Selon l’analyste George Doumet, de Scotia Capitaux, Couche-Tard coche plusieurs cases pour affronter le ralentissement économique actuel. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Transat A.T., Héroux-Devtek et Alimentation Couche-Tard ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Transat A.T. (TRZ, 3,30$) : l’analyste de la CIBC reste prudent
Le transporteur aérien Transat A.T. dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2022 le 14 décembre avant l’ouverture des marchés.
L’analyste Kevin Chiang, de la CIBC, préfère rester prudent envers l’entreprise en raison de ses liquidités et du fait que Transat n’a pas été en mesure d’être rentable durant l’hiver depuis son exercice financier 2009. La présente hausse de la demande pour les vols aériens ne change pas sa perception.
Pour le trimestre, l’analyste prévoit une perte avant intérêts, impôts et amortissement de 44,6 millions de dollars (M$), alors que le consensus des analystes mise sur une perte de 18,6M$. Au quatrième trimestre de l’exercice 2021, cette perte avait été de 58,4M$
L’analyste anticipe une perte par action de 2,91$, elle qui avait été de 3,14$ l’an dernier. Le consensus des analystes est plus optimiste, misant sur une perte de 2,22$
«La dette de Transat se situait à 1,89 milliard de dollars à la fin du troisième trimestre. La direction de l’entreprise s’attend à générer des flux de trésorerie positifs au plus tard en 2024, ce qui signifie que l’endettement pourrait continuer de progresser au cours des 12 à 18 prochains mois. Cela est problématique étant donné que le niveau d’endettement est déjà élevé», écrit-il.
Cela a pour effet de comprimer la valeur du titre, puisque les transporteurs aériens sont souvent évalués selon le ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (VE/BAIIA).
L’analyste de la CIBC soutient qu’il surveillera les commentaires de la direction de Transat sur l’évolution de son plan de relance et de désendettement, et comment l’entreprise prévoit gérer ses liquidités durant l’exercice 2023.
«Nous surveillerons aussi les tendances du côté des réservations pour la saison hivernale et les dynamiques de prix actuellement en vigueur pour les forfaits vacances. De plus, nous aimerions avoir une mise à jour du plan de croissance de l’entreprise alors qu’elle tente de rebâtir son réseau.
Kevin Chiang conserve sa recommandation de «sous-performance» et son cours cible sur 12 à 18 mois de 2$.
Héroux-Devtek (HRX, 12,82$) : un ciel étoilé
Héroux-Devtek (HRX, 12,82$) : un ciel étoilé
Des analystes de Desjardins ont organisé des événements dans l’Ouest du Canada avec le président et chef de la direction de Héroux-Devtek, Martin Brassard, et avec le vice-président et chef de la direction financière Stéphane Arsenault.
«Ce fut une excellente occasion d’avoir une mise à jour quant aux problèmes de chaîne d’approvisionnement de l’entreprise et auxoccasions de croissance pour 2023 et au-delà. Nous avons été encouragés par les capacités des gestionnaires à naviguer dans cet environnement», raconte l’analyste Benoit Poirier.
Ce dernier soutient que le meilleur est à venir pour le fabricant de trains d’atterrissages pour l’industrie aérospatiale. «Nous voyons différents vecteurs de croissance pour faire progresser les revenus et améliorer les marges bénéficiaires», dit l’analyste.
Benoit Poirier précise que la direction de l’entreprise a parlé de progrès à ses trois usines qui ont affronté des difficultés de chaîne d’approvisionnement au dernier trimestre, alors que la capacité de production devrait se relever durant la deuxième moitié de l’exercice 2023.
«À la lumière de la situation géopolitique actuelle, nous constatons que le marché des avions d’affaires est vigoureux et que les dépenses dans le secteur de la défense sont en hausse partout sur la planète. Tous ces éléments constituent des occasions à saisir pour Héroux-Devtek», écrit-il.
Benoit Poirier parle aussi du bilan financier sain de l’entreprise, dont le ratio dette nette/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (dette nette/BAIIA) est à 2,2 fois. Toutefois, en excluant divers prêts gouvernementaux, ce ratio recule à 0,9 fois. «Ce dernier ratio est important, car la direction d’Héroux-Devtek pourrait l’augmenter jusqu’à 4 fois en excluant les prêts gouvernementaux», note-t-il.
Selon lui, Héroux-Devtek devrait terminer son exercice financier 2024 avec un ratio dette nette/BAIIA de 0,8 fois, ce qui lui laisserait amplement de ressources pour déployer du capital dans des fusions et acquisitions.
L’analyste réitère sa recommandation d’achat, titre favori, pour Héroux-Devtek, avec un cours cible sur un an de 25$.
Alimentation Couche-Tard (ATD, 62,32$): un remède contre le ralentissement économique?
Alimentation Couche-Tard (ATD, 62,32$): un remède contre le ralentissement économique?
Les analystes de Banque Scotia ont effectué une tournée virtuelle américaine auprès d’investisseurs accompagnés du chef de la direction financière d’Alimentation Couche-Tard, Claude Tessier, et du vice-président des relations avec les investisseurs Jean-Philippe Lachance.
Selon l’analyste George Doumet, Couche-Tard coche plusieurs cases pour affronter le ralentissement économique actuel. «L’entreprise est dans une industrie défensive, a un bilan financier parfait dans un environnement de plus en plus propice aux fusions et acquisitions et possède une évaluation très raisonnable», dit-il.
L’analyste dit être ressorti des discussions rassuré par les initiatives mises en place pour assurer la croissance organique de Couche-Tard, notamment la fidélisation de la clientèle, de même que la vente de nourriture et de carburant.
«Nous voyons le potentiel pour une meilleure évaluation du titre si les marges sur l’essence restent élevées pour une longue période», dit-il, ajoutant que les conversations ont aussi porté sur les occasions de fusions et acquisitions.
Sur ce point, George Doumet précise que la direction de Couche-Tard a une préférence pour les transactions de moyenne et de grande taille aux États-Unis et en Europe, spécialement dans les pays où elle est peu ou pas présente, et au Canada. «La société va aussi se servir de sa plateforme à Hong Kong pour prendre de l’expansion en Asie», dit-il.
Selon lui, Couche-Tard vise des synergies permettant d’augmenter le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 40% à 60% dans les deux premières années suivant une acquisition. «Les synergies incluent généralement une amélioration des techniques de marchandisage, de meilleures marges sur le carburant et le partage de bonnes pratiques pour diminuer les frais généraux et administratifs», explique-t-il.
L’analyste estime que l’entreprise possède des liquidités totalisant entre 15 et 16 milliards de dollars, ce qui signifie qu’elle aurait la capacité d’effectuer des acquisitions d’importance tout en retournant des capitaux à ses actionnaires par le biais de rachats d’actions.
Du côté des ventes de nourriture, Couche-Tard continue d’exécuter sa stratégie de croissance organique avec divers programmes dont Fresh Food Fast (que l’on pourrait traduire par nourriture fraîche servie rapidement). «Le programme FFF a eu un impact positif immédiat sur les ventes de magasins comparables de la chaîne pour les établissements dans lesquels il a été implanté. Le programme est actuellement disponible dans 4200 établissements américains et devrait être étendu à la vaste majorité des 7000 que compte Couche-Tard aux États-Unis. Couche-Tard estime que l’impact favorable du programme sur ses revenus serait de 300 millions de dollars lorsque son implantation sera terminée d’ici quelques années (actuellement évalué entre 50M$ et 100M$)», dit-il.
George Doumet réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Couche-Tard, de même que son cours cible sur un an de 68,50$.