(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de McDonald’s, Stingray et BMO? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
McDonald’s (MCD, 264,48$US): de la déception au menu
L’action de McDonald’s s’est peut-être appréciée à la suite de l’annonce de ses résultats décevants pour le deuxième trimestre de 2024, mais les analystes se montrent pessimistes pour le reste de l’exercice, notamment ceux de Bank of America.
Rappelons que lundi, le géant de la restauration rapide a déclaré un chiffre d’affaires en baisse de 8% par rapport à la même période l’année dernière, ainsi qu’un bénéfice net en chute de 12%, à 2,02 milliards de dollars américains (G$ US).
Et alors que le consensus des analystes pour le bénéfice par action était de 3,07$US, il a plutôt été de 0,97$US.
Selon les analystes de Bank of America, la tendance négative s’est poursuivie au mois de juillet, alors que les ventes par restaurants comparables (ouverts depuis plus d’un an) aux États-Unis ont subi une diminution dans tous les segments opérationnels de l’entreprise. Ce, malgré la prolongation jusqu’au mois d’août d’offres de repas à 5$ censées ramener dans les restaurants les ménages à plus faibles revenus.
À l’extérieur des États-Unis, dit Bank of America, «nous pensons que la déception a été encore plus grande dans les différents marchés internationaux où la chaîne est présente, alors que les pressions économiques sur les ménages à plus faibles revenus commencent aussi à se faire sentir. Même en pleine période olympique en France, la fréquentation des restaurants n’augmente pas, et nous pensons que cette stagnation dans le marché va se poursuivre».
Il y a quand même de bonnes nouvelles au menu pour McDonald’s. Notamment la baisse du prix du bœuf qui permet au restaurateur de garder l’inflation du coût de ses aliments sous celui de l’augmentation de ses prix. Ce qui lui permet de conserver des marges bénéficiaires de près de 40%.
Malgré tout, Bank of America abaisse ses prévisions pour le bénéfice par action en vue du troisième trimestre. En raison de la diminution des ventes par restaurants comparables, celles-ci passent de 3,42$US à 3,26$US. Pour l’exercice 2024, Bank of America abaisse également sa prévision de 12,33$US à 11,66$US.
Quant à l’action, Bank of America établit sa recommandation à «neutre» et abaisse son cours cible sur une période de 12 mois, qui passe de 288$US à 278$US, en s’appuyant sur un multiple de 20,8 fois ses estimations du bénéfice par action pour 2025 et 2026.
Stingray (RAY.A, 8,11$): la société devrait poursuivre sur sa lancée
Stingray (RAY.A, 8,11$): la société devrait poursuivre sur sa lancée
C’est la semaine prochaine, le 6 août, que l’entreprise québécoise Stingray présentera les résultats de son premier trimestre de l’exercice financier 2025. Les attentes sont élevées envers le distributeur montréalais de produits musicaux.
Selon le consensus des analystes, Stingray devrait poursuivre sur sa lancée des derniers trimestres. Ce à quoi souscrit Adam Shine de la Financière Banque Nationale. Selon lui, les revenus de Stingray devraient atteindre 85 millions de dollars (M$), son bénéfice ajusté avant impôts et amortissements devrait se chiffrer à 30M$ et le bénéfice ajusté par actions atteindre 0,21$.
Les revenus de diffusion et de musique commerciale devraient atteindre 53M$, alors que ceux des radios sont attendus à 32M$.
«Ces revenus dans le segment de la diffusion et de la musique commerciale ne sont pas seulement alimentés par la plateforme de publicité audio dans les magasins, mais aussi par ses solutions de distribution de contenus télévisuels sans publicités (Free Ad-Supported TV : FAST) et le divertissement à l’intérieur des voitures, qui continuent d’aller chercher de nouvelles bases de clientèles», écrit Adam Shine, dans une note publiée mardi. Pour ces raisons, l’analyste fait passer sa prédiction de marge bénéficiaire ajustée avant impôts et amortissement de 36,4% à 37,1% pour l’exercice financer 2025.
FAST rapporte près de 0,30$ de revenus à Stingray par heure de diffusion (0,15$ net), et les revenus qui en résultent sont appelée à grimper rapidement à 40M$ par trimestre en 2025, alors que de nouvelles chaînes seront offertes aux consommateurs. De plus, le segment de divertissement dans les véhicules s’appuie maintenant sur un partenariat avec Tesla. Les revenus de celui-ci sont évalués à court terme entre 8M$ et 11M$.
L’analyste conserve donc sa recommandation sur le titre de Stingray à «surperformance», et augmente son cours cible sur un an, qui passe de 9$ à 9,50$. Cette augmentation s’appuie sur un multiple de 7,2 fois la valeur de l’entreprise par rapport à son bénéfice avant impôts et amortissements anticipé en 2025 et 6,3 fois en 2026.
Banque de Montréal (BMO, 114,33$): les craintes par rapport au crédit persistent
Banque de Montréal (BMO, 114,33$): les craintes par rapport au crédit persistent
Même si l’action de la Banque de Montréal a été sévèrement sanctionnée en mai dernier après l’annonce de résultats inférieurs aux attentes (-9%), le pessimisme semble toujours de mise en ce troisième trimestre.
Il faudra attendre au 27 août pour la publication des résultats, mais déjà, certains analystes, dont ceux de RBC Marchés des capitaux, s’attendent à ce que les problèmes de provisions sur pertes élevées et de croissance aux États-Unis persistent.
Ainsi, Darko Mihelic, analyste à RBC, abaisse sa recommandation sur le titre de BMO de «surperformance» à «performance égale au secteur», tout en abaissant son cours cible sur un an, qui passe de 124$ à 118$. En ce sens, le ratio cours/bénéfice passe d’un multiple de 10,7 à 10,5.
«Nous avons constaté suffisamment d’éléments qui laissent croire que les prévisions sur pertes de BMO ne sont pas aussi solides que nous l’avions anticipé. Selon nous, plus le cycle du crédit progressera, plus le risque de la BMO augmentera. Les résultats américains de la BMO en ce qui a trait au crédit semblent présenter une valeur aberrante par rapport à ses pairs aux États-Unis et ses résultats au deuxième trimestre de 2024 étaient pires que ceux des autres banques canadiennes», écrit Darko Mihelic.
Citant notamment un prêt dans le domaine des assurances qui est tombé en défaut de paiement, l’analyste de RBC Marchés des capitaux pose la question: «Est-ce que BMO est un indicateur d’une détérioration du crédit aux États-Unis, ou la Banque est victime de ses façons de faire en la matière?»
Avant de répondre: «Nous avons analysé le deuxième trimestre des banques américaines afin de voir si elles maintenaient une trajectoire similaire à celle de BMO en ce qui a trait au crédit. En bref, c’est BMO qui semble être un cas unique», tranche-t-il.