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À surveiller: Transat A.T., Tesla/Twitter et BCE

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Transat A.T., Tesla/Twitter et BCE

Elon Musk quittera-t-il vraiment la direction de Twitter? (Photo: Getty images)

Que faire avec les titres de Transat A.T., Tesla/Twitter et BCE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

 

Transat A.T. (TRZ, 3,04$): l’analyste de Desjardins relève légèrement son cours cible sur un an

Le transporteur aérien a publié la semaine dernière des résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2022 supérieurs aux prévisions, ce qui a plu à Benoit Poirier, analyste chez Desjardins.

«La demande est en progression et la capacité offerte était 91% de celle offerte à la même période en 2019, comparativement à 82% pour le troisième trimestre. Le rythme des réservations est actuellement équivalent à celui de 2019. Nous pensons que le titre de Transat s’approche d’un point tournant, mais attendons de voir si l’exécution sera au rendez-vous, surtout en raison du fort endettement de la société», explique l’analyste.

Benoit Poirier commente également les cibles de la direction de Transat pour l’exercice 2023. Cette dernière s’attend à déployer une capacité équivalente à 90 % de celle de 2019 et à générer une marge de résultat d’exploitation ajustée de 4% à 6%.

«Nous voyons cela comme des étapes positives vers un retour à la rentabilité pour l’entreprise et prévoyons une marge du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 4,9% en 2023. Toutefois, en raison de la saisonnalité de la demande, nous pensons que les marges bénéficiaires négatives (-3,6%) au premier trimestre. L’exercice 2023 en sera un de transition et nous ne prévoyons pas de retour aux flux de trésorerie positifs avant l’exercice 2024, même si la direction a dit vouloir être le plus près possible du point d’équilibre d’ici la fin du présent exercice», raconte l’analyste.

Benoit Poirier introduit quant à lui ses prévisions pour l’exercice financier 2025 avec des revenus de 3,1 milliards de dollars (G$), une marge du BAIIA de 11,4% et des flux de trésorerie libres de 135 millions de dollars. «En présumant que le titre pourrait se négocier à un ratio de 4,5 fois le BAIIA prévu de 376M$ en 2025, nous arrivons à une valeur de 8,14$, ce qui est de loin supérieur au cours actuel», dit-il.

L’analyste réitère sa recommandation de «conserver» le titre, mais relève son cours cible sur un an qui passe de 3,25$ à 3,50$.

 

 

Tesla (TSLA, 150,23$US) : une autre frasque d’Elon Musk qui met son titre de PDG de Twitter en jeu dans un sondage

Tesla (TSLA, 150,23$US) : une autre frasque d’Elon Musk qui met son titre de PDG de Twitter en jeu dans un sondage

Dans un geste surprise, le nouveau propriétaire de Twitter, Elon Musk, a lancé un sondage sur le réseau social dimanche, demandant aux utilisateurs s’il devait rester PDG de l’entreprise qu’il vient d’acheter pour un montant de 44 milliards de dollars américains.

Le sondage se terminait à 6h20 lundi matin, heure de l’Est, et 57,5% des 17,5 millions d’utilisateurs du réseau social ont voté en faveur de son départ.

«Le résultat du sondage n’est pas surprenant, étant donné que depuis que Elon Musk a pris la tête de l’entreprise à la fin du mois d’octobre, Twitter a subi une débâcle aux proportions épiques», estime Daniel Ives, analyste à Wedbush.

Selon lui, il est temps que le «cauchemar» du règne d’Elon Musk à la direction de Twitter prenne fin.

«Du plan bâclé pour vérifier l’identité des utilisateurs au bannissement de comptes de journalistes en passant par les tempêtes politiques quotidiennes, l’entreprise a vécu une tempête parfaite, alors que les annonceurs ont pris leurs jambes à leur cou et quitté Twitter, laissant le réseau social avec un bilan à l’encre rouge. Selon nos estimations, le réseau social pourrait perdre quatre milliards de dollars par année», explique Daniel Ives.

Selon l’analyste, si Twitter subit des pertes, cela forcera Elon Musk à vendre encore plus de ses actions de Tesla, qui servent de «guichet automatique» au coloré milliardaire depuis le début de la saga entourant la privatisation du réseau social en avril dernier.

«Il s’agit d’un œil au beurre noir pour Elon Musk et d’un nuage noir majeur qui plane au-dessus du titre de Tesla, qui continue de souffrir du roman-savon entourant l’acquisition de Twitter. Elon Musk est Tesla et Tesla est Elon Musk. Toute attention portée à Twitter plutôt qu’à son enfant surdoué Tesla constitue un grave problème aux yeux des investisseurs», dit-il.

À son avis, plusieurs gens loyaux à Elon Musk ont pu se servir du sondage pour tenter de forcer le dirigeant à quitter la direction de Twitter. «Avec le sondage qui s’est terminé lundi matin, il appert que le règne d’Elon Musk à la tête de Twitter pourrait tirer à sa fin, ce qui serait une nouvelle fort positive pour le titre de Tesla», croit-il.

Daniel Ives conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Tesla et son cours cible sur un an de 250$US.

 

 

BCE (BCE, 60,39$) : l’intensité de la concurrence dans la téléphonie mobile reste élevée

BCE (BCE, 60,39$) : l’intensité de la concurrence dans la téléphonie mobile reste élevée

Le géant canadien des télécommunications BCE dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre de 2022 le 2 février et l’analyste Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, croit qu’il sera difficile pour l’entreprise de générer de la croissance.

Pour le quatrième trimestre, l’analyste relève sa prévision de revenus de 2,5% à 6,36 milliards de dollars (G$) et de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1% à 2,45G$. Il anticipe également un bénéfice par action ajusté de 0,71$ et des flux de trésorerie libres de 378 millions de dollars (M$).

Le consensus des analystes est à 6,37G$ pour les revenus, à 2,49G$ pour le BAIIA, à 0,75$ pour le bénéfice par action ajusté et à 465M$ pour les flux de trésorerie.

«Nous allégeons nos prévisions pour les secteurs de la téléphonie filaire et mobile et augmentons celle des dépenses en capital. Nous pensons que les pressions inflationnistes auront un impact négatif de 20M$ sur les résultats trimestriels, alors que le passage de l’ouragan Fiona dans l’Est du pays en septembre dernier générera des coûts résiduels de 5,5M$ à 6M$ pour la période», croit Adam Shine.

En ce qui concerne la téléphonie filaire, l’analyste table sur des revenus en hausse de 0,2% sur un an, mais sur un BAIIA en repli de 0,9% (+1% en excluant les dépenses non récurrentes). «Nous pensons que Bell sera en mesure de générer de la croissance malgré l’intensification de la concurrence, mais que cette dernière sera inférieure à celle du troisième trimestre», dit-il.

En téléphonie mobile, Adam Shine estime que la croissance du revenu moyen par abonné ralentira à 1%, en raison d’une hausse du taux de désabonnement qu’il attribue à des promotions agressives de ses concurrents.

«Nous pensons que BCE gagnera 155 000 abonnés du côté des services postpayés et 5 000 abonnés pour ses services prépayés. La technologie 5G devrait couvrir 80% de son territoire à la fin de 2022», dit-il, ajoutant que les revenus de Bell Média profiteront de la Coupe du monde de la FIFA, qui s’est terminée le 18 décembre.

L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de BCE, mais abaisse son cours cible sur un an, qui passe de 68$ à 66$, selon un ratio valeur d’entreprise/BAIIA de 9,2 fois pour l’exercice 2022, 8,9 fois pour celui de 2023 et 8,6 fois pour celui de 2024.