(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de TFI International, Savaria et Microsoft? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
TFI International (TFII, 215,87$): mi-figue mi-raisin
Bien que la spécialiste du transport TFI International ait dévoilé le 25 juillet 2024 une performance trimestrielle supérieure aux attentes de la Financière Banque Nationale, Cameron Doerksen réduit sa recommandation à l’égard de son titre.
En effet, la société a livré un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 380 millions de dollars américains (M$US) et un bénéfice par action de 1,71$US. L’analyste misait plutôt respectivement sur 343M$ US et 1,60$US.
Son chiffre d’affaires et ses flux de trésorerie libres sont toutefois en deçà de ceux sur lesquels Cameron Doerksen tablait.
Sa division du transport par camion a connu un deuxième trimestre plutôt tranquille à cause de la conjoncture, indique-t-il. Sa division de fret en chargement partiel de sa bannière TForce Freight a par exemple généré moins de revenus pour chaque transport par rapport au trimestre précédent.
Le volume total transporté par ce segment aux États-Unis s’est aussi déprécié, bien que la société ait mis en place une stratégie pour en augmenter la rentabilité. Depuis le premier trimestre de l’exercice, elle bonifie notamment son service à la clientèle, et hausse le poids de chaque livraison, rappelle l’analyste.
Cameron Doerksen souligne que pour la première fois, ce trimestre-ci, TFI International inclut dans ses résultats ceux de Daseke, la société de transport du Texas qu’elle a acquis. L’entreprise a bonifié le chiffre d’affaires de la société canadienne de 329M$ US. La direction est d’avis qu’elle a de nombreuses avenues pour réduire ses coûts d’exploitation, rapporte l’analyste. Elle a même laissé entendre qu’elle pourrait dépasser la bonification de 0,50$US de son bénéfice par action en 2025 auquel elle s’attend, ajoute-t-il.
L’analyste demeure convaincu que la société a à long terme des occasions de croître. À court terme, toutefois, il préfère miser sur la prudence. Puisque la société tente encore d’améliorer la performance de sa division de fret en chargement partiel aux États-Unis, il ne pense pas qu’elle parviendra à limiter ses dépenses d’exploitation à 88% de ses revenus d’ici la fin de 2024. Il mise désormais plutôt sur 2025.
De plus, son titre est aujourd’hui 20% supérieur à son cours à pareille date l’an dernier, alors que l’indice Dow Jones Transportation Average n’a crû que de 1%.
C’est pourquoi il diminue son cours cible de 221$ à 217$, et sa recommandation à «performance de secteur».
Savaria (SIS, 19$): c’est une aubaine
Savaria (SIS, 19$): c’est une aubaine
À quelques jours du dévoilement des résultats trimestriels de la spécialiste québécoise de l’accessibilité Savaria, Frédéric Tremblay de Valeurs mobilières Desjardins réitère sa confiance et creuse à nouveau l’écart entre ses attentes et celles du consensus des analystes, souligne-t-il.
Ça fait maintenant un an que l’entreprise de Laval a mis en place son programme Savaria One, à travers lequel la société ajuste ses ventes et son exploitation pour lui permettre de «libérer son plein potentiel». Elle devrait maintenant commencer à collecter le fruit de ses efforts, croit l’analyste qui hausse ses attentes à l’égard des exercices 2024 et 2025.
Au deuxième trimestre de 2024, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) auquel il s’attend atteint 39,2 millions de dollars (M$), et non pas 38,1M$ comme précédemment anticipé grâce à des opérations plus efficientes, et une optimisation de ses activités notamment.
Frédéric Tremblay qualifie de «prudent» le consensus des analystes qui table sur un BAIIA ajusté de 36,5M$. Cette retenue serait causée selon lui par la charge ponctuelle de 5M$ que la société a dû éponger à pareille date l’an dernier au moment de l’implantation de son progiciel de gestion intégré en Europe. Les analystes font aussi peut-être simplement preuve de patience en attendant de réellement sentir les retombées du déploiement de son plan pluriannuel, selon lui.
Pour l’instant, ils ne lui attribuent qu’une contribution de 2,1M$ aux résultats du deuxième trimestre de 2024, ce qui est trop faible d’après l’analyste, d’autant que la société a l’intention de livrer un BAIIA ajusté annuel de 200M$, ce qui correspond à une marge bénéficiaire de 20%. Savaria devrait y parvenir dès 2025 ou 2026, estime Frédéric Tremblay.
De plus, il s’attend à ce que son chiffre d’affaires ait crû au deuxième trimestre de 9,4% en un an à 217,1M$. Il misait auparavant sur 213,1M$.
Sa performance devrait notamment avoir été bonifiée par sa tarification et le fait que la population est vieillissante ce qui augmente la demande pour ses produits qui facilitent l’accessibilité. De plus, on la compare à un trimestre où, un an plus tôt, la société a déployé un progiciel de gestion intégré, ce qui avait momentanément plombé ses résultats trimestriels, rappelle l’analyste.
Son effet de levier devrait avoir représenté environ 2x son BAIIA ajusté.
Le titre de Savaria correspond présentement à 9,1x le BAIIA ajusté attendu par l’analyste en 2025. C’est bien en deçà du multiple moyen au cours des cinq dernières années de 10,4x et peu justifié, écrit Frédéric Tremblay, avec le vieillissement de la population et le souhait grandissant de demeurer le plus longtemps possible à son domicile.
L’analyste réitère sa recommandation d’achat, et fait passer son cours cible de 23,5$ à 24$, soit 10,5x le BAIIA ajusté cible pour l’exercice 2025.
Microsoft (MSFT, 245,92$US): surfer sur la déferlante de l’IA
Microsoft (MSFT, 245,92$US): surfer sur la déferlante de l’IA
Ce qui intéresse surtout Daniel Ives de Wedbush dans le dévoilement des résultats trimestriels de Microsoft, outre la performance de la société de Redmond, c’est de prendre le pouls sur l’adoption de l’intelligence artificielle (IA), dit-il en marge de la publication de ce soir après la fermeture des marchés.
En effet, Microsoft est l’un des baromètres de ce raz-de-marée qui déferle sur le quotidien des consommateurs, et ça se reflète notamment dans le recours à son service d’infonuagique Azure.
L’analyste s’attend à ce que la société s’en soit mieux tiré que ce à quoi il s’attendait au cours du trimestre qui s’est terminé en juin. Elle devrait avoir généré un chiffre d’affaires de 64,37 milliards de dollars américains (G$US). Son bénéfice par action devrait quant à lui avoir dépassé les 2,93$US.
Tout porte à croire selon l’analyste que l’IA sera pour Microsoft ce que l’iPhone a été pour Apple, dopant la demande pour son service d’infonuagique.
Selon ce qu’il a pu observer sur le terrain, 70% des postes de travail sur lequel le système d’exploitation de Microsoft est installé utiliseront les fonctionnalités pour entreprises basées sur l’IA, ce qui ouvre de nombreuses portes à la société.
Daniel Ives croit que le titre ne reflète pas encore entièrement l’effet que la demande pour ce type de produit aura sur sa performance. Ça pourrait selon lui bonifier son chiffre d’affaires de 25G$ US d’ici l’exercice 2025, d’après lui.
Pour chaque 100$US dépensé par les entreprises par le passé dans son service d’infonuagique, 40$US pourraient s’ajouter afin de tirer profit de l’IA dans les prochaines années. C’est pourquoi Daniel Ives croit que la suite Office 365 devrait bientôt représenter une part plus importante de ses revenus, dopant à la fois sa croissance et ses marges dès le prochain exercice, «le véritable point de bascule pour la croissance de l’IA», dit-il.
Il maintient sa recommandation à «surperformance de secteur», et son cours cible à 550$US.