée par la monétisation des “reels” et de la messagerie, au cours des 12 prochains mois», estime Justin Post, analyste chez Bank of America.

Avec un revenu d’exploitation de 7,2 G$ US et un bénéfice par action de 2,20$US, au-delà des attentes des analystes, l’action se négociait en hausse de ~13% à la suite de la publication des résultats.

Les investissements massifs de Meta dans l’acquisition de GPU pour augmenter ses capacités en intelligence artificielle (IA) sont convaincants, estime Justin Post. La direction de Meta a souligné les avancées de son IA dans plusieurs secteurs comme la production de contenus et le placement de la publicité.

Meta utilise un écosystème ouvert qui va permettre aux usagers, développeurs et entreprises de construire sur sa plateforme. Pour l’analyste, ceci signifie la possibilité d’une rétention de la clientèle sur plusieurs années et favorisera la croissance dans les années à venir.

Justin Post estime que Meta est bien positionnée pour accélérer ses revenus publicitaires et il augmente son cours-cible sur un an, lui qui passe de 250 $US à 300 $US pour 2024, sous réserve des certains facteurs de risque comme la possibilité d’une récession en 2023 et l’environnement réglementaire européen.

L’analyste maintient sa recommandation d’achat.

Matthieu Hains

 

Bombardier (BBD, 61,38$) : l’analyste de la Financière Banque Nationale relève sa recommandation

Bombardier (BBD, 61,38$) : l’analyste de la Financière Banque Nationale relève sa recommandation

Bombardier a livré des résultats financiers trimestriels au premier trimestre qui ont convaincu Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, de relever sa recommandation sur le titre de l’entreprise.

Cette recommandation passe de «performance égale au secteur» à «surperformance», alors que le cours cible sur un an passe de 79$ à 85$.

L’analyste note que les revenus ont atteint 1,45 milliard de dollars américains (G$US), ce qui reste sous sa prévision de 1,54G$US, mais qui est supérieur au consensus des analystes, de 1,42G$US.

Bombardier a livré 22 appareils durant le trimestre, quatre de moins que ce à quoi s’attendait Cameron Doerksen, mais les marges bénéficiaires ont touché 14,6%, 2,6 points de pourcentage au-dessus des attentes. Il soutient malgré tout que la direction du fabricant d’avions d’affaires reste confiante de pouvoir livrer 138 appareils cette année.

«Le carnet de commandes à la fin du premier trimestre est resté stable par rapport à celui du trimestre précédent à 14,8G$US malgré une volatilité macroéconomique significative», écrit-il. Le ratio des nouvelles commandes pour chaque livraison s’est établi à 0,9.

«Le carnet de commandes robuste offre une visibilité sur l’objectif de Bombardier d’atteindre son objectif de produire 150 appareils en 2025, comparativement à 123 en 2022», note-t-il.

L’analyste estime également que la croissance des revenus du côté des services à fortes marges bénéficiaires donne confiance en ses prévisions de croissance des revenus et des marges au cours des prochaines années. Les revenus provenant des services ont atteint 433 millions de dollars américains (M$US) durant le trimestre, alors qu’il anticipait 389M$US.

Il croit que Bombardier générera des revenus de 7,83G$US cette année et 8,06G$US en 2024.

«Si Bombardier est capable d’atteindre son objectif de générer un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,6G$US en 2025 et en nous basant sur un ratio valeur d’entreprise/BAIIA raisonnable de sept fois, cela nous donne une action dont la valeur future vaudrait 115$CA. En utilisant nos prévisions pour 2025, légèrement plus conservatrices, nous arrivons tout de même à une valeur de 100$, ce qui est de beaucoup supérieur au cours actuel», raconte l’analyste.

Le BAIIA du premier timestre s’est chiffré à 212M$US, alors que l’analyste tablait sur un chiffre de 184M$US.

Cameron Doerksen avait abaissé sa recommandation sur le titre de Bombardier en février pour refléter la montée rapide de celui-ci. Depuis ce temps, le titre s’est replié de 12% et a terminé la séance de jeudi (suivant la publication des résultats) sur un recul de 4,9% à 61,38$. «Avec les résultats financiers supérieurs aux prévisions pour le premier trimestre, en plus du fait que la direction de l’entreprise a relevé ses prévisions d’ici 2025 en mars, nous pensons que la valeur actuelle de l’action constitue un point d’entrée plus attrayant», dit-il.

Denis Lalonde