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À surveiller: Transat A.T., Bombardier et Morneau Shepell

Jean Gagnon|Publié le 13 mars 2020

Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.

Que faire avec les titres de Transat A.T., Bombardier et Morneau Shepell ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Transat A. T. (TRZ, 10,59 $) : le Bureau de la concurrence doit se prononcer le 23 mars

Bien que le transporteur québécois est toujours susceptible d’être acheté par Air Canada et qu’il vient de présenter des résultats décents à son premier trimestre, il n’échappe pas à la tourmente causée par la propagation de la COVID-19.

Depuis le début de la semaine, le titre a cédé près de 30 % alors que la compagnie attend le verdict du Bureau de la concurrence quant à la proposition d’achat à 18 $ par Air Canada que les actionnaires ont acceptée en août dernier.

Bien que le Bureau de la concurrence ne se prononcera que le 23 mars à savoir s’il autorise la transaction, les dirigeants de Transat demeurent sûrs qu’elle se concrétisera durant son deuxième trimestre 2020, indique Benoit Poirier, analyste chez Desjardins.

Bien qu’il reconnait les effets négatifs de la propagation du COVID-19 sur l’industrie de l’aviation civile, comme la chute en bourse du titre des deux sociétés, l’analyste croit toujours qu’Air Canada procédera à l’acquisition de Transat étant donné qu’elle se justifie si bien sur le plan stratégique.

Les opérations de Transat sont complémentaires à celles d’Air Canada, et la flotte de Transat est composée en partie d’appareils A321, ce qui permet de réduire l’impact de la crise des appareils B737 MAX que possède Air Canada, estime l’analyste.

À son premier trimestre, Transat a subi une perte par action de 0,54 $, ce qui est certainement moins que les 0,90 $ que prévoyait l’analyste de Desjardins. Le trafic vers les destinations soleil a augmenté de 10,8 %, alors que l’analyste avait prévu une hausse de seulement 2 %.

Pour le deuxième trimestre, 83 % de la capacité a été vendue, ce qui est relativement semblable à l’hiver précédent, estime l’analyste dont la recommandation est d’accepter l’offre d’Air Canada et dont le cours cible, en conséquence, est de 18 $.

Bombardier (BBD.B, 0,64 $) : une possible privatisation

Bombardier (BBD.B, 0,64 $) : une possible privatisation

L’annonce de la nomination d’un nouveau président n’a pas freiné la chute du manufacturier québécois de jets d’affaires et de trains qui a cédé près de 23 % dans la débâcle boursière d’hier. Depuis le 18 mars, le cours de l’action a chuté de plus de 60 %.

Mercredi soir, on apprenait qu’Éric Martel, président d’Hydro-Québec, quittait ses fonctions en vue d’aller assumer la direction de Bombardier et remplacer ainsi Alain Bellemare. Éric Martel a déjà travaillé chez Bombardier où il était président de la division des jets d’affaires, ainsi que président des services à la clientèle, note Benoit Poirier, analyste chez Desjardins.

Le nouveau PDG de Bombardier a aussi occupé des emplois de direction chez Pratt & Whitney, Rolls-Royce, Procter & Gamble et Kraft Foods.

Bien qu’il croit qu’Alain Bellemare ait accompli un travail décent compte tenu des défis qu’il a eu à surmonter chez Bombardier dès son arrivée en 2015, l’analyste de Desjardins croit que les investisseurs verront d’un bon œil l’arrivée du nouveau président dans le contexte de la chute récente du cours de l’action.

Selon lui, l’arrivée d’Éric Martel constitue un pas de plus pour Bombardier dans sa démarche qui consiste à mettre l’emphase sur les jets d’affaires. L’analyste se dit également encouragé par l’expérience passée du nouveau président dans ce secteur.

Toutefois, bien que la volatilité actuelle du prix de l’action peut être attribuée, du moins en partie, à la propagation du COVID-19, les investisseurs voudront en savoir plus sur le potentiel de croissance et la résilience de la division des jets d’affaires, sur la vente de Bombardier Transport et sur la stratégie de Bombardier quant au remboursement de sa dette avant de s’impliquer dans le titre, prévoit l’analyste.

Par ailleurs, il croit que les dirigeants de Bombardier pourraient songer à privatiser l’entreprise après avoir complété la vente de Bombardier Transport si la performance du titre ne s’améliore pas.

L’analyste a une recommandation d’achat pour le titre et un cours cible de 2,75 $.

Morneau Shepell (MSI, 29,10 $): un analyste hausse sa recommandation et son cours cible

Morneau Shepell (MSI, 29,10 $): un analyste hausse sa recommandation et son cours cible

Décidément, aucun titre ne semblait pouvoir résister à la déroute des marchés boursiers hier.

Bien que Phil Hardie, analyste chez Scotia Capital, venait tout juste d’accorder à la société de services et de technologie en ressources humaines de Toronto la recommandation de « surperformance au secteur », tout en haussant son cours cible de 36 $ à 38 $, le titre dévissait de 9 %. Le recul de l’indice S&P/TSX pour la journée a été de 12,34 %.

La thèse de l’analyste est que les investisseurs dans les sociétés de petite capitalisation devraient ajouter Morneau Shepell à leur portefeuille étant donné qu’elle constitue un titre de grande qualité avec de rares caractéristiques de « croissance-défensive » à un moment où l’environnement s’avère de plus en plus incertain.

Selon l’analyste, la firme a démontré sa résilience et son habileté à faire croître ses revenus dans différents contextes macroéconomiques et conditions de marchés financiers, ainsi que sa capacité de réaliser des rendements constants au profit de ses actionnaires. Des revenus récurrents élevés, des marges bénéficiaires stables et peu de dépenses en capital sont tous des raisons pour aimer le titre, selon lui.

Dans son rapport rédigé avant la séance d’hier, l’analyste note que le titre s’est relativement bien comporté durant la récente baisse des marchés bien qu’il se négocie à un niveau inférieur à ses récents sommets. Mais il offre par le fait même aux investisseurs un point d’entrée encore plus attrayant.

À son quatrième trimestre, la firme a réalisé des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 0,72 $ par action, alors que l’analyste de la Scotia avait prévu 0,72 $. La croissance des revenus a été robuste et les marges bénéficiaires plus fortes qu’anticipées, note l’analyste.