L'entente avec Westjet pourrait ne pas signifier grand-chose pour les actionnaires de Transat. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Transat A.T., New Gold et Centerra Gold? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Transat A.T. (TRZ, 5,04): l’entente avec WestJet ne règle pas le problème de l’endettement
L’entente de partage de code avec WestJet permettra au transporteur aérien québécois de faire avancer son plan de reprise stratégique. Grâce à cette entente, les passagers de Transat pourront transférer sur des vols de WestJet, et vice versa, afin de poursuivre leur voyage jusqu’à destination, et ce, sans avoir à récupérer leurs bagages.
Mais cette entente pourrait bien ne pas signifier grand-chose pour les actionnaires de Transat étant donné que l’endettement de la société les place toujours devant un risque d’une dilution importante de leur investissement.
En effet, malgré cette entente, les inquiétudes quant au niveau de la dette du transporteur demeurent entières, explique Cameron Doerksen, analyste à la Banque Nationale.
Transat divulguera ses résultats du 4e trimestre le 9 décembre. L’analyste estime qu’ils indiqueront une dette d’environ 1,1 milliard de dollars. En posant l’hypothèse que l’entreprise retrouverait son niveau de bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) d’avant la COVID-19, cela signifierait un ratio dette nette/BAIIA de 5,9 fois.
Afin de poursuivre son développement, la direction voudra tôt ou tard ramener ce ratio à un niveau plus raisonnable d’environ 3 fois, croit l’analyste. Pour ce faire, elle devra émettre pour 385 millions de dollars de nouvelles actions. Étant donné que la capitalisation boursière de Transat est actuellement de 188 millions de dollars, on constate que pour y arriver, elle devra tripler son nombre d’actions en circulation.
Étant donné cette importante dilution à l’horizon, l’analyste de la Nationale maintient sa recommandation de «sous-performance», et son cours cible est de 3,50 $. Il arrive à ce résultat en appliquant un multiple de 5,5 fois la valeur de l’entreprise (EV) sur le BAIIA prévu pour l’année financière 2023.
N’en demeure pas moins que l’entente de partage de code avec WestJet constitue un développement positif pour Transat, selon l’analyste. De plus, les premières indications quant au marché pour les destinations soleil cet hiver sont encourageantes. Nous en saurons plus long le 9 décembre.
New Gold (NGD, 2,02 $): aucun impact direct provenant des inondations en Colombie-Britannique
New Gold (NGD, 2,02 $): aucun impact direct provenant des inondations en Colombie-Britannique
La société minière canadienne dont le cours boursier connaissait une forte appréciation depuis le début du mois d’octobre ne devrait pas être affectée par les inondations en Colombie-Britannique, selon Mike Parkin, analyste à la Banque Nationale.
Entre le début d’octobre et la mi-novembre, le cours de l’action de New Gold est passé de 1,35 $ à 2,20 $, soit une hausse de plus de 60%. Au cours des deux dernières séances, il a toutefois cédé 9% alors que les effets des inondations faisaient la une de tous les bulletins de nouvelles au Canada.
New Gold, dont le siège social est à Toronto, possède et exploite entre autres la mine d’or-argent-cuivre New Afton en Colombie-Britannique. La direction de la minière indiquait vendredi matin qu’elle ne voyait aucun effet sur son infrastructure et ses opérations à cette mine à la suite des pluies diluviennes et des inondations.
Rappelons que le gouvernement fédéral déclarait l’état d’urgence mercredi dernier alors que les infrastructures de transport subissaient les impacts des inondations et des glissements de terrain.
Les dirigeants indiquent que les routes menant à la nouvelle mine New Afton ont été endommagées, mais qu’il n’y aura pas d’impact direct. Le risque financier et/ou opérationnel est relativement minime, assurent-ils, étant donné qu’ils disposent sur place de tout l’équipement et des ravitaillements nécessaires. Pour ce qui est de la livraison du minerai, il semble y a voir des routes alternatives pour le mener au Port de Vancouver.
New Afton est la seule mine appartenant à New Gold qui se situe en Colombie-Britannique. L’analyste estime qu’elle vaut 526 millions de dollars, soit environ 0,77 $ par action, et qu’elle représente 40% de la production.
L’analyste ne modifie pas ses prévisions pour l’instant, mais il aura à l’œil l’évolution de la situation, assure-t-il. Sa recommandation est de «performance égale au secteur», et son cours cible est de 2,50 $.
Centerra Gold (CG, 9,85 $): les ventes de minerai pourrait être retardées au 4e trimestre
Centerra Gold (CG, 9,85 $): les ventes de minerai pourraient être retardées au 4e trimestre
Comme pour sa concurrente New Gold, le titre de Centerra s’est fait quelque peu bousculer en Bourse au cours des dernières séances, alors que les mauvaises nouvelles émanant de Colombie-Britannique s’accumulaient.
Mais contrairement à celle-ci, bien que ses actifs n’ont pas été endommagés, le service de transport sur rail entre sa mine de Mount Milligan et les terminaux de Vancouver a été perturbé. Cela affecte la capacité de la minière de transporter son minerai de la mine vers les terminaux de Vancouver, et d’assurer les approvisionnements de la mine en matériaux et en biens consommables.
Il n’y a pas d’impact sur la production jusqu’à présent, assure Mike Parkin, analyste à la Banque Nationale. Mais il continuera de surveiller la situation, car il craint qu’elle entraîne un retard des ventes de minerais au 4e trimestre.
L’analyste estime la valeur de la mine Mount Milligan à 862 millions, ou 2,87 $ par action, ce qui représente environ 22% de la valeur nette des actifs de Centerra. Il prévoyait de plus que la mine Mount Milligan allait fournir 57% de la production d’or de Canterra au 4e trimestre.
Actuellement, l’analyste accorde au titre une recommandation de «surperformance», et son cours cible est de 12,50 $. Mais nul besoin de dire qu’il surveille attentivement les forces de la nature en Colombie-Britannique.