À surveiller: Transat A.T., Dollarama et Premium Brands Holdings

Le montant reçu d’environ 51 M$ est en ligne avec la valeur comptable qu’on lui accordait, indique Benoit Poirier de Valeurs mobilières Desjardins. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Transat A.T., Dollarama et Premium Brands Holdings Corporation ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Transat A.T. (TRZ, 5,09 $): un élément catalyseur pour le redressement de l’entreprise

Hier matin, la direction du transporteur aérien et voyagiste annonçait la vente de terrains de Puerto Morelos au Mexique pour un montant de 38 millions de dollars américains (M$US) au groupe Finest Resorts. La transaction devrait se finaliser au quatrième trimestre.

Benoit Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, considère que cette transaction s’inscrit bien dans le plan stratégique de la firme qui entend se concentrer sur les activités de transporteur aérien.

Le montant reçu d’environ 51 M$ est en ligne avec la valeur comptable qu’on lui accordait, indique l’analyste. Ce montant correspond à environ 1,28 $ dans le calcul du cours cible de l’analyste en supposant un prix de conversion de 1,00 $US pour 1,37 $.

Le montant de la vente sera immédiatement dédié à repayer une partie des facilités de garantie ou de la marge de crédit, toutes deux venant à échéance en avril 2025, et qui portent intérêt respectivement à environ 14,7 % et 9,7 %. En allouant la moitié de la somme à chacun des prêts, Transat réalisera une économie d’impôts d’environ 6 M$. Le montant est considérable, car il réduit le multiple dette totale/bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) à moins de 9 fois, souligne l’analyste.

La vente aura aussi comme résultat de cristalliser la valeur d’un actif qui était inutilisé, ce qui devrait lancer un message positif aux actionnaires et aux détenteurs d’obligations, tout en renforçant la situation de la firme, estime l’analyste.

L’annonce a eu peu d’effet sur le titre hier. Benoit Poirier de Desjardins recommande toujours de conserver le titre, et maintient son cours cible à 5,25 $.

Dollarama (DOL, 87,24 $): son chef de la direction financière tire sa révérence

Le détaillant de produits à bas prix annonçait hier la démission de son chef de la direction financière, J.P. Towner, qui quittera ses fonctions dans les mois à venir. Il demeurera en poste jusqu’au dépôt des résultats financiers du deuxième trimestre.

Vishal Shreedhar, analyste de la Financière Banque Nationale, rappelle que J.P. Towner était entré en fonction le 1er mars 2021, et que depuis, le titre a réalisé un rendement total de 79,5 %, comparativement à 9,5 % pour l’indice TSX 60.

Bien que l’annonce a pris bien des gens par surprise, l’analyste ne croit pas qu’elle aura un impact négatif sur la performance financière du détaillant.

Sa recommandation demeure à «surperformance de secteur», et son cours cible à 95 $. Le processus de recherche d’un remplaçant est déjà en cours.

L’analyste note que malgré un solide résultat au premier trimestre, la direction a préféré conserver les mêmes prévisions pour l’ensemble de l’année, préférant demeurer prudente devant les perspectives de ventes des magasins comparables.

Pourtant, la firme génère de bons résultats durant les périodes de baisse d’inflation, selon Vishal Shreedhar. Elle n’a donc pas à craindre un renversement de l’environnent inflationniste actuel.

Premium Brands Holdings Corporation (PHB, 105,61 $): un titre attrayant compte tenu des circonstances en 2023

L’entreprise canadienne de fabrication et de distribution d’aliments spécialisés divulguera ses résultats du deuxième trimestre au début du mois d’août.

Vishal Shreedhar, analyste à la Financière Banque Nationale, s’attend à ce qu’elle annonce une solide croissance interne de ses ventes, et à ce qu’elle fournisse une bonne indication des bénéfices que produiront au cours des prochains trimestres ses initiatives. Il table notamment sur une expansion des marges, une meilleure utilisation de ses installations, et l’amélioration de son bilan financier.

L’analyste croit que les éléments sont en place pour que le cours de l’action continue de s’apprécier, car tous ces facteurs s’avèreront des éléments catalyseurs, et ce, sans compter la possibilité d’acquisitions à partir de 2023 alors que ses conditions d’endettement se normalisent. La recommandation de l’analyste est de «surperformance de secteur», et son cours cible est de 121 dollars ($).

Il prévoit au deuxième trimestre une croissance des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 16,7 % par rapport à l’année précédente.

Il s’attend aussi à ce que le taux de croissance interne du secteur des aliments de spécialité soit de 5,5 % comparativement à 0,5 % l’an dernier.

La direction avait précédemment fait part d’une hausse des inventaires de 35 millions $ (M$) reflétant le développement d’initiatives pour faire croitre les ventes. Une normalisation des inventaires a commencé au deuxième trimestre, et on s’attend à ce que cela libère des liquidités de 60 M$ à 65 M$.

L’analyste indique que le titre se négocie actuellement à un multiple de 12,3 fois le BAIIA qu’il prévoit pour les douze prochains mois. Cela se compare à une moyenne du multiple de 13,9 fois sur cinq ans.